Si le 2S2C n’est qu’un dispositif transitoire, destiné à accompagner le déconfinement dans les écoles, ce billet n’a pas de raison d’être. On ne peut qu’approuver un effort de la collectivité pour permettre aux enseignants de reprendre leur travail dans des conditions sanitaires décentes. Le message est bien présenté, pour tout dire bienveillant, avec des mots-clés bien choisis : « sport, santé, culture, civisme ». Un appel aux associations et aux bénévoles, aux solidarités locales, une approche « usagers », pragmatique, se détachant des pesanteurs administratives usuelles. Donc on ne peut que se féliciter de ce processus de solidarité, mis en place dans l’urgence, bricolé tant bien que mal sur le terrain, mais utile pour favoriser la reprise scolaire. Les UFR STAPS, contactés par les collectivités territoriales, ont d’ailleurs volontiers prêté main-forte au dispositif. Je tenais à dire cela d’entrée pour couper le pied à des interprétations biaisées de mes propos.
Dans ce contexte critique, il peut en effet apparaître complètement déplacé d’émettre une quelconque réserve. Mais l’enfer étant comme on le sait pavé de bonnes intentions, autant prendre un peu de hauteur. Est-on face à une démarche d’urgence ou à un dispositif pérenne ? La question mérite d’être posée. On se souvient que Jean-Michel Blanquer et Roxanna Maracineanu avaient déjà envisagé en février 2020, un dispositif « cours le matin, sport l’après-midi ». Par ailleurs, le 19 mai 2020, Jean-Michel Blanquer a affirmé devant les sénateurs réfléchir aux pistes pour l’école de demain et a évoqué une « nouvelle organisation du temps » avec « une place plus importante pour le sport et la culture ». Plus récemment, il a annoncé pour le futur une version allégée de l’École, avec une part plus importante de périscolaire. Sauf démenti officiel du ministère de l’Éducation Nationale, je n’aurais pas la naïveté de penser que le 2S2C n’était prévu que pour fonctionner quelques semaines. On ne crée pas un tel dispositif (conventionnement avec les fédérations, les communes, proposition de création d’un conseil local des sports) pour gérer l’urgence sur le court terme.
Quelques ambiguïtés
Les précautions oratoires de la présentation du 2S2C, concernant son volet sportif, sont assez étonnantes : « Il est important de distinguer l’EPS des Activités physiques et sportives. L’intervention du Mouvement sportif s’inscrit dans une continuité éducative, une intervention complémentaire […] et non en substitution de l’enseignement des professeurs d’EPS ». Néanmoins, et si je ne m’abuse, le sport, la santé, la culture et le civisme sont des mots-clés récurrents des programmes de l’EPS. Et si je reprends les objectifs listés dans la présentation du 2S2C : la remise en forme physique et psychologique, l’éducation à la santé, l’enrichissement de la motricité, la reconquête d’une pratique corporelle et sensorielle, l’éducation au civisme et à la citoyenneté, la coopération, le respect des règles, le respect de soi et des autres, je ne vois guère qu’un couper-coller des programmes de l’EPS… Il serait vraiment urgent que le ministère nous éclaire sur cette distinction assez subtile entre l’EPS et le versant sportif du 2S2C, ainsi que sur la nécessité d’une intervention complémentaire, à propos d’objectifs qui sont déjà explicitement poursuivis par une discipline d’enseignement. Et l’EPS n’est pas la seule discipline concernée (voir notamment la réaction du SNES).
Mettons les choses au point. Les enseignants EPS sont formés à Bac+5 pour enseigner leur discipline. Leur compétence est d’être capables d’enseigner une diversité d’activités sportives et artistiques, pour tous les élèves, dans le respect des différences de sexe, ou d’origine sociale. Ils sont formés pour prendre en compte les différences interindividuelles, en termes de motivation, d’aspirations, d’aptitudes. Ils sont attentifs à la dynamique des groupes, afin de faciliter la coopération, d’éviter tout effet pervers (humiliation, mise à l’écart, etc.). Ils travaillent dans la durée, traversant au fil de la scolarité de multiples activités sportives ou artistiques avec leurs classes.
Je sais que l’on va ici crier au corporatisme, à la défense un peu hautaine d’un statut d’enseignant, formé à l‘université et recruté sur un concours national. Avec en filigrane : des éducateurs sportifs feraient tout aussi bien l’affaire. Je ne tiens pas à entrer dans ce débat : les éducateurs sportifs ont leurs compétences, situées dans certaines conditions d’exercice et des publics bien spécifiques. Je les respecte, et d’ailleurs nombre d’entre eux sont formés dans les UFR STAPS. Les enseignants ont d’autres compétences, et ce n’est pas le même métier.
