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lycée – Le blog de Claude Lelievre
Le blog de Claude Lelievre

lycée

Les » Stylos rouges » et leurs exigences de maxima d’élèves par classe

Sont-elle crédibles? Si oui, en combien de temps? Un détour pas la comparaison avec d’autres pays et des évolutions historiques passées s’impose. Dans la plate-forme actuelle de leurs revendications, les  »Stylos rouges » exigent la limitation du nombre d’élèves à 20 par classe dans le premier degré, à 24 au collège et en classe de seconde, à 30 en première et en terminale, et à 24 dans les voies professionnelles. Cela n’est pas a priori impossible puisque cela peut exister à l’évidence dans certains pays où le nombre d’élèves par classe peut être nettement inférieur à ce qui a lieu en France. Selon une analyse du  »Centre d’analyse stratégique » publiée en décembre 2010, certains pays en Europe ont en effet un taux d’encadrement (tout type d’établissements confondus) supérieur de plus de 50% à celui de la France: à savoir notamment le Danemark, l’Italie, la Norvège, le Portugal. Selon une étude de l’OCDE parue en 2008 qui concerne spécifiquement le préélémentaire, la France fait partie des pays au plus faible taux d’encadrement, d’un quart inférieur à la moyenne de l’OCDE ou de l’UE. Certains pays ne sont pas loin d’avoir le double du taux de l’encadrement français dans ce secteur ( l’Italie,… Savoir plus >

Les mouvements lycéens existaient déjà sous Jules Ferry

A partir de la condamnation de certaines formes d »’action » qui peuvent être effectivement inacceptables, certains en viennent à s’en prendre à la légitimité même de l’existence d’organisations lycéennes en croyant sans doute que c’est l’effet d’un laxisme actuel post-soixante-huitard. Bien à tort! Par exemple, en réponse à un tweet de Luc Cédelle (journaliste au « Monde ») qui réagissait à juste titre à l’annonce d’un incendie dans un lycée lors d’une manifestation près de Toulouse : « un jour ou l’autre un drame peut advenir du fait de cette forme de  »lutte » qui rencontre une complaisance insensée », René Chiche (un dirigeant du syndicat d’enseignant nouveau venu « Action et Démocratie ») n’a pas hésité à tweeter : « ce qui est insensé, c’est d’encourager les lycéens à manifester au lieu d’étudier; ce qui est insensé et même ridicule, c’est de leur faire croire qu’il y a un syndicalisme lycéen« . Eh bien ce qui est d’abord frappant en l’occurrence, c’est l’absence (ridicule?) de recul historique de René Chiche Pages 34 et 35 de mon livre « Histoires vraies des violences à l’école » (paru chez Fayard en 2007): « Quelques mois avant la grande révolte du lycée Louis-le-Grand de janvier 1883, le premier congrès des lycéens du Sud de la… Savoir plus >

« L’Ecole ». Un ouvrage extra-ordinaire

C’est « un guide complet pour découvrir l’histoire et l’organisation du système éducatif »’. Et il tient ses promesses , ce qui est pourtant une gageure en moins de 200 pages et plus de 350  »entrées ». Cet ouvrage qui n’a pas d’équivalent a été rédigé par Philippe Simon (un instituteur devenu journaliste, spécialiste reconnu de l’éducation à la rédaction d’Ouest-France) et Clotilde Simon (conseillère principale d’éducation dans un lycée polyvalent de l’académie de Créteil). Il vient d’être publié aux Editions Eyrolles et il peut être d’un grand secours pour chacun (usager ou acteur de l’Ecole; ou même spécialiste de son histoire ou de son organisation sur tel ou tel point…). Cela tient d’abord à la myriade d’entrées qu’il propose (et qui donne une représentation rare et précieuse de l’extrême variété des questions et faits scolaires) . Cela tient aussi à des regroupements d’entrées qui sont rarement empruntés . Dans les douze  »chapitres » , par delà des regroupements plus classiques (tels que  »l’école primaire »,  »le collège »,  »le lycée », les  »études supérieures »), on peut citer par exemple  »la place des adultes dans l’école »,  »l’enfant à l’école »,  »gestion et évaluations »,  »les enjeux de l’école » ou » l’école face à ses difficultés ». On se doute, compte-tenu du… Savoir plus >

La dissertation de philo au bac: une création pour l’élite aux difficultés pérennes

