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Claude Lelièvre – Page 8 – Le blog de Claude Lelievre
Le blog de Claude Lelievre

Archives par auteur: Claude Lelièvre

Blanquer, un rythme d’enfer

Le ministre qui est déjà « fier de ne pas avoir donné son nom à une nouvelle loi » n’hésite pas à se précipiter pour concocter un décret sur les rythmes scolaires… Le 8 juin, un texte de décret sera en effet l’objet d’un vote consultatif du Conseil supérieur de l’éducation. Auparavant, une commission préparatoire se sera réuni le 6 juin. En général, il y a deux semaines entre les deux réunions afin que les différentes parties consultées puissent réfléchir et proposer calmement des amendements. Là, il n’y aura que deux jours. L’Association des maires de France s’est inquiétée du manque de concertation et a publié un communiqué pour demander des clarifications sur le sujet. Jean-Michel Blanquer a fait valoir que « les retours à quatre jours ne concerneront qu’une petite minorité de volontaires à la rentrée prochaine » et que « l’année 2017-2018 permettrait ensuite une réflexion sur le temps et l’espace de l’enfant ». Pourquoi alors se précipiter s’il s’agit d’ « une toute petite minorité » et qu’il est reconnu en principe qu’il faudrait prendre du temps « pour une réflexion sur le temps et l’espace de l’enfant » ? Mystère. Comme on dit, « l’enfer est pavé de bonnes intentions » (proclamées…). Le plus étonnant est que le nouveau ministre… Savoir plus >

Refondation dans la refondation?

Il s’agit de « refonder l’Ecole » s’est exclamé Emmanuel Macron au soir du premier tour. Mais est-ce une refondation hors de la refondation en cours, en rupture avec elle ? Ou bien une « refondation dans la refondation ? », à l’instar du titre d’un célèbre ouvrage de Régis Debray : « Révolution dans la révolution ? » paru il y a tout juste 50 ans, en 1967. « Restaurations » ou « simples aménagements de l’existant » ? Certains des propos tenus par Emmanuel Macron lors du débat télévisé d’entre-deux-tours semblent aller dans le sens d’une  »restauration » et s’adresser électoralement aux  »révolutionnaires de l’immobilisme » (comme disent certains) : « Je veux rétablir les heures d’enseignement dont le français, l’enseignement du latin au collège, les travaux dirigés, les classes bilingues ». Mais ce n’est peut-être pas si sûr ou si simple ; du moins si l’on juge par ce qui peut être dit par l’équipe  »éducation » d’Emmanuel Macron (avec sa cheville ouvrière, Anousheh Karvar, une  »ministrable »). D’abord la mise en avant de la notion de « parcours bilingues » (et non de classes-bilingues) au-delà des  »bilingues de continuité » (pour éviter la reconstitution de groupes-classes homogènes et le rétablissement de logiques de filières). D’autre part, les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) ne seraient pas démantelés mais feraient l’objet d’aménagements sous des formes… Savoir plus >

« La mère des batailles »?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas Marine Le Pen. Et ce n’est pas non plus l’ensemble de la question de l’Ecole comme l’avait affirmé le premier Alain Juppé. Ce n’est plus finalement que la priorité accordée à l’école primaire dans les questions scolaires. C’est du moins ce qui est apparu dans la courte intervention d’Emmanuel Macron sur ces sujets lors du débat télévisé de l’entre-deux-tours : « mon projet est de concentrer les moyens sur l’Ecole primaire […]. La mère des batailles, c’est l’école primaire ». Les deux finalistes de l’élection présidentielle n’ont parlé que trois minutes chacun de l’Ecole. « Accident médiatique » sans trop de signification n’impliquant pas un net recul de ce thème (alors même qu’il avait été très présent depuis plus d’un an, en particulier lors des  »primaires » )?  Pas si sûr. On peut noter, par exemple, que Marine Le Pen a totalement fait l’impasse sur le sujet dans sa profession de foi de quatre pages d’avant-second tour ; et que seulement une dizaine de points concernent l’école et l’enseignement supérieur dans son programme complet en 144 points. Il en va plutôt différemment pour Emmanuel Macron, même s’il a rétrogradé le « chantier de l’éducation et de la culture »… Savoir plus >