Des inquiétudes sur la mise en place du 2S2C
Dans le cadre actuel du 2S2C, on ne se limite d’ailleurs pas aux éducateurs sportifs, disposant au moins d’une carte professionnelle attestant de leur capacité à prendre en charge des groupes, en toute sécurité, sur des activités sportives. On voit apparaître sur certains sites rectoraux des listes potentiellement beaucoup plus étendues (intervenants associatifs, intervenants de statut privé non associatifs, personnels municipaux, et bénévoles : parents d’élèves, retraités, étudiants…). On leur propose aussi quelques fiches pédagogiques, glanée ici et là. Ceci permet-il de construire la professionnalité requise pour assurer des missions d’enseignement, telles que décrites plus haut ? Par ailleurs, quand on voit fleurir les annonces de communautés de commune recherchant des bénévoles pour assurer le 2S2C (voir ci-dessous), on peut avoir quelques inquiétudes (et l’on peut supposer qu’à 110 euros pour 6 heures d’intervention, les éducateurs sportifs ne vont pas nécessairement se bousculer au portillon…).
Mais on a l’impression que les compétences de l’intervenant importent peu, et que des effets en termes de santé, d’attitudes citoyennes, d’apprentissages moteurs, apparaîtront comme par magie, au simple contact de l’activité. Les contributions qui accompagnent le dispositif insistent avant tout sur la nécessaire quantité de pratique (une heure et demie par jour). L’essentiel est de multiplier les opportunités de « gesticulation sportive », en se disant qu’évidemment les élèves vont y adhérer et en tirer profit. Cette idée me semble d’une telle naïveté que je suis surpris de voir des politiques de haut niveau l’envisager. Puisque l’on se targue actuellement de piloter scientifiquement l’enseignement, je conseille aux décideurs de consulter les travaux scientifiques, notamment réalisés par les chercheurs en STAPS, sur la difficulté de transformation des attitudes et des valeurs, ou de l’acquisition de nouvelles techniques motrices, dans le cadre des activités sportives ou artistiques. Ce n’est certainement au travers d’animations encadrées par des bénévoles, retraités, parents d’élèves, que l’on pourra espérer des évolutions tangibles. Ce n’est certainement pas au travers d’une « garderie sportive » que l’on va engager une éducation pour la santé, inciter à l’adoption de modes de vie plus actifs, sur le long terme. On peut aussi évoquer les problèmes de sécurité, pour lesquels les enseignants d’EPS ont une formation approfondie, dans l’ensemble des activités qu’ils sont susceptibles d’encadrer.
Le 2S2C ne concerne pas que la pratique sportive, et comprend aussi une valence citoyenneté. On peut aussi avoir quelques inquiétudes à ce sujet, et un communiqué du FSU-95 met clairement en alerte sur ce sujet : « Des questions se posent dès aujourd’hui quand il est envisagé de confier à des associations ou des municipalités, l’éducation à la citoyenneté. Quelles garanties, dans un moment où la surcharge d’activités rendra inopérante les habituels dispositifs de vigilance, que cela ne puisse être l’occasion de tentatives idéologiques contraires aux idéaux et aux valeurs de la république et de la démocratie ? Sommes-nous prêts à accepter que l’éducation à la citoyenneté de nos enfants soit confiée à des intervenants qui défendraient l’exclusion raciale, qui fustigeraient les principes d’égalité entre les hommes et les femmes, qui nieraient le droit à une sexualité librement choisie ou qui instrumentaliseraient l’histoire à des fins nationalistes ? ». Alors que l’on a introduit dans les concours une épreuve orale « Agir en fonctionnaire de l’État et de façon éthique et responsable », quel contrôle sur les intervenants extérieurs du 2S2C ?
Ajoutons que le 2S2C va évidemment poser de sérieux problèmes d’inégalités sociales et territoriales. Les collectivités locales n’ont pas toutes la possibilité ni la volonté d’organiser des activités de même valeur. La récente réforme des rythmes scolaires en a fait la claire démonstration. C’est donc un accroissement des inégalités qui se dessine. Quel 2S2C à Neuilly-sur-Seine, quel 2S2C dans les quartiers nord de Marseille ? Derrière les bilans triomphants sur les centaines de villes qui ont déjà signé des conventions, combien de milliers d’écoles et d’établissements, notamment dans les territoires ruraux, ne pourront en bénéficier ? Lorsque Pascal Rioche décrit le 2S2C comme « l’effort de toute la Nation pour réduire les inégalités sociales du confinement », je me dis que nous n’avons pas les mêmes références sociologiques.
