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Le retour d’un grand ministère de l’Education nationale – Le blog de Claude Lelievre
Le blog de Claude Lelievre

Le retour d’un grand ministère de l’Education nationale

 

Benoît Hamon vient d’être nommé à la tête d’un grand ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Contrairement à ce que l’on croit souvent, cela a été la règle largement dominante depuis le début de la cinquième République, puisque la séparation entre le ministère de l’Education nationale d’une part, et le Supérieur et la Recherche d’autre part, n’a été effective que durant 12 ans sur les 56 ans qui nous séparent de mai 1958. Et cette séparation n’est pas non plus (autre idée répandue!) une réalité advenue récemment (ce qui serait le signe d’une  »modernité nécessaire »), puisqu’elle a eu lieu en trois périodes distinctes, dont deux assez anciennes.

 

Les moments où les enseignements supérieurs ont échappé à l’autorité du ministre de l’Education nationale ont été en effet plutôt sporadiques sur l’ensemble de la Cinquième République : trois ans d’avril 1978 à mai 1981 avec Saunier-Seïté ; deux ans d’avril 1993 à mai 1995 avec François Fillon ; sept ans de mai 2007 à avril 2014, avec Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez , puis Geneviève Fioraso ). Soit pas plus de 12 ans en tout sur 56 ans de Cinquième République en trois temps : ce qui fait 44 ans où l’autorité du ministre de l’Education nationale s’est étendue aux enseignements supérieurs.

François Hollande a commencé par choisir la continuité avec Nicolas Sarkozy . Mais il n’était pas obligé de persévérer…. Il vient de se placer à nouveau dans la grande continuité de la Cinquième République (et de l’ensemble des gouvernements de gauche avant lui), ce qui devrait faciliter l’approche de deux dossiers majeurs pour le système éducatif : à savoir d’une part les arbitrages nécessaires pour le  »réglage » des ESPE, et d’autre part la mise en place d’une continuité nettement plus affirmée entre les trois années de lycée et les trois premières années du supérieur.

 

 

Commentaires (4)

  1. Damien Jallas

    Est-ce que c’est vraiment une bonne chose ?
    Que ça soit dans la soi-disant « continuité des gouvernements de gauche », ou encore mieux : « la grande continuité e la Cinquième République », qu’est-ce qu’on s’en fiche ??
    Vous semblez être pour une telle décision. Il faut avouer que cela présente des avantages, notamment sur la réflexion de la continuité entre le secondaire et le supérieur. Mais cela présente aussi des inconvénients. Aujourd’hui, on pourrait réformer à tous les niveaux de l’enseignement, un seul ministère est-il à même de mener de fronts de nombreuses mesures qui ne feront forcément pas plaisir… (parce-que bon on est bien gentil, mais la grève sert de plus en plus à protester contre le changement indépendamment de ce en quoi il consiste) ??

    Une vision d’ensemble c’est bien, une connaissance approfondie d’une partie restreinte, ça doit être pas mal aussi.

  2. François Vatin

    La vraie question est selon moi que nous n’avons jamais eu un véritable ministère de l’enseignement supérieur (i.e. de l’enseignement post-bac), car celui-ci n’a jamais eu la tutelle effective que sur une fraction restreinte de celui-ci: pour l’essentiel, les universités. Lui ont toujours échappé, notamment, les classes préparatoires au grandes écoles, jalousement conservées par le ministère de l’Education nationale.

    L’existence d’un ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche n’est pas forcément la solution, car la tentation est grande de compenser alors la faiblesse congénitale sur le contrôle effectif de l’enseignement supérieur par une polarisation sur la recherche et ses grands organismes.

    Pour autant, le principal avantage mis en évidence par Claude Lelièvre (la mise en cohérence de l’enseignement secondaire et supérieur) est aussi un grand danger. Elle participe de cette conception de l’université comme un instrument de la politique de la jeunesse dans une pure logique de gestion de flux.

    Cette logique, poursuivie depuis maintenant plusieurs décennies, est mortifère; nous pouvons maintenant en mesurer les effets. Une université démocratique ne saurait être un filet de protection sociale minimale de la jeunesse à qui on imposerait de poursuivre des études faute d’emplois disponibles. Elle doit être un lieu de production, de conservation et de transmission du savoir ouvert à tous les âges de la vie aux personnes en quête de savoir.

    Une vraie politique cohérente et courageuse de l’enseignement supérieur en France reste à construire. Elle suppose que soit pensée séparément la politique sociale de la jeunesse, titulaire, ou non, du baccalauréat. Elle suppose aussi que l’on considère globalement l’ensemble des formations post-bac et la place particulière qu’il convient d’attribuer dans ce cadre à l’Université.

    A défaut, va continuer à se développer sans contrôle public l’enseignement supérieur privé et/ou sélectif, dans une dynamique de fuite de l’Université de tous ceux qui peuvent y échapper. De son côté, l’Etat gèrera la transition entre l’enseignement secondaire et supérieur public non-sélectif (l’Université) pour la fraction de la population laissée sur le bord du chemin. On est loin de l’idée d’une grande politique de formation supérieure publique en direction de la « société de la connaissance ».

  3. bourneville

    il est inexact d’affirmer que les CPGE dépendent de l’enseignement secondaire : seul les enseignants dans ces classes en dépendent via l’ IG , pour le reste , horaires, programmes, étudiants tout est rattaché à l’enseignement supérieur ; il y a une tutelle double mais le contenu n’est pas piloté par le secondaire sauf à considérer que seule la gestion des postes est le pouvoir ; pour le reste, la première tâche de l’Université doit être de former des enseignants pour transmettre le savoir et d’assurer des générations successives de professeurs , tâche essentielle qu’elle méprise comme tout ce qui de peu ou de loin correspond à un besoin de la société sous prétexte d’une autonomie ; l’université est devenue ainsi un lieu d’hyperspécialisation et souvent à fortiori d’incompétence pour la société; ajoutons cependant que la plupart des écoles dépendent d’elle et que leurs enseignants sont communs ! l’exemple en est l’Ecole Normale qui a perdu son rôle de transmission des savoirs pour devenir un pépinière à chercheurs .

  4. François Vatin

    Vous me laissez perplexe. Toute l’organisation des CPGE dépend des proviseurs qui relèvent bien de l’enseignement secondaire.

    Quant au reste, les universités sont bien en peine de former des enseignants, tout simplement parce qu’elles ont de moins en moins d’étudiants ayant les qualités requises pour s’engager dans cette voie. Je ne vois pas ce que la question de l’autonomie, dont la plupart des universitaires, à tort ou à raison, se seraient bien passés, vient faire là-dedans.

    J’ajoute que, en la matière, les règles imposées par le ministère n’ont cessé de changer depuis dix ans, ce qui n’a pas amélioré les choses.

    FV

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