C’était il y a juste cinquante ans. Et ce n’était pas le SNALC mais le SNES qui était à la manœuvre.
En février 1965, le SNES appelle à une grève administrative en vue d’améliorer les conditions d’enseignement, et surtout de tenter de s’opposer à la réforme du secondaire (création de filières A,B, C, D, E, F, G) envisagée par le ministre de l’Education nationale Christian Fouchet.
La situation se tend au troisième trimestre. Le Conseil national du SNES des 5 et 6 mai 1965 décide de poursuivre la grève administrative, et demande qu’ « aucune note de composition ne soit donnée au troisième trimestre, y compris dans les classes d’examens » ; que les enseignants ne participent pas aux conseils de classe, et, pour le BEPC ( le »brevet ») et le baccalauréat, qu’ils ne portent sur le livret des élèves que des appréciations « sans mention de notes ».
Le ministère fait planer la menace de rétorsions financières sévères, voire de réquisitions. Et quinze jours plus tard, le même Conseil national du SNES estimant que la poursuite de la grève « risquait de rendre difficile le maintien de la liaison, déjà délicate », avec les parents d’élèves, décide de « transformer la forme d’action engagée, en demandant aux syndiqués du SNES de reprendre la communication normale des notes et la participation aux conseils de classe ».
Finalement, le 12 juin 1965, un décret instituant des filières A, B, C, D, E, F, G (un décret qui n’était, par ailleurs, d’aucune sorte un décret d’application d’aucune loi, mais totalement sui generis) paraît au Bulletin officiel.