La dissertation de philosophie au baccalauréat a été instaurée en 1864 explicitement pour l’élite (alors que la philosophie avait été jusqu’alors  »examinée » dans le cadre d’un oral). Cela n’a pas été sans difficultés, qui ont eu tendance à s’aggraver au fil de la » massification » des baccalauréats généraux et de l’apparition des baccalauréats technologiques dans ce champ là. A sa création, en 1808, le baccalauréat est une épreuve exclusivement orale (de 30 à 45 minutes) qui porte sur les matières enseignées durant les deux dernières années du secondaire (dont la philosophie) En 1840, une véritable épreuve écrite à caractère éliminatoire et préalable à l’épreuve orale est substituée au « morceau de français » introduit en 1830 en plein cours de l’épreuve orale. Il s’agit d’une version latine. L’écrit va s’alourdir peu à peu. En 1852, on ajoute une composition latine de trois heures à la version latine de deux heures. En 1864, le ministre de l’Instruction publique Victor Duruy rajoute en sus une dissertation sur un sujet de philosophie d’une durée de trois heures. Cette création est à replacer dans le cadre de la refondation foncièrement élitiste de la classe de philosophie (et du baccalauréat  »es lettres ») voulue par Victor Duruy : « Puisque la… Savoir plus >

Mai 68 : les corps du primaire et du secondaire déstabilisés bien avant

Mai 68 n’est pas vraiment compréhensible dans le domaine scolaire si l’on ne saisit pas que le corps des instituteurs ainsi que le corps des professeurs avaient été déstabilisés durant les années précédentes. Ce qui n’est pas le cas actuellement, cinquante ans après. 1)Un corps enseignant du primaire en expansion rapide, moins  »normalisé » et  »mixé » Durant les années qui précèdent Mai 68, les effectifs de l’enseignement primaire croissent brutalement sous l’effet du ‘’baby-boom’’ de l’après-guerre et de l’augmentation très rapide de la préscolarisation. Ainsi, de 1950 à 1965, le nombre d’enfants scolarisés en maternelle passe de 400 000 à un million, et celui de l’enseignement élémentaire de 4,5 millions à plus de 6 millions. Le nombre total des instituteurs et des institutrices croît de 155 000 à 260 000, alors que les départs à la retraite durant cette période se montent à 55 000. On doit donc recruter – en une quinzaine d’années seulement – 160 000 nouveaux enseignants, qui sont donc largement majoritaires dans le corps de l’enseignement primaire en 68. Or, contrairement aux plus anciens, plus de la moitié d’entre eux n’ont pas été formés dans les écoles normales, car, compte tenu de l’urgence, beaucoup ont été recrutés… Savoir plus >

Une politique scolaire d’un an manifestement surestimée par le président Macron

C’est ce qui apparaît en tout cas dans ses interviews de jeudi et dimanche derniers, surtout si on compare par exemple avec ce qui a été mis en place par le Général de Gaulle, son alter ego  »jupitérien », qu’il semble ignorer en l’occurrence. Une telle superbe ne manque pas d’intriguer, voire d’inquiéter. Image empruntée au blog de Christophe Chartreux  « Vivement l’Ecole » Le  »moment gaullien » (quoi que l’on puisse penser de l’opportunité de ses orientations) a été pourtant indéniablement dans les faits un grand moment de changements dans le système éducatif français depuis le  »moment ferryste » (sans doute même le moment le plus important), sans commune mesure avec les embryons actuels de changements conduits depuis près d’un an (cf mon billet sur « le bilan scolaire faramineux d’Emmanuel Macron » psté sur Médiapart vendredi dernier) Certes, cela a demandé plusieurs années (comme la  »réforme ferryste » d’ailleurs). Mais il est justement très présomptueux (et pour le moins fort  »léger ») de considérer qu’après une petite année on puisse dire : « on change tout, et cela n’était pas arrivé depuis Jules Ferry » (comme l’a pourtant soutenu le chef de l’Etat dans son interview de jeudi dernier). Par méconnaissance  de son illustre alter ego ? Voyons sur pièces ! Le Chef… Savoir plus >

Mai 68 et l’Ecole :  »précipitation  »et  »cristallisation »

 » Précipitation » au sens d’un  »précipité chimique » d’éléments déjà là en cours d’évolution ou projetés.  »Cristallisation » au sens d’une focalisation plus ou moins ardente et exclusive, clivante, qui rend les  »accommodements raisonnables » incertains ou difficiles. Avant Mai 68. Le 28 février1968, le ministre très gaullien de l’Education nationale- Alain Peyrefitte – présente au conseil des ministres les principaux points de « la réforme de l’enseignement engagée » (groupés sous le nom significatif de « rénovation pédagogique ») qui doivent faire l’objet d’une mise en œuvre dès la rentrée de septembre 1968 dans cent écoles primaires et trente collèges. Il est dit explicitement que « le cours magistral doit disparaître presque complètement à tous les niveaux ». Il est prévu que le latin et le grec disparaissent entièrement en sixième et cinquième. Les classes seront structurées « comme de petites républiques », avec des équipes de six à huit élèves élisant leur chef. Les membres de l’important colloque qui se tient à Amiens du 15 au 17 mars 1968 (soutenu et conclu par le ministre de l’Education nationale Alain Peyrfefitte) s’accordent sur « l’urgence d’une rénovation éducative aussi bien que pédagogique qui ne saurait être différée». Le rapport final stigmatise « les excès de l’individualisme qui doivent être supprimés en renonçant au principe… Savoir plus >

Au nom du bac. Mais quel(s) bac(s)?

