Au lendemain de l’annonce des résultats du BAC, les bacheliers devraient dans la globalité avoir une réponse favorable à leur voeu d’orientation dans l’enseignement supérieur, à une exception près : la filière STAPS. En effet, le système des candidatures groupées pour les filières universitaires en tension (droit, PACES, psychologie et STAPS) devait permettre d’accueillir, à l’issue des trois phases d’admission (prenant fin le 19 juillet 2016), les voeux 1 des candidats de l’académie. Les choix d’orientation concernant les STAPS sont une nouvelle fois en hausse et la filière STAPS demeure une formation où l’accueil reste en tension. Seuls 73,3 % des voeux 1 ont pu être satisfaits à ce stade, soit 9000 étudiant.e.s laissés sur le banc de touche.
Face à l’augmentation croissante du nombre de demandes, les universités et de ce fait les UFR STAPS se retrouvent au pied du mur, faute d’obtenir les moyens suffisants pour fonctionner. Ce dysfonctionnement engendre la mise en place de capacités d’accueil limitées, afin de conserver des conditions d’encadrement sécuritaires minimales dans les formations. C’est ainsi que depuis plusieurs années, l’entrée en première année en STAPS a dû se restreindre par tirage au sort. Des dispositifs comme la nouvelle plate-forme APB ont pu être proposés en résultat à la massification de la filière STAPS, mais n’ont pas pu permettre de résoudre le problème.
Déplacer le débat sur l’idée d’une mauvaise insertion professionnelle des diplômé.e.s STAPS est un argument irrecevable quand les études (CEREQ) montrent qu’en grande partie l’insertion se situe 3 mois après l’obtention du diplôme. La rentrée 2016 approche, et elle ne sera pas différente des précédentes : ceux qui subissent les pots cassés de ce système, ce sont les jeunes et en particulier ceux qui ne suivront pas la formation de leur choix en septembre, ou qui ne suivront aucune formation. Ceux disposant de moyens suffisants pour partir étudier à l’autre bout du territoire dans une des rares UFR STAPS n’atteignant pas sa capacité d’accueil maximale pourront peut-être contourner le problème, mais combien de jeunes notre service public éducatif laisse-t-il sur le carreau chaque année ? Cette situation ne peut plus durer, des mesures urgentes et d’ampleurs doivent être prises.
Quelles les causes de cette situation ? Un manque de cohérence globale autour des formations dans le champ du sport. Quatre systèmes s’affrontent rendant peu lisible l’offre de formation et laissant une seule formation de service public accessible et gratuite : la filière STAPS. Il faut également avouer que cette filière n’est pas uniquement “matraquée” par cette concurrence, mais par le manque de budget qui lui est accordé. Même si des discussions ont été engagées entre les acteurs de la formation du secteur du sport, le ministère de l’ESR et celui du sport, les inégalités se creusent et mettent en difficulté les UFR STAPS pour assurer un service public de formation.
L’ANESTAPS et la C3D appellent le gouvernement à prendre ses responsabilités pour assurer à chaque jeune de pouvoir s’orienter dans un parcours vers l’insertion, dans lequel la formation lui garantisse un épanouissement personnel pour toute sa vie. Les trajectoires de vie de ces jeunes ne doivent pas dépendre d’un simple choix politique, mais doivent favoriser le développement de chaque citoyen. L’ANESTAPS et la C3D exigent un plan pluriannuel d’investissement budgétaire à destination des universités afin de pouvoir assurer l’avenir de chaque jeune.
Bréwal SOYEZ–LOZAC’H – Président de l’ANESTAPS
Didier DELIGNIERES – Président de la C3D
Vous voulez savoir les causes ?
Parce que beaucoup de filières universitaires, STAPS compris, surproduisent des diplômés par rapport aux débouchés. Voilà, c’est simple, net et précis. C’est un mensonge spectaculaire que de faire croire à des cohortes de milliers de jeunes en L1 qu’il y aura un travail pour tout le monde. Les effectifs en M2 sont là pour le rappeler.
Alors maintenant, il faudrait avoir un peu de courage et contingenter les places subventionnées par le contribuable dans les universités. C’est un devoir de vérité vis à vis des jeunes et de nous autres, universitaires, à qui on demande de faire ensuite le « sale boulot » de l’abattage sélectif qui n’est pas notre passion…
Arrêtez de demander plus de moyens en pure perte. Demandez la sélection pour les universités qui n’ont pas à servir de poubelle pour les post bac…