Enfin le 2S2C, tel qu’il est proposé actuellement, s’installe clairement dans le temps scolaire, et rentre d’ores et déjà en concurrence avec les cours d’EPS, pour l’accès aux installations sportives (voir par exemple l’article de Yannick Delneste, évoquant un mail reçu par des enseignants bordelais : « dans le cadre du plan de réouverture des écoles élémentaires, je vous informe que la Ville de Bordeaux œuvre actuellement à l’organisation du plan 2S2C «Sport, Santé, Culture, Civisme» […] pour lequel l’ensemble de nos équipements sportifs sera prioritairement affecté ». Interventions complémentaires (même si Pascal Rioche parle plus explicitement d’« augmenter le temps de présence des enfants à l’école par des enseignements en dehors de la classe »), réalisée par des non-enseignants mais poursuivant des objectifs similaires à ceux de l’EPS, et occupant les installations nécessaires à l’enseignement de cette discipline…
Le 2S2C, au risque d’être un peu provocateur, c’est actuellement recruter n’importe qui, pour animer des séances de n’importe quoi. On peut toujours me rétorquer que les objectifs du dispositif sont plus nobles. Je ne suis pas assez naïf pour gober les slogans flatteurs. Ce sont les mises en œuvre qui me préoccupent, et pour former des enseignants depuis des années, je sais la difficulté qu’il y a à construire leur professionnalité, pour qu’ils puissent commencer à envisager de poursuivre ce type d’objectifs. Mais soyons clair : dans le 2S2C l’essentiel est d’occuper les élèves, avec des activités les moins inutiles possibles. Ce qui dans le contexte actuel mérite sans doute une certaine indulgence.
Et l’École d’après ?
Comme évoqué en introduction, derrière les discours enjôleurs louant le 2S2C se cache de toute évidence un autre projet, à plus long terme, qui risque de modifier profondément le système scolaire. Jean-Michel Blanquer en a clairement tracé les lignes : recentrer l’École sur les apprentissages fondamentaux (« lire, écrire, compter, respecter autrui »), développer les activités périscolaires, notamment pour les activités sportives et culturelles (avec le 2S2C comme tête de pont), développer l’enseignement à distance (il faudra revenir sur cet aspect, on peut à ce sujet consulter un billet récent de Philippe Meirieu). Tout ceci générant en passant de confortables économies d’échelle, qui sont sans doute la motivation principale de ces orientations. On peut supposer que ce resserrement de l’École sur ses « missions fondamentales » sera une solution pour financer les revalorisations salariales récemment promises aux enseignants par leur ministère… Ce qui est petit à petit instillé dans les mentalités, c’est une ubérisation des interventions pédagogiques, avec des personnels venant à la demande, sans appartenance de corps, flexibles et bien sûr mal payés.
Ce projet consiste clairement à externaliser de l’École des enseignements jusqu’ici considérés comme régaliens. Des enseignements pilotés par des programmes nationaux, régulés par des corps d’inspection, réalisés par des enseignants recrutés sur des concours nationaux. Des enseignements qui devraient conserver une cohérence nationale, dans le respect strict des principes républicains. Il s’agit d’une rupture historique des fondements de l’École républicaine, qui supposent que la scolarité obligatoire demeure sous le contrôle de l’État, dans ses objectifs et ses mises en œuvre. La scolarité obligatoire repose aussi sur un principe d’égalité, voire même de compensation active des inégalités. Donc au moins un principe d’application uniforme sur l’ensemble du territoire national. C’est une vision qui me semble faire consensus chez la majeure partie des enseignants, qui a accompagné les évolutions du système éducatif, du moins depuis le Plan Langevin-Wallon, au sortir de la seconde guerre mondiale (ce qui n’empêche pas certains discours moins généreux, voir notamment le billet récent de Jean-Paul Brighelli). On aura compris que dès que l’on exclut certains enseignements de ce socle commun, que l’on en reverse la charge sur les familles et les collectivités locales, et l’exercice à des intervenants extérieurs, on rompt le principe d’égalité qui fonde la scolarité obligatoire.
