Ce mercredi, il a annoncé tout de go à l’Assemblée nationale la réédition de l’opération »Fables de La Fontaine » . Fabuleux Blanquer ! Il est tellement pour le redoublement qu’il en vient à tripler . Et sans aucune évaluation d’aucune sorte!
En réponse à une interpellation de la députée (Modem) Géraldine Bannier qui interrogeait le gouvernement sur ses engagements « pour faire de la France un pays de lecteurs », le ministre de l’Education nationale a terminé en martelant: « nous redistribuerons des »Fables » de La Fontaine en juin prochain ».
Le 23 juin 2017, il avait déjà annoncé urbi et orbi que 150000 élèves de CM2 allaient recevoir gratuitement les « Fables » de La Fontaine. Pourquoi 150000 ? Pourquoi dans trois académies choisies : Aix-Marseille, Nantes et Lille ? Pourquoi à la fin du CM2 ? On ne sait toujours pas!. Ni quels ont pu être les résultats d’une telle « distribution »…
D’autant que Jean-Michel Blanquer, lorsqu’il était Directeur de l’enseignement scolaire, avait déjà mené en 2010 la même « opération » (Blanquer aime redoubler, même lorsqu’il n’a pas été évalué). Il s’agissait en l’occurrence déjà des « Fables » de La Fontaine, mais pour 178000 élèves de CM1 (ce qui pouvait certes mieux se comprendre, car ils allaient se retrouver dans la même école en CM2 après les vacances d’été; et non pas en sixième dans un tout autre établissement – le collège – à l’instar des élèves de CM2 de l’été 2017).
Extraits de la « circulaire Blanquer » du 26 mai 2010: « Opération »Un livre pour l’été ». En cet été 2010, qui marque le lancement de cette opération, 178 000 élèves de CM1 recevront »Un livre pour l’été ». […] L’Education nationale a choisi d’éditer des Fables de La Fontaine […]. Le directeur général de l’enseignement scolaire, les recteurs et les IA-DSDEN conduiront les opérations de communication nécessaires (visites d’écoles, communiqués de presse, etc ) ».
Tout était déjà dit….A propos, on attend toujours l’évaluation de cette « opération » 2010 du DGESCO Blanquer présentée pourtant alors comme une « expérience ». L’évaluation – très prisée officiellement par Jean-Michel Blanquer – ne serait-elle nécessaire que pour »les autres »?.D’autant que l’on attend toujours aussi l’évaluation de l ‘opération ministérielle de l’été 2017 …Dans ces conditions, pourquoi se gêner et ne pas »tripler » lorsque rien ne vient contrarier sur ce point dans les médias ce » long fleuve tranquille » de la communication ministérielle? Mais il faut se le dire ( et le répéter en gardant si possible son sérieux): la »science » et le »pragmatisme » sont à l’évidence aux postes de commande ministériels! Comme dirait Coluche : « Ne rigolez pas, c’est avec notre pognon! »
J’apprécie votre billet. L’effet d’annonce reste la maladie de l’ancien monde comme du nouveau.