Le nouveau « PISA à la loupe » (n°57) s’est focalisé sur les résultats des élèves immigrés à partir notamment des résultats au PISA 2013. Cette nouvelle étude tombe à pic en ces temps troublés pour redresser quelques idées reçues et ouvrir des perspectives.
Une idée reçue tenace est mise à mal par cette étude, à savoir celle qui voudrait qu’au-delà d’un certain seuil, une forte proportion d’immigrés ait une incidence négative sur la performance d’un système d’éducation : « Selon les données de l’OCDE, il n’existe pas, dans les pays de l’OCDE, de corrélation significative entre le pourcentage d’élèves immigrés et la performance des élèves […]. Après contrôle du niveau niveau socio-économique des élèves et des établissements, la différence moyenne de performance entre les établissements présentant une forte concentration d’élèves immigrés et ceux n’en scolarisant aucun s’établit à 5 points de score, et n’est plus statistiquement significative dans la plupart des pays. L’enquête PISA révèle ainsi que ce n’est pas la concentration d’élèves immigrés dans un établissement, mais plutôt celle d’élèves défavorisés, qui entrave la réussite tant des élèves immigrés que de leurs pairs autochtones ».
Perspectives d’avenir.
« Les systèmes d’éducation jouent un rôle important dans la réussite des élèves immigrés, comme en atteste la différence de performance des élèves d’immigrés originaires du même pays et issus d’un milieu socio-économique similaire selon le pays d’accueil où ils sont scolarisés ».
Par ailleurs « l’évolution de la performance des élèves immigrés au fil du temps [cf les comparaisons faites à partir des résultats à PISA 2003 et PISA 2013] laisse également penser que les politiques d’éducation peuvent venir compléter les politiques sociales pour favoriser l’intégration. Ainsi, en moins de 10 ans , l’Allemagne est parvenue à réduire sa proportion d’élèves immigrés peu performants de 11 points de pourcentage et à améliorer la performance en mathématiques des élèves immigrés de la deuxième génération de 46 points – soit l’équivalent de plus d’une année de scolarité »
Conclusion de l’étude n°57 de « PISA à la loupe » :
« Les élèves immigrés peuvent devenir un élément essentiel des systèmes d’éducation et une ressource précieuse pour leur pays d’accueil – à condition de lever rapidement les obstacles à l’intégration scolaire et sociale à l’école. Les politiques d’éducation encourageant l’inclusion scolaire et proposant des programmes d’aide linguistique à l’école peuvent aider à faciliter l’intégration des immigrés de la première génération, favorisant ainsi à leur tour l’intégration de leurs enfants ».
Je pense que, dans certains établissements, nous nous trouvons dans une situation de cercle vicieux stigmatisation-marginalisation-exclusion , c’est pourquoi les programmes linguistiques et politiques en faveur de l’inclusion scolaire doivent, comme vous l’avez indiqué, être davantage mises en avant