Cette distinction entre enseignements fondamentaux et enseignements accessoires (culture, sport, arts, etc.) est une antienne rassurante, périodiquement recyclée pour argumenter un retour aux sources, vers une École qui ne se disperse pas dans des futilités, qui se resserre sur « ce qu’il est interdit d’ignorer ». Pour ceux qui y verraient un retour à cette École des origines, on peut rappeler cet extrait du discours de Jules Ferry au congrès pédagogique des instituteurs de France du 19 avril 1881 : «Tous ces accessoires auxquels nous attachons tant de prix, que nous groupons autour de l’enseignement fondamental et traditionnel du ‘’lire, écrire, compter’’: les leçons de choses, l’enseignement du dessin, les notions d’histoire naturelle, les musées scolaires, la gymnastique, les promenades scolaires, le travail manuel de l’atelier placé à côté de l’école, le chant, la musique chorale. Pourquoi tous ces accessoires ? Parce qu’ils sont à nos yeux la chose principale, parce que ces accessoires feront de l’école primaire une école d’éducation libérale. Telle est la grande distinction, la grande ligne de séparation entre l’ancien régime, le régime traditionnel, et le nouveau ».
Pour en revenir à l’EPS, on ne peut qu’être surpris de la fascination aveugle, proprement idéologique de Jean-Michel Blanquer vis-à-vis du « modèle allemand » (« cours le matin, sport l’après-midi », fascination anachronique, mais aussi irréaliste. Anachronique car cette approche, développée outre-Rhin dans les années 1950 pour des motifs essentiellement socio-économiques (un pays dévasté par la guerre, manquant d’enseignants et d’infrastructures) a été depuis largement remis en cause, notamment suite aux évaluations PISA de 2005 qui démontraient un net retard des écoliers allemands sur les « apprentissages fondamentaux » si chers à notre ministre. Irréaliste car il est pratiquement impossible de concentrer les cours d’EPS le matin (45% des cours se déroulent sur le créneau 13h-18h), pour libérer en après-midi les installations pour les interventions périscolaires. Tout ceci dénote une méconnaissance complète de l’inventaire des installations sportives en France, de leur utilisation « normale » et de leurs qualités. Une expérimentation à grande échelle a d’ailleurs été réalisée de 2010 à 2012, alors que Jean-Michel Blanquer était à la tête de l’enseignement scolaire. Un rapport de la DEGESCO de 2013 concluait « qu’une généralisation nationale du dispositif « Cours le matin, Sport l’après-midi » n’est ni envisageable en raison de contraintes techniques et matérielles insurmontables, ni forcément souhaitable ». Perseverare diabolicum…
Le ministère pourrait être tenté de s’en sortir en abandonnant l’idée de pérenniser le 2S2C pour le secondaire, mais en le conservant pour la scolarité primaire, en arguant par ailleurs le recours à des intervenants extérieurs à ce niveau est déjà courant. On peut ici rappeler que ces interventions s’effectuent à l’initiative des enseignants, sous leur responsabilité et souvent en leur présence, dans le cadre de projets décidés par les équipes pédagogiques, et par le biais d’associations traditionnellement agréées pour participer à ces actions. Et là encore, l’enseignement en école primaire est en dehors du champ de compétence de l’intervenant lambda. Les parents qui ont dû s’y sont essayer durant la période de confinement comprendront…
On pourra aussi pointer l’EPS, et dire que justement les professeurs des Écoles sont parfois démunis par rapport à cet enseignement. Il faut se demander peut-être si les formations et les concours de recrutement, pilotés par le ministère, ne sont pas à l’origine de ce déficit relatif. On ne peut pas sciemment construire une situation pour l’exploiter ensuite. Enfin si l’on considère que le cycle 3 regroupe depuis 2015 les deux dernières années de l’enseignement primaire et la classe de sixième, on pourrait sans doute penser à d’autres solidarités au sein du système scolaire, plutôt que d’aller chercher les compétences à l’extérieur de l’École (voir à ce niveau le récent billet de Maxime Scotti).
On peut évidemment ne voir dans ces réserves que des résistances corporatistes. Pascal Rioche considère le 2S2C comme une mesure de « bon sens », une tentative heureuse pour « secouer l’immobilisme de l’Éducation Nationale ». Selon lui, il n’y a aucun danger pour l’EPS et le sport scolaire, qui sont « bien ancrés dans le paysage éducatif français ». Il s’agit au contraire « de renforcer la place de l’enseignant d’éducation physique dans le système éducatif ». Donc n’allez surtout pas croire que l’on vous refait le coup des Centres d’Animation Sportive de 1975, ayez confiance…. (Kaa et Mowgli, pour ceux qui n’ont pas capté). Les arguments qui précèdent lui permettront peut-être d’y voir plus clair…
Je renvoie pour finir le lecteur à la tribune de Laurent Petrynka, qui situe en effet le 2S2C comme le prémisse d’un projet beaucoup plus large, visant à mettre en synergie l’ensemble des acteurs du sport : « du centre de loisirs, à