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refondation de l’Ecole – Page 5 – Le blog de Claude Lelievre
Le blog de Claude Lelievre

refondation de l’Ecole

Non, VGE, le « collège unique » n’a pas été conçu comme « l’antichambre du lycée »

Contrairement à ce qu’affirme actuellement son principal promoteur, l’ex-président de la République Valéry Giscard d’Estaing, le «collège unique» n’a pas été conçu initialement comme cela, et en particulier par lui. Cela en dit long sur les revirements ou régressions en cours à droite… Dans une interview parue dans «Le Monde» du 19 juin, VGE vient de déclarer en effet que «le collège unique tel que je l’ai pensé […] n’a pas été conçu , quoi qu’on en dise aujourd’hui, comme une annexe du premier degré, mais bien comme l’antichambre du lycée. La même antichambre pour tous» . Selon lui la réforme en cours serait «rétrograde» car elle penserait d’abord aux élèves en difficulté :  Le convoi doit être guidé par les meilleurs, les plus talentueux, pas par ceux qui sont à la peine […]. Mon intention n’a jamais été d’abandonner les élèves les plus fragiles, mais de constituer des groupes au sein du collège unique pour que les meilleurs élèves tirent vers le haut les autres» Pourtant, dans une tribune parue dans «Le Monde» du 21 octobre 1993, le ministre de l’Education nationale de VGE – René Haby– a  tenu à faire valoir que «la formule même de collège unique a été… Savoir plus >

Un rapport à part

Il s’agit du rapport de l’ami Jean-Paul Delahaye : « Grande pauvreté et réussite scolaire. Le choix de la solidarité pour la réussite de tous ». Il mérite vraiment d’être lu,  et il est sur le site du ministère de l’Education nationale. Je n’en donnerai donc ni  »résumé », ni  »bonnes feuilles ». C’est un » rapport à part » parce qu’il vient après celui de Philippe Joutard (une bonne relation amicale aussi) sur le même sujet, mais 23 ans après. Vingt-trois ans ! Le temps passe…Et rien ne se passe ? C’est un  »rapport à part » parce que la « lettre de mission » qui avait été remise à l’inspecteur général Jean-Paul Delahaye par le ministre de l’Education nationale Benoît Hamon (et entérinée par la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem) prévoyait une étroite collaboration avec le Conseil économique, Social et Environnemental qui s’est aussi saisi du sujet . La rapport souligne d’ailleurs que « la mission a donc participé aux travaux (auditions et visites de terrain) du CESE, dont nous avons été l’invité permanent en tant qu’expert. A titre de réciprocité et en parfaite complémentarité, la rapporteure de l’avis du CSE, Marie-Aleth Grard, Vice présidente d’ATD Quart-Monde, a accompagné la mission dans ses auditions et visites. Fort logiquement, un certain nombre… Savoir plus >

L’enseignement de l’histoire au pilori

L’histoire fait partie des passions françaises. Et comme toute passion, elle a ses chemins de croix. Retour sur un moment particulièrement crucial, en 1980. Débat sur « Les Français et l’enseignement de l’histoire » organisé par la revue « Historia » à Paris le 4 mars 1980 Jean-Pierre Chevènement s’en prend à ce qu’il appelle « l’européisme, le mondialisme et l’économisme » de programmes d’histoire par trop « américanisés » : « Bayard vaut mieux que Superman » ajoute-t-il en déclarant que « l’histoire éclatée correspond à une société éclatée » Louis Mexandeau (délégué général du parti socialiste à l’éducation nationale) dénonce « une entreprise idéologique délibérée qui vise à priver les Français de la connaissance de leur passé », derrière laquelle il suspecte la progression d’ « un atlantisme pédagogique » Pierre Goubert, professeur d’histoire à la Sorbonne, stigmatise « l’offensive d’obscurantisme méchant qui se dissimule sous le charabia des sociologues et pédagogues américains dépassés depuis quinze ans ». Jean-Marie Le Pen affirme que « la bourgeoisie mondialiste et l’internationalisme marxiste assassinent l’histoire nationale et l’amour de la patrie » Michel Debré déplore que l’on mette « la nation aux oubliettes » en appliquant à tort « les apports de l’école historique française » ( les  »Annales »), par le biais des monographies villageoises ou des études de cas. Et il s’emporte contre « un quarteron de faux-sages »… Savoir plus >

Par coeur ou par le coeur? L’effort ou le  »charme »?

