Aux Etats-Unis la création d’écoles privées ouvertes par des fondations ou des entreprises, mais financées au moins partiellement par de l’argent public, est encouragée. Ainsi l’école de l’ex-champion de tennis André Agassi à Las Vegas, par exemple, perçoit près de 12 000 dollars d’argent public pour chaque élève, soit environ le double des versements faits aux écoles publiques qui, elles, sont contraintes d’accepter tous les élèves.
On peut ici se souvenir de la mise en garde de Jules Ferry, certes lointaine mais étrangement ciblée : « on me trouvera toujours au premier rang de ceux qui protesteront contre la doctrine qui consiste à dire que l’enseignement est une industrie comme une autre. Vous pouvez citer l’Angleterre et les Etats-Unis pour d’autres choses, pour de grandes choses qu’ils font, qu’ils possèdent et que nous n’avons pas ; mais nous avons sur l’Angleterre et sur les Etats-Unis cette supériorité de considérer que l’enseignement – l’enseignement de l’enfance surtout, à quelque degré qu’il soit et de quelque nature qu’il soit – n’est point matière d’industrie, mais matière d’Etatet que les intérêts intellectuels de l’enfance sont sous le contrôle et sous la surveillance de l’Etat » ( Discours au Sénat du 31 mars 1881 ).