Le mot baccalauréat serait issu de l’altération du latin médiéval baccalarius, « jeune homme qui aspire à devenir chevalier » et de la reprise de laureare « couronner de lauriers »,  les universitaires parant le front des nouveaux bacheliers de baies de lauriers. Le terme serait apparu au sein de l’Université de Paris au XIIIe siècle, pour désigner un premier grade universitaire avant la maîtrise es Arts ou les doctorats en droit, en théologie et en médecine. On retiendra de ces épisodes que le terme  »baccalauréat » relève initialement du domaine de la noblesse, de la distinction, des lauriers. Et aussi et surtout de l’université. Au début du XXème siècle, un sociologue, Edmond Goblot , traite du baccalauréat sous le titre significatif :’‘la barrière et le niveau. » ; et il affirme que le baccalauréat est un  »brevet de bourgeoisie », une distinction culturelle sociale. Cela n’empêche pas, bien au contraire, que le baccalauréat soit célèbre voire populaire, comme le montre ses désignations raccourcies et familières . A l’instar du certificat de fin d’études primaires (l’autre examen emblématique en France) désigné par le terme de  »certif », voire  »certoche » , le baccalauréat est désigné par le terme raccourci  »bac », voire  »bachot. ». C’est ce qui permet d’aborder un autre thème récurrent quand on… Savoir plus >

Blanquer, ministre de l’hésitation nationale ? Une simplification du bac compliquée

A Jack Lang qui lui prédisait un  »Vietnam » en raison de son projet de réforme du lycée, Xavier Darcos avait répondu qu’il ne serait pas un  »ministre de l’hésitation nationale ». Dix ans après, cela va-t-il être le cas pour Jean-Michel Blanquer, en particulier pour le bac et le contrôle continu ? A priori, cela devait être clair et sans bavure. Et le 23 janvier dernier, j’écrivais sur  »’Médiapart «  le baccalauréat un nœud gordien à trancher ? Mais, pour accomplir cette tâche historique, il faudrait un Alexandre : Blanquer, ou Macron ? » En effet, Jean-Michel Blanquer (dans un livre) et Emmanuel Macron (dans ses déclarations de candidat à la présidence de la République) ont annoncé de longue date une solution de principe  »tranchante »  : « quatre épreuves terminales », et le reste en « contrôle continu ». Les tenants de ce type de proposition (ainsi que ses adversaires) ont toujours compris  »contrôle continu » dans le sens qu’il a dans l’une des propositions faites par la mission Mathiot. C’est d’ailleurs l’un des trois scénarios proposés : les matières autres que celles figurant dans les cinq épreuves terminales (à savoir les épreuves terminales anticipées de français dès la première ; les deux épreuves sur les deux disciplines choisies en  »majeure » au… Savoir plus >

Réforme du lycée et du bac: bis repetita et peau de chagrin?

 En lisant les conclusions de la mission dirigée par Pierre Mathiot, on peut se demander si le processus de réduction en peau de chagrin que l’on a connu lors de la réforme du lycée engagée il y a une dizaine d’années n’a pas d’ores et déjà recommencé. Et pour les mêmes raisons. Nicolas Sarkozy, président de la République nouvellement élu, proclame qu’il faudrait un lycée « où chacun pourrait, selon ses goûts, ses compétences et sans référence à une norme préétablie, construire un parcours qui lui ressemble ». Son ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, annonce en mai 2008 qu’il s’agit de bâtir « le lycée à la carte ». En juillet, il précise que l’emploi du temps des élèves serait composé de modules semestriels d’une cinquantaine d’heures dans l’esprit de ce qui se pratique à l’université. Mais les enseignants des diverses disciplines stabilisées dans les différentes filières s’inquiètent quant à la place (désormais non assurée) que leurs disciplines occuperont dans le nouveau dispositif. Et cela dans un contexte où l’annonce du non-remplacement d’un poste sur deux de fonctionnaires partant à la retraite induit une défiance a priori. D’autant que le chef de l’Etat avait indiqué en avril 2008 que ce n’est pas la… Savoir plus >