Beaucoup d’émissions ont été consacrées ces derniers temps aux STAPS, suite à la troisième vague d’APB. Comme d’habitude, les poncifs et lieux communs fleurissent[1]. Une petite mise au point à destination des journalistes.
Non, les STAPS ne forment pas que des « professeurs de sport ». Pas plus que les facultés d’économie ne forment des professeurs d’économie ou les facultés des sciences des professeurs de SVT. C’était vrai dans les années 70. Depuis, les STAPS ont largement différencié leurs formations et leurs débouchés, vers tous les métiers du sport et de l’activité physique : le sport de performance, le coaching sportif, le sport-santé, le tourisme sportif, les produits et services sportifs, l’événementiel, etc. Le métier de professeur d’EPS dans les collèges et lycées ne concerne qu’une minorité d’étudiants. On se souvient de la sortie ridicule de Nicolas Sarkozy en 2007 : « les STAPS, 10000 étudiants à l’entrée, 400 postes à la sortie ». Vous n’êtes pas obligés de tomber dans de telles outrances, ni d’y croire.
Non, les STAPS ne sont pas une fabrique à chômeurs. Les statistiques montrent au contraire que c’est une des filières universitaires où l’employabilité est la plus élevée. Le sport est un domaine en constante expansion, et le besoin de professionnels compétents et spécialisés reste élevé. Encore faut-il que les étudiants décrochent leurs diplômes, mais c’est une autre histoire…
Les STAPS ne sont pas des centres d’entraînement sportif, même si la pratique sportive y tient une place importante. Ce sont des études universitaires, pluridisciplinaires, et exigeantes. Elles forment des professionnels destinés à construire l’ensemble de leur carrière dans ces métiers, en traversant les mutations technologiques et sociétales qui ne manqueront pas de marquer les années futures.
Alors messieurs les journalistes, potassez un peu vos dossiers, ne traitez pas des sujets si brûlants en vous basant sur vos représentations intimes, basées sur la rumeur ou sur vos souvenirs des cours d’EPS à l’école…
[1] Voir par exemple l’intervention de Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine, lors de l’émission 28 minutes diffusée sur ARTE le 18 juillet (https://www.youtube.com/watch?v=xaJRYmQECtM). Je cite : « Vous avez deux filières qui sont extrêmement courues: la filière des STAPS (les professeurs d’Education Physique et Sportive) ou la psychologie. On sait qu’il n’y a pas d’emploi derrière…«
MESDAMES et messieurs les journalistes ?
Euh… oui, désolé. Mais le fond du post n’est pas vraiment là..
Merci pour l’article, cela me fait penser à l’article du Monde « Ne tirez pas sur les STAPS » déjà
https://www.dropbox.com/s/gcyw29y5wd2pwzx/STAPS-Le%20Monde%2011%20avril.pdf?dl=0
Bravo Didier !
D. Aurat Staps promo Nanterre Paris.X 1976 si tu te souviens
« L’art de ne pas être curieux »
Les journalistes nous balancent des infos sans vérification. Il y a un manque de curiosité. Certainement du au système scolaire français qui forme des élites, parfois, fades à l’image de certains journalistes… peu créateurs ou en manque d’inspiration
Autre phénomène journalistique on les voit avec certains élites faire des débats télévisés ou radio sur des sujets délicats sans jamais inviter les concernés. Chercher l’erreur.
Pour finir l’image d’un journaliste assis dans un bureau vitré à prendre quelques infos sur internet sur le Staps me semble la démarche la plus plausible. Ou l’Art de ne pas être curieux.
Ah Guillaume Roquette! Voilà un exemple de journalisme critique! J’ai goûté, comme vous, son intervention sur les STAPS et la Psychologie… Curieux,non très inquiétant, et je rejoins Mourad, que des gens si déconnectés des évolutions sociales évidentes pour nous qui y sommes immergés soient des faiseurs de tendances -lourdes- de la pensée commune….
Hier, dans 28 ‘ encore, il fut « impérial » dans l’échange avec Myriam Madjidi….ou sur la Turquie…
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