L’Université, les STAPS, l’Education Physique et Sportive

Archive mensuelles: janvier 2013

ESPE : le modèle montpelliérain

A l’heure actuelle les universités phosphorent sur la mise en place des ESPE, qui devraient être opérationnelle à la rentrée 2013. C’est clairement sous pression temporelle forte que ces réflexions ont lieu, ce qui n’est pas nécessairement la meilleure solution pour avancer dans la sérénité. Alors que le scenario d’une transformation pure et simple des IUFM en ESPE, avec des missions élargies, semblait se dessiner assez clairement, les universités de la Région Languedoc-Roussillon se dirigent vers une solution différente.

L’ESPE serait créée au niveau du PRES regroupant les cinq universités de la région (Montpellier 1, 2, et 3, Nîmes, et Perpignan). Ce positionnement est logique, l’ESPE étant sensée jouer un rôle de coordination chapeautant l’ensemble des universités de l’académie. (suite…)

Le GRDFE répond à Claire Pontais et Christian Couturier

Le Groupe pour la Refondation de la Formation des Enseignants a publié sur le site du Café Pédagogique une réponse aux attaques de Claire Pontais et Christian Couturier. On pourra trouver cette réponse à l’adresse suivante: http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/01/23012013Article634945222514164656.aspx

Je ne peux que conseiller sa lecture et sa diffusion la plus large possible. J’adhère totalement aux arguments développés, qui s’accordent parfaitement aux points de vue que j’ai pu développer dans mes billets précédents.

93.75% d’admissibles au CAPEPS…

Ou plutôt 30 admissibles sur 32 candidats issus du Master « Enseignement » de l’UFR STAPS de Montpellier. Depuis la machine à mails crépite, entre satisfaction face à ce score de république bananière, et déception d’avoir raté les 100% qui paraissaient à portée.

J’entends déjà les esprits chagrins : que représente un concours où la barre d’admissibilité est à 6/20, où le ratio candidats/postes est si faible qu’on ne peut plus affirmer qu’il participe à la sélection d’une élite républicaine ? Au risque de choquer certains, je suis au contraire immensément satisfait d’un concours qui laisse si peu de candidats sur le carreau, après 5 années d’études. Les masters professionnels sont jugés sur leurs pourcentages d’insertion professionnelle, et un master qui ne dépasserait pas la barre des 90% d’étudiants en situation d’emploi quelques mois après l’obtention du diplôme serait évidemment considéré déficient. Les masters « Enseignement » comme les autres… Situation ubuesque, où certains jugent le succès de la formation des enseignants sur le taux de réussite, et d’autres sur le taux d’échec.

Un concours ponctuel reste hélas une loterie. Pour les avoir suivis au jour le jour, on peut dire que les étudiants recalés ne sont pas moins méritants que certains qui ont franchi la barre de l’admissibilité. D’une manière générale, et après 5 années d’études dans notre UFR, je pense que tous les candidats aux concours auraient fait ou feront des enseignants de qualité. Les équipes pédagogiques qui les ont formés et encadrés et qui in fine valideront leurs diplômes universitaires sont me semble-t-il meilleurs garants de leurs qualités professionnelles que des jurys qui n’ont disposé que de copies anonymées pour en juger.

Mieux former les enseignants en dépensant moins

Dans un post récent j’ai évoqué les propositions du Groupe Reconstruire la Formation des Enseignants (GRFDE) concernant l’intérêt d’envisager un prérecrutement en Licence des futurs enseignants, et son travail d’estimation des coûts des diverses solutions actuellement en débat.

Je mets ici à disposition le document fourni par le GRFDE. Il montre clairement qu’au-delà des avantages du précretrument pour une formation de qualité des futurs enseignants, cette solution s’avère la moins onéreuse.

Le texte du GRDE: Mieux former les enseignants en dépensant moins

Formation des enseignants et concours de recrutement

Le Groupe Reconstruire la Formation des Enseignants (GRFDE) milite pour un modèle basé sur un prérecrutement en licence, laissant ensuite aux universités la charge de former professionnellement les futurs enseignants durant les deux années de master (http://grfde.eklablog.com/). Ce groupe a tenté de chiffrer cette proposition, et leur étude démontre que cette solution se révélerait beaucoup moins onéreuse que les modèles envisagés actuellement (concours en M1 ou concours en M2). Il semble que le ministère se refuse cependant à envisager cette éventualité, restant crispé sur l’hypothèse d’un concours situé en première année de Master. (suite…)

Des normaliens pour quoi faire ?

Cet éditorial est paru en 2012 dans la revue Movement & Sport Sciences, n°77

Le Département Sciences du Sport et de l’Education Physique de l’Ecole Normale Supérieure de Ker-Lann fête ses dix ans. A l’occasion de cet anniversaire, j’ai eu l’honneur de participer dans les locaux de l’Ecole à une table ronde consacrée à la place de l’ENS dans le monde des STAPS et de l’EPS. J’y ai tenu des propos que certains ont pu trouver provocateurs. Je voudrais ici rapporter cet argumentaire, en développant certains aspects particulièrement problématiques.

Il faut avouer qu’à la naissance du bébé, l’eau du bain était sacrément polluée. L’ENS avait été créée sur un campus isolé de Bretagne, au grand dam d’universités telles que Lyon ou Montpellier, qui auraient volontiers accueilli la prestigieuse institution et qui possédaient sans doute une culture de l’EPS plus ancrée. Le nouveau Département avait certes des moyens logistiques et financiers conséquents, mais ses ressources humaines étaient bien limitées. On avait mis en outre à sa tête un directeur qui n’avait jamais lui même été enseignant d’EPS, ce qui n’avait pas manqué de surprendre, voire de susciter quelques jalousies. (suite…)