C’est le titre d’un livre qui est paru récemment chez »L’Harmattan » et qui fait partie en fait d’une trilogie dont l’auteur principal est le sociologue Gabriel Langouët.
Il a travaillé pour cet ouvrage avec Dominique Groux, professeure émérite en sciences de l’éducation et présidente de l’Association française d’éducation comparée.
Dans son livre paru aussi chez L’Harmattan, en 2011, sous le titre « Les inégalités entre Etats et populations de la planète. Trop c’est trop! ») Gabriel Langouët s’était emparé, avec la rigueur qu’on lui connaît, de statistiques plus ou moins éparses concernant 182 pays pour scruter et ordonner les inégalités face à l’espérance de vie ou quant à l’accès aux biens indispensables à la vie ou à la survie (de la nourriture aux soins médicaux),et, bien sûr aussi, les inégalités quant à l’accès des jeunes et des adultes à l’éducation. Et il avait alors procédé à une mise à l’épreuve serrée (et finalement à une validation ) de l’Indice de Développement humain qui a été construit selon les orientations théoriques du prix Nobel Amartya Sen (sur trois composantes : le Produit intérieur brut par habitant, l’espérance de vie et le taux d’accès à l’instruction), en mesurant les effets séparés puis combinés des trois composantes.
Dans son second livre (de ce qui sera finalement une trilogie) paru en 2014 (toujours chez l’Harmattan) sous le titre « Les inégalités dans l’Union européenne et ailleurs. Et si on osait ? », Gabriel Langouët a montré que ces inégalités sont souvent moins fortes dans l’aire de l’Union européenne que dans d’autres régions du monde. Par exemple, dit-il, de façon globale dans certains Etats du nord de l’Europe comme la Finlande, la Suéde ou la Norvège ; par exemple de manière plus nuancée, et notamment en éducation, dans certaines anciennes républiques socialistes comme la République tchèque ou la Pologne. C’est pour lui une certaine source d’espoir : « L’Union européenne est un territoire propice à la mise en place de politiques moins inégalitaires. Et si on osait ?
Dans ce troisième livre de la »trilogie », Gabriel Langouët et Dominique Groux se sont concentrés sur un échantillon de 20 Etats de la planète qui soit assez représentatif des situations égalitaires ou inégalitaires rencontrées (qu’il s’agisse des inégalités inacceptables de revenus, des inégalités selon le sexe, des inégalités dans l’accès à l’éducation et à la santé, ou des inégalités face aux libertés) en utilisant notamment des données fournies par le Programme des Nations unis pour le Développement (PNUD) et par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) à partir du questionnement fondamental suivant: « Dans quel monde vivons-nous? Dans quel monde aimerions-nous vivre? Que faire pour y parvenir? » ( une vaste ambition si ce n’est un vaste programme…).
Ils concluent que « le bilan d’ensemble peut paraître très sombre; et pour une part il l’est. Notamment entre les extrêmes, entre les Etats comme à l’intérieur des Etats, les inégalités de tous ordres sont inacceptable« . Mais, soutiennent-ils, »en même temps qu’il est sombre, ce bilan fait apparaître des gages d’espoir, qui sont illustrés par nos trois études de cas« . Ces trois études de cas ont trait à la Norvège, Maurice et Cuba. A l’évidence, cette liste peut engendrer a priori la perplexité voire l’incrédulité. Le mieux est de lire le livre et de se faire une opinion en connaissance de cause.