La jeune ministre a tenu bon la rampe

Najat Vallaud-Belkacem a été la première femme à être nommée ministre de l’Education nationale, jeune qui plus est (la plus jeune après Jean Zay, le ministre du Front populaire) ; et c’est peu dire qu’on l’attendait  »au tournant ». Et cela d’autant plus – en ces temps troublés voire troubles – qu’elle était issue d’une famille marocaine musulmane. Eh bien, on peut dire qu’elle a fait face (en dépit de rumeurs multiples et insistantes qui ont commencé dès son arrivée), avec un grand calme le plus souvent et beaucoup de détermination et d’engagements publics. Les difficultés n’ont pas manqué : un contexte politique où le gouvernement était en perte de confiance ; et des secteurs ou domaines scolaires très délicats à  »refonder », en particulier redéfinir les programmes de l’ensemble de la scolarité obligatoire et réformer le collège. Le collège est historiquement le lieu des tensions maximum de toutes sortes du  »système éducatif  ». Il est l’occasion de turbulences médiatiques très fortes lorsqu’on tente effectivement de traiter le problème qu’il pose (par exemple, à sa façon, René Haby lors de la création du  »collège unique ») et non de faire semblant (genre dans lequel se sont illustrés bien des ministres de l’Education nationale…). On peut noter,… Savoir plus >

Laisser du temps au temps pour bien refonder l’école républicaine

Tribune parue dans « Le Monde des Idées », il y a quatre ans… Il faut déterminer les enseignements et former les maîtres avant de se pencher sur l’organisation de l’école et le statut des enseignants, estime Claude Lelièvre, historien de l’éducation. LE MONDE | 12.03.2013 à 16h33 • Mis à jour le 12.03.2013 à 17h21 | Par Claude Lelièvre, historien de l’éducation Il ne saurait s’agir de « révolutionner » ou de « réformer » d’un seul coup, globalement, le système éducatif dans toutes ses composantes – tâche impossible, et qui n’a jamais existé de près ou de loin dans l’histoire de l’éducation en France -, mais de commencer (enfin !) par le commencement, à savoir « les fondations » et ce qui apparaît « fondamental ». La « refondation de l’école républicaine » ne peut être possible et faisable que si, précisément, elle établit clairement des priorités et fait – momentanément ou non – des impasses sur certains secteurs ou certains sujets, et ne prétend pas tout traiter en même temps ou de la même façon. Il doit être clair aussi qu’une vraie refondation doit prendre du temps et prendre son temps. Il y a lieu de se rappeler, à cet égard, que le moment fondateur de l’école républicaine, pour le… Savoir plus >

Fillon: la posture de l’imposture du retrait des allocations familiales

Dans la ligne des rigueurs financières qu’il envisage pour les pauvres (mais pas pour lui-même), François Fillon vient de déclarer qu’il « rétablirait la loi sur la suspension des allocations familiales pour les familles n’assurant pas la présence de leurs enfants à l’école » Le 17 janvier 2013, la majorité de gauche du Parlement a définitivement adopté une proposition de loi qui supprimait la loi proposée par le député UMP Eric Ciotti et votée par la majorité de droite en septembre 2010. Mis effectivement en place en janvier 2011, le dispositif prévoyait, en cas d’absentéisme trop fréquent et non justifié, après une convocation des parents et un avertissement, que l’inspection d’académie puisse exiger de la Caisse d’allocations familiales (CAF) la suspension partielle des allocations. La ministre déléguée à la Réussite scolaire, George Pau-Langevin, a défendu la proposition d’abrogation. Elle a notamment jugé que la loi Ciotti était « injuste et inefficace dans plus de 80% des cas ». Il y aurait eu quelque 80 000 signalements notifiés lors de l’année scolaire 2011-2012 et 620  suspensions d’allocations décidées. Si l’on en juge par la proportion d’élèves  »absentéistes » les mois de janvier de 2011 à 2015 (le mois de janvier étant retenu comme élément de comparaison le plus… Savoir plus >

Le cercle vicieux du calendrier scolaire

L’éternel retour de la question du nombre des  »zones » va avoir lieu une nouvelle fois aujourd’hui devant le Conseil supérieur de l’éducation et soumis à son appréciation. Cependant, il y a fort à parier que la décision finale ne sera pas le fait du ministère de l’Education nationale, mais relèvera de l’arbitrage de l’Elysée et du futur président élu. C’est une affaire d’Etat ! Qu’en pensent les candidats à l’élection présidentielle ? Dès hier, le site ToutEduc – encore une fois bien informé – a révélé que « la commission qui a travaillé sur les rythmes scolaires annuels va notamment proposer de réduire à deux (au lieu de trois actuellement) le nombre de zones ». « La Lettre de ToutEduc » du 22 mars souligne que « les avantages sont indéniables. Pour les parents séparés, c’est l’assurance d’avoir une semaine en commun avec leur enfant pendant les vacances d’hiver et de printemps, et la période de congés s’étalant sur trois semaines au lieu de quatre la possibilité pour le calendrier scolaire d’être au plus près du rythme 7/2 (sept semaines de classe suivies de deux semaines de congé) recommandé par les chronobiologistes). Mais c’est aussi deux semaines de moins pour les stations de sports d’hiver » Le choix… Savoir plus >

