L’agrégation. « Donner un sexe » aux études des filles
C’est du moins ce que soutenait Eugène Manuel, président du jury de l’agrégation de lettres, au moment où la troisième République triomphante venait d’ouvrir aux jeunes filles la possibilité de faire des études secondaires, mais dans un enseignement secondaire féminin spécifique : « elles enseigneront en femmes les doctrines les plus nobles ; elles donneront un sexe aux analyses morales, plus fines et plus ingénieuses », écrit-il à propos des nouvelles agrégées reçues en 1885. Charles Lemonnier, membre éminent de la « Société pour l’étude des questions d’enseignement secondaire », s’était déjà prononcé en 1884 dans le même sens : « On a affaire à des tempéraments et à des esprits féminins […]. Qu’on ne demande pas à des jeunes filles d’être professeurs à la façon de nos agrégés ; qu’on fasse pour elles un examen où leur originalité personnelle puisse rester intacte, où il leur soit possible de développer des aptitudes qui ne sont pas les nôtres ». On était donc, alors même que la République instituait un enseignement de haut niveau pour les jeunes filles, à des années lumières de la notion de « genre » et des « gender studies ». On vient donc de très, très loin ; et l’on revient de loin ( »républicains » ou pas) . D’autant… Savoir plus >
6 février 2014 agrégation, examens, Non classé 0 Savoir plus >