L’Université, les STAPS, l’Education Physique et Sportive

Archive mensuelles: octobre 2016

Réforme du collège : la formation des enseignants sera-t-elle à la hauteur ?

Les nouveaux programmes scolaires, promulgués fin 2015, suscitent un débat nourri au sein de l’Ecole. Je me suis exprimé par ailleurs sur ce sujet[1]. Je voudrais ici évoquer une autre facette du problème, celui de la formation des enseignants.

Une des innovations majeures de ces nouveaux programmes est la proposition d’un Socle Commun qui pour la première fois définit les finalités de l’Ecole, au-delà de « la réussite de tous dans les disciplines scolaires ». Le socle commun de 2006 se limitait en effet à préciser ce que les élèves ne pouvaient ignorer, dans chaque discipline, au terme leur scolarité au collège. Pour la première fois l’Ecole se dote d’un programme propre, au-delà des disciplines, et il me semble qu’il s’agit d’une évolution remarquable.

Cette évolution s’accompagne d’une plus grande liberté octroyée aux équipes pédagogiques. Si les disciplines scolaires sont sensées contribuer activement à l’appropriation du socle commun, les programmes restent par ailleurs allusifs quant aux moyens à mettre en œuvre : les enseignants sont invités à construire des projets pédagogiques prenant en compte les caractéristiques de leurs élèves, les ressources humaines et matérielles dont ils disposent, les objectifs prioritaires de leurs établissements. (suite…)

Tensions dans les UFR et Départements STAPS

Avec l’accroissement des effectifs en STAPS, il fallait s’attendre à ce que des tensions apparaissent lors de la rentrée universitaire. Ainsi à l’UFR STAPS de l’université de Guadeloupe, les étudiants ont entamé un mouvement pour protester contre leurs conditions d’études : manque de salles, d’enseignants et d’installations sportives. Ces dernières années le nombre d’étudiants a été multiplié par quatre et rien n’a été prévu pour les accueillir décemment.

Au département STAPS de Chambéry, les enseignants ont démissionné de leurs responsabilités pédagogiques, face à l’accroissement des effectifs et à l’absence de considération de la direction de l’UFR Science et Montagne dont ils dépendent. Au-delà du manque de locaux, c’est le déficit d’encadrement qui est pointé, alors que d’autres départements de l’UFR semblent plus confortablement dotés et possèdent des postes vacants. Le département STAPS doit faire appel à de nombreux vacataires pour faire face à la demande, au détriment de la qualité de la formation (voir le communiqué de presse du Bureau des étudiants).

On peut ajouter à cette liste l’UFR STAPS de Toulouse, qui connaît depuis fin septembre un mouvement de grève des personnels administratifs et enseignants, relayé par les étudiants, là aussi motivé par des conditions déplorables d’exercice, le sur-effectif et le sous-encadrement.

Dans tous les cas les structures STAPS se sentent clairement délaissées par leurs tutelles. Il ne suffit pas que le ministère accorde des rallonges budgétaires face aux difficultés actuelles. Encore faut-il que les universités acceptent de faire face honnêtement à leurs missions de service public, et répartissent leurs moyens en fonction des charges effectives de leurs composantes. De même pour les UFR envers leurs départements. Que la situation des universités soit délicate est concevable. Mais que la gestion des universités crée des bulles de précarité en leur sein, c’est plus difficilement acceptable.

Sélection en Master : il faut diversifier les voies de réussite !

Depuis plus d’un an le dossier du Master a été plusieurs fois mis sur la table et remis au tiroir. Réunis au Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur de la recherche, ce mardi 4 octobre 2016, les organisations syndicales, étudiantes, et les présidents d’université doivent signer un accord sur la place de la sélection en master.

La Conférence des Doyens et Directeurs de STAPS (C3D STAPS) réunie en conseil d’administration le 29 et 30 septembre a réaffirmé son souhait de pouvoir réguler les flux d’entrée en master pour les titulaires de la licence, tout en garantissant un parcours d’orientation et d’insertion éclairée.

L’accompagnement des diplômé.e.s de licence dans un parcours d’insertion professionnelle guidée est une nécessité pour que le master puisse demeurer un niveau de diplôme d’excellence grâce aux compétences qu’il développe et qui le compose. Nous rappelons que la Licence STAPS ouvre des perspectives d’accès direct à l’emploi, notamment par son inscription au Code du Sport.

Un dispositif d’aide à la recherche du premier emploi (ARPE) a été annoncé par la Ministre de l’Enseignement Supérieur ; celui-ci doit se composer d’un accompagnement individuel des diplômé.e.s, pour que nos établissements assument pleinement leurs responsabilités sociales et sociétales. Il est dommageable que pour les titulaires de licence l’évolution de ce dispositif ne soit pas pris en compte dans l’accord du 4 octobre 2016.

Le fait de rassurer nos étudiants sur leurs perspectives d’accès à l’emploi, pour qu’ils ne perçoivent pas le master comme une licence en 5 ans, est déterminant dans leur projet de formation tout au long de la vie.