Les armes singulières du lycéen de Grasse

Il était armé d’un fusil, de deux armes de poing et de deux grenades, ce qui est tout à fait contraire à la « tradition française » de violences avec armes dans les établissements scolaires qui, dans la quasi totalité des cas, se font non pas avec des « armes à feu » (comme aux USA) mais avec des « armes blanches ». En milieu de journée, ce lycéen de 17 ans scolarisé au lycée Tocqueville de Grasse (Alpes-Maritimes) a blessé deux personnes, dont le proviseur de l’établissement. Contrairement à ce que l’on pense souvent, la liste de ces agressions à l’arme blanche (parfois à l’issue fatale) est longue, et date de longtemps. J’en ai donné certains exemples dans le livre que j’ai écrit avec maître Francis Lec (avocat-conseil national de la « Fédération des Autonomes de Solidarité Laïque », une mutuelle pour faire face aux  »risques du métier » d’enseignant) paru chez Fayard en 2007 : « Histoires vraies des violences à l’école ». Longtemps, dans l’espace public et notamment la presse, les  »’violences à l’école » ont été traitées comme des faits divers mais pas comme un sujet en tant que tel, spécifique Par exemple «  Le Monde » ne se fait pas faute de mettre en évidence tel ou tel cas… Savoir plus >

Modes de légitimation du financement public du privé

Dix ans après le vote de la loi Debré, on a pu trouver cette  »profession de foi » dans le « Bulletin du Secrétariat général à l’enseignement catholique » du 15 mai 1969 : « L’enseignement libre constitue un appoint indispensable à l’oeuvre éducative de l’Etat ; il gère une partie importante du service public d’enseignement. Partant de cette constatation, la loi Debré, dans cette grande ligne, ne fait que rependre, en les adaptant au domaine de l’enseignement, des techniques déjà employées avec succès dans d’autres secteurs : la sauvegarde de l’esprit d’initiative et de responsabilité conduit souvent à recourir au procédé de la gestion d’une activité d’intérêt général par une personne ou un organisme de droit privé. Au sein même du secteur public économique, le récent rapport Nora a préconisé l’accroissement de l’autonomie des entreprises publiques ou semi-publiques. Réconciliant l’intérêt général, l’action administrative, en un mot le service public avec la souplesse, l’autonomie et la liberté, cette formule (gestion des services publics par des personnes privées) est une forme authentique de participation. La loi Debré en est un bon exemple ». A bien des égards, la conférence de presse donnée mardi dernier par Pascal Balmand, le secrétaire général de l’enseignement catholique, s’est inscrite dans cette ligne historique (avec… Savoir plus >

« Ce que vivre m’a appris »

Ce nouveau livre de Pascal Bouchard, agrégé de lettres et journaliste spécialiste des questions d’éducation est précieux parce qu’il lui ressemble : il est écrit à hauteur d’hommes (dans le  »frottement », les liaisons et les  »déliaisons » des hommes entre eux). À partir de la vie, de sa vie. Sans acrimonie (mais non sans alacrité et un certain bonheur d’écriture), Pascal Bouchard s’en prend aux pièges de différentes  »verticalités » qui nous clivent., avec des titres de chapitres provocants. La Nature. « Le  »bio », meilleur allié du capitalisme ». Dieu. « Dieu, quia absurdum ». Le Peuple. « Et le sacré changea de camp ». « Le peuple, comme les individus, a parfois le goût de la mort ». L’argent. « L’argent n’existe pas, sauf pour ceux qui n’en ont pas » En pleine actualité (mais sans l’avoir voulu), Pascal Bouchard traite ensuite de « La valeur travail », dans la ligne anthropologique qu’il a adoptée dès le début de son livre. Intéressant. Il poursuit par ce qui a été le centre de ses activités, à savoir l’Ecole, à partir -là encore- de la mise en cause de la  »verticalité » (impossible, et imposture). Le Savoir. « Le savoir n’existe pas, sa transmission encore moins ». Bilan (de « Transition ») : « Ainsi donc, nous nous référons constamment à des principes transcendants,… Savoir plus >