Ce jeune homme vient d’être nommé secrétaire d’Etat à l’Education et à la Jeunesse auprès de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education et de la Jeunesse. Est-ce un cadeau pour lui et Blanquer? A voir!
Gabiel Attal est né en 1989. Il a étudié à l’Ecole alsacienne, puis à Sciences Po de 2012 à 2017. Il a obtenu un master en affaires publiques et une licence de droit à l’université Assas. Il a été membre du PS de 2006 à 2016, membre du cabinet de la ministre de la Santé Marisol Touraine de 2012 à 2017. Gabiel Attal a rejoint la » République en marche » à sa création, et il a été élu député en 2017 dans la dixième circonscription des Hauts de Seine.
Gabriel Attal était membre de la Commission permanente des Affaires culturelles et Education. Il a écrit le rapport n’ 46 de la Commission concernant le »projet de loi relatif à l’orientation et à la réussite des étudiants » qui commence ainsi: « l’Assemblée nationale est aujourd’hui saisie d’un texte important, probablement fondateur, dans le sens où c’est la première fois que sont réellement tirées les conséquences d’un processus maintenant ancien, celui de la massification de l’enseignement supérieur et de l’impérieuse nécessité de constituer un réel continuum entre le bac-3 et le bac +3. Comme l’expliquaient nos anciens collègues Dominique Nachury et Émeric Bréhier dans un rapport de 2015 consacré à cette question : « notre défi, au moment où nous parvenons à construire un enseignement supérieur réellement massifié , est désormais de le démocratiser , c’est-à-dire de lui assigner la mission républicaine de conduire chacun dans la voie de réussite où ses appétences et ses talents l’appellent, dans une démarche personnalisée et respectueuse du temps nécessaire à la maturation des vocations ».
Gabriel Attal est par ailleurs intervenu 9 fois à propos de la »loi sur l’encadrement de l’utilisation du téléphone portable ».
Le nouveau secrétaire d’Etat Gabriel Attal devrait avoir pour dossiers prioritaires le » Service national universel » ( le SNU, et ce n’est sûrement pas un cadeau), mais aussi le service civique et le mouvement associatif, et plus globalement » l’engagement’‘, un terme qui « devrait figurer dans la devise de la République » a-t-il dit
D’un point de vue strictement politicien, il n’est pas évident qu’un secrétariat d4Etat soit un bon tremplin pour booster une carrière politique, loin s’en faut. Sur la vingtaine de secrétaires d’Etat (auprès du ministre de l’Education nationale, hors périmètre de l’enseignement supérieur et de la recherche) qui ont existé sous la cinqième République, deux seulement ont eu un destin politique dûment reconnu au-delà du secrétariat d’Etat: à savoir dans une certaine mesure Jean Glavany (avant tout dans le domaine de la laïcité, mais son secrétariat à l’Enseignement technique n’y est pour rien ) et surtout Michèle Alliot-Marie (qui a été ultérieurement chef de parti et plusieurs fois ministre). C’est peu…
PS (ou plutôt NB, ce qui est moins engagé en ces temps troublés), la liste de cette vingtaine de secrétaires d’Etat, pour se faire une idée…
Herzog Maurice, secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux sports ( juin 1963- janvier 1966)
Habib-Deloncle Michel, secrétaire d’Etat à l’Education nationale ( janvier 1966-avril 1967)
Dienesch Marie-Madeleine, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale (mai 1968- juillet 1968)
Trorial Jacques, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale (juillet 1968-juin 1969)
Billecocq Pierre, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale (juin 1969-juillet 1972)
Limouzy Jacques, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale (avril 1973- mai 1974)
Ploux Suzanne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale (avril 1973-février1974)
Mazeaud Pierre, secrétaire d’Etat chargé de la Jeunesse et des sports (avril1973-mai 1974)
Lesur Annie, secrétaire d’Etat chargée de l’Enseignement préscolaire ( juin 1974-janvier 1976)
Pelletier Jacques, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale (avril 1978-octobre 1980)
Debarge Marcel, secrétaire d’Etat chargé de la formation professionnelle ( mai 1981-juillet 1984)
Carraz Roland, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement technique et technologique ( juillet 1984-mars 1986)
Catala Nicole, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale chargée de la Formation professionnelle ( mars 1986-mai 1988)
Alliot-Marie Michèle, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, chargée de l’Enseignement ( mars 1986-mai 1988)
Chapuis Robert, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, chargé de l’Enseignement technique ( mai 1988- mai 1991)
Bambuck Roger, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, chargé des Sports (mai 1988-mai 1991)
Guyard Jacques, secrétaire d’Etat , chargé de l’Enseignement technique (mai 1991- avril 1992)
Glavany Jean, secrétaire d’Etat , chargé de l’Enseignement technique ( avril 1992-mars 1993)
Hostalier Françoise, secrétaire d’Etat chargée de l’Enseignement scolaire (mai 1995-novembre 1995)
Bougrab Jeannette, secrétaire d’Etat chergée de la Jeunesse et de la vie associative ( décembre 2010- mai 2012 )
‘‘Il faut suivre sa pente! » disait l’un. » Pourvu qu’elle monte » disait l’autre. Les secrétariats d’Etat auprès d’un MEN boostent très rarement une carrière politique; le SNU sera un ovni difficile à maîtriser. Dur, dur…