Pour l’historien Ernest Lavisse (l’auteur des célèbres manuels d’histoire de l’école communale sous la troisième République) la réponse est sans appel : « l’histoire ne s’apprend pas par cœur, mais par le cœur » (article « histoire » dans « le Dictionnaire pédagogique » dirigé par Ferdinand Buisson, paru en 1887). Dans l’introduction de son premier manuel d’histoire pour le cours élémentaire, Ernest Lavisse précise : « il faut se garder de charger la mémoire des enfants, si l’on veut que l’imagination garde sa fraîcheur et son activité […] ; la leçon est toujours très courte ; elle comprend un texte de quelques lignes : voilà pour la mémoire ; un récit et une gravure : voilà pour l’imagination » . Il s’agit de « faire voir » ; il s’ agit de suivre « la méthode intuitive » au sens étymologique de « intuitio » (la vue), et de privilégier l’imagination ou la mémoire visuelles. Et dans son article du « Dictionnaire pédagogique », Ernest Lavisse conseille de se fonder sur l’imagination des enfants en « la charmant par des peintures et par des récits ». On est au rebours du « par cœur  », de l’apologie de « l’effort » encensé par certains avec ostentation ces temps ci (et rapportés par la plupart d’entre eux à la soi-disant bonne tradition de l’Ecole républicaine). Chacun reconnaîtra les  »intellectuels » semi-savants qui… Savoir plus >

L’enseignement de l’histoire? Quelle histoire!

Elle est prise dans la malédiction de la répétition, si l’on en juge par des affirmations péremptoires récentes que l’on peut rapprocher d’autres de même sens  faites à d’autres moments. On peut même en faire un jeu. Qui a affirmé, et à quelle date, les assertions suivantes ( le gagnant aura droit à lire sans autres précautions le numéro 4 du magazine « Figaro Histoire » paru en octobre 2012 : « La vérité sur l’histoire à l’école » ) ? 1) « On n’enseigne plus l’histoire, ni dans les collèges, ni dans les lycées. L’histoire c’est d’abord la chronologie : la chronologie a disparu […]. C’est aussi la relation de faits et d’évènements, c’est faire connaissance avec de grands hommes tout autant que de s’imprégner d’idées […]. Sans connaissance de l’histoire de France, il n’est pas de démocratie française, il n’est pas de politique républicaine […]. C’est d’autant plus regrettable que, dans la France entière se manifeste une appétence énorme pour tout ce qui a trait à l’histoire. Votre bilan, Monsieur le Ministre, est désastreux et l’inspection générale de l’enseignement de l’histoire a créé une situation qu’il faut renverser totalement ». 2) « Ceux qui ont la responsabilité d’enseigner l’histoire aux jeunes Français doivent considérer que celle-ci est… Savoir plus >

Formation continue des enseignants à revoir

C’est ce que préconise très fermement un référé de la Cour des comptes publié le 14 avril, en remarquant que les enseignants des pays de l’OCDE ont en moyenne 8 jours de formation continue par an contre seulement 3,5 jours en France. Et pourtant, il fut un temps, du moins dans le primaire, où la France n’était pas en reste, loin s’en faut. Elle était en effet bien partie, et ‘’au quart de tour’’, après un accord historique conclut en mars 1972 entre le ministère de l’Education nationale et le Syndicat national des instituteurs ( FEN ). Cet accord s’inspirait de la loi du 16 juillet 1971 sur la formation continue (établie sous l’impulsion notoire d’un certain Jacques Delors). Et cet accord fut le premier à être passé entre un ministère et un corps de fonctionnaires, en précédant la publication des textes d’application de cette loi pour la fonction publique (un accord jugé donc « exemplaire » par le ministère et le syndicat). Le principe essentiel de cet accord est que la formation permanente est un droit pour tous les instituteurs. Chacun d’eux pourra disposer pour cela de 36 semaines à temps plein – soit une année scolaire – à répartir sur… Savoir plus >

Qui a dit? Et quand? Voyage dans le temps de  »l’autonomie »

