Dans la ligne des rigueurs financières qu’il envisage pour les pauvres (mais pas pour lui-même), François Fillon vient de déclarer qu’il « rétablirait la loi sur la suspension des allocations familiales pour les familles n’assurant pas la présence de leurs enfants à l’école »
Le 17 janvier 2013, la majorité de gauche du Parlement a définitivement adopté une proposition de loi qui supprimait la loi proposée par le député UMP Eric Ciotti et votée par la majorité de droite en septembre 2010. Mis effectivement en place en janvier 2011, le dispositif prévoyait, en cas d’absentéisme trop fréquent et non justifié, après une convocation des parents et un avertissement, que l’inspection d’académie puisse exiger de la Caisse d’allocations familiales (CAF) la suspension partielle des allocations. La ministre déléguée à la Réussite scolaire, George Pau-Langevin, a défendu la proposition d’abrogation. Elle a notamment jugé que la loi Ciotti était « injuste et inefficace dans plus de 80% des cas ». Il y aurait eu quelque 80 000 signalements notifiés lors de l’année scolaire 2011-2012 et 620 suspensions d’allocations décidées.
Si l’on en juge par la proportion d’élèves »absentéistes » les mois de janvier de 2011 à 2015 (le mois de janvier étant retenu comme élément de comparaison le plus fiable par la DEPP), on a une quasi stabilité du taux durant toutes ces années. « Tous types d’établissements confondus, le taux d’absentéisme se concentre toujours autour des 5% depuis janvier 2011 [date de mise en place du dispositif »Ciotti » ; son abrogation datant de janvier 2013]. Selon le type d’établissement, l’évolution du taux d’absentéisme dans le temps est légèrement différente. Dans les collèges, l’absentéisme se maintient autour de 3% les six dernières années. Pour les LEGT, il oscille autour des 6 % avec un maximum de 6,4% en janvier 2015. Quant aux LP, ils accusent une baisse en janvier 2014 avec un taux inférieur à 13 % » (note de mars 2017 de la DEPP).
En Angleterre, où les sanctions financières sont monnaies courantes en cas d’absentéisme scolaire, ce n’est pas plus probant, loin s’en faut. Ce qui explose, c’est le nombre de cas poursuivis et le taux des amendes. Les derniers chiffres viennent de sortir. Le nombre des amendes infligées a presque doublé depuis 2011 passant de 12 344 à 19920 en 2015. Et leur montant moyen a lui aussi grimpé, atteignant 176 £ (plus de200 €) en 2015.
Mais ce n’est qu’un début, continuons le combat, pérore le » rigoureux » et »vertueux » François Fillon.