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Il y a eu des  »pédagogistes » au ministère ! Jules Ferry contre Blanquer – Le blog de Claude Lelievre
Le blog de Claude Lelievre

Il y a eu des  »pédagogistes » au ministère ! Jules Ferry contre Blanquer

La chasse au  »pédagogisme » voire aux  »pédagogistes » est ouverte. Et certains donnent de la voix et s’époumonent dans certaines gazettes. Ils montrent ce faisant surtout leur inculture (pédagogique et historique) abyssale.

Qui a dit : « Nous voulons des éducateurs ! Est-ce là être trop ambitieux ? Non. Et je n’en veux pour preuve que la direction actuelle de la pédagogie, que les méthodes nouvelles qui ont pris tant de développement, ces méthodes qui consistent, non plus à dicter comme un arrêt la règle à l’enfant, mais à la lui faire trouver ; qui se proposent avant tout d’exciter la spontanéité de l’enfant, pour en diriger le développement normal au lieu de l’emprisonner dans des règles toutes faites auxquelles il n’entend rien, au lieu de l’enfermer dans des formules dont il ne retire que de l’ennui, et qui n’aboutissent qu’à jeter dans ces petites têtes des idées vagues et pesantes, et comme une sorte de crépuscule intellectuel».

Qui a dit :« Les hommes d’ancien régime dans l’enseignement primaire sont un peu surpris de ce que nous entreprenons ; ils sont même un peu choqués […]. Mais, disent-ils, est-ce que, autrefois, avec les anciennes méthodes, avec le programme restreint à lire, à écrire et à compter, on ne faisait pas des élèves sachant bien lire, écrivant correctement, comptant à merveille, comptant et écrivant peut-être mieux que ceux d’aujourd’hui, au bout d’un an ou deux d’école ? Cela est possible ; il se peut que l’éducation que nous voulons donner dès la petite classe nuise un peu à ce que j’appelais tout à l’heure la discipline mécanique de l’esprit. Oui, il est possible qu’au bout d’un an ou deux, nos petits enfants soient un peu moins familiers avec certaines difficultés de lecture ; seulement, entre eux et les autres, il y a cette différence : c’est que ceux qui sont plus forts sur le mécanisme ne comprennent rien à ce qu’ils lisent, tandis que les nôtres comprennent. Voilà l’esprit de nos réformes »

Qui a dit : « Aux anciens procédés qui consument tant de temps en vain, à la vieille méthode grammaticale, à la dictée – à l’abus de la dictée -, il faut substituer un enseignement plus libre, plus vivant, plus substantiel […] Mettre l’orthographe, qui est une des grandes prétentions de la langue française, mais prétention parfois excessive, au premier rang de toutes les connaissances ce n’est pas faire de la bonne pédagogie : il vaut mieux être capable d’écrire une lettre, de rédiger un récit, de faire n’importe quelle composition française, dût-on même la semer de quelques fautes d’orthographe »

Qui a dit :« La réforme subsistera dans ses grandes lignes. Il y faut distinguer deux choses : les programmes et les méthodes. Les programmes des classes ne sont qu’une façade : on a le droit de les trouver surchargés, démesurés, encyclopédiques ; on s’efforce avec raison de les alléger. Mais les programmes ne valent que par la méthode : c’est là la réforme même. Il faut donc se fixer sur la Note dont le Conseil supérieur a fait suivre les programmes. On pourra modifier les programmes, on ne mordra pas sur les prescriptions si claires de cette Note qui renferment en quatre pages toute la substance des controverses pédagogiques soulevées depuis vingt ans, sur ces instructions, à la fois pratiques et philosophiques, qui marquent si nettement la différence entre l’esprit ancien et l’esprit nouveau […]. Oui, vraiment, tout est là. Car les nouvelle méthodes […] fortifient la classe de tout ce qu’elles enlèvent aux routines, aux analyses à outrance, à tous les exercices mécaniques et surannés. A des méthodes nouvelles, il faut des maîtres nouveaux »

  1. Jules Ferry au Congrès pédagogique des inspecteurs primaires, et des directeurs et directrices d’écoles normales primaires du 2 avril 1880.
  2. Jules Ferry au Congrès pédagogique des instituteurs et institutrices de France du 19 avril 1881.
  3. Jules Ferry au Congrès pédagogique des inspecteurs, et directeurs et directrices d’écoles normales primaires du 2 avril 1880 […] Et Jules Ferry au Sénat à propos du brevet de capacité (qui permet d’enseigner dans le primaire).
  4. Jules Ferry dans une lettre adressée au directeur de la « Revue de l’enseignement secondaire et supérieur » (publiée par la revue en date du 15 novembre 1887) , à propos de la réforme de 1880 de l’enseignement secondaire

Commentaire (1)

  1. AUCLAIR Jean-Michel

    L’école (ou plutôt l’élite de la société française) est depuis toujours tellement sourde à la pédagogie que je dirais qu’il s’agit de Jules Ferry, hélas…
    J’en profite pour épingler M. Finkielkraut dans son intervention de ce matin sur France Culture. A la fin de la première partie des Matins de ce jour consacrés à l’éducation (Peut-on conjuguer le conservatisme au futur ?) il a cru bon de citer pour s’en moquer le titre des programmes de Français au cycle 4 en se lamentant du fait que la littérature en était absente. C’est faux. Il n’est que de lire, sur le site Eduscol, les ressources d’accompagnement qui proposent un corpus copieux (sic) et des pistes de lecture qui permettent d’étayer le cours pour chaque partie du programme (http://eduscol.education.fr/pid34186/francais.html). A quand un fact-checking chaque fois que M. Finkielkraut prend la parole ? Cordialement, Jean-Michel AUCLAIR

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