1) Chaque parcelle des connaissances humaines tend naturellement à pénétrer dans l’enseignement , chaque spécialité – et avec raison- se trouve avoir des défenseurs. On finit ainsi par donner l’hospitalité à toute demande nouvelle dans les programmes. De la d’énormes compilations encyclopédiques, qui sont un peu comme les professions de foi électorales de l’enseignement secondaire; et l’enseignement secondaire ne tient pas et ne peut pas tenir toutes les promesses qu’il a faites » 2) « L’élève du secondaire passe à travers les classes comme un voyageur qui force les étapes pour arriver le plus vite au but. Et le professeur du secondaire est tellement habitué à être une sorte de bureaucrate qui a des heures fixes de travail en dehors desquelles il ne doit rien, que si on lui demande quelque chose en dehors de ce qui est strictement prescrit, il se croit lésé » 3) « Les jours où les professeurs auront appris à se considérer comme les membres d’une sorte de petite cité enseignante, ils cesseront d’être ce qu’ils sont trop souvent aujourd’hui, c’est à dire des fonctionnaires de passage. Aujourd’hui, ils sont les serviteurs dévoués de l’Etat ; mais ils ne se sentent pas attachés à leur établissement. Sous le nouveau régime… Savoir plus >

Latin: le point de non retour

Il a eu lieu pour le collège non pas – comme on le croit souvent- à partir de l’institution du  »collège unique »en 1975, mais avant alors que Georges Pompidou (pourtant agrégé de lettres classiques) était président de la République. Le ministre de l’Education nationale Edgar Faure annonce à l’Assemblée nationale le 24 juillet 1968  que« le premier cycle secondaire, dans ses deux premières années, c’est à dire la sixième et la cinquième, devra comporter un enseignement totalement unifié. Ce sont des années d’orientation et d’observation, et il n’est vraiment pas possible de marquer dès le début une démarcation. Cela doit logiquement nous conduire à reporter l’enseignement du latin à la classe de quatrième ». La suppression du latin en sixième est approuvée par les trois fédérations de parents d’élèves et deux des principaux syndicats d’enseignants (le SNES et le SGEN). Mais elle est vivement contestée par la Société des agrégés, la « Franco-ancienne » et le Syndicat national des lycées et collèges (le SNALC). En juin 1969, Georges Pompidou est élu Président de la République. Il écarte Edgar Faure, qu’il n’apprécie guère ; et il nomme Olivier Guichard à la tête du ministère de l’Education nationale. Beaucoup croient que les mesures décidées par Edgar Faure… Savoir plus >

De la culture intensive à la culture extensive du latin

Au XIX° siècle, le latin occupe le quart des horaires d’enseignement de la sixième à la terminale, mais ne concerne qu’environ 1% d’une classe d’âge. Au XXI° siècle, les horaires dévolus au latin sont nettement moins importants, et les cursus moins longs. Mais cela concerne près d’un quart d’une classe d’âge au niveau de la deuxième moitié du premier cycle du second degré. La réforme du collège devrait poursuivre cette évolution, voire l’amplifier. Au milieu du XIX° siècle, dans l’enseignement secondaire classique (le seul secondaire qui existe alors, réservé de fait à moins de 1% des garçons), un lycéen, en suivant un cursus complet de la sixième à la terminale, passe 40% de son temps en latin et grec (deux fois plus en latin qu’en grec) , 13% en français, 11% en histoire-géographie, 11% en mathématiques et en sciences, 8% en langue vivante. Le professeur de lettres classiques (latin-grec-français) se taille la part du lion (d’autant qu’il assure le plus souvent aussi des enseignements d’histoire et de philosophie). C’est la « star » entourée des starlettes maigrelettes des autres disciplines. Des moments cruciaux jalonnent le recul progressif et plus que séculaire du latin dans les cursus du secondaire. En 1880, Jules Ferry… Savoir plus >

Une baisse tendancielle des horaires de français?

Alors que l’apprentissage du français est mis actuellement au premier plan des préoccupations scolaires, la question des horaires qui lui sont dévolus resurgit (même si le temps qui lui est imparti ne peut être que l’une des dimensions du problème posé). Afin de suivre des évolutions qui peuvent être comparées (et comparables) sur un temps long, le mieux est de s’en tenir aux classes de l’école élémentaire, celle qui a concerné tout le monde depuis le début de la troisième République. Les Instructions officielles du 2 août 1882 (signées Jules Ferry), indiquent que « l’enseignement du français (exercices de lecture, lectures expliquées, leçons de grammaire, exercices orthographiques, dictées, analyses, récitations, exercices de composition, etc) occupera tous les jours environ deux heures » et que « le temps consacré aux exercices d’écriture proprement dits sera d’une heure par jour dans le cours élémentaire, et se réduira graduellement à mesure que divers devoirs dictés ou rédigés pourront en tenir lieu ». L’arrêté du 18 janvier 1887 indique que « l’enseignement du français occupera tous les jours environ deux heures », et que « l’écriture emploiera une heure par jour dans le cours élémentaire ». La semaine scolaire est alors de cinq jours de classes d’une durée de six heures. On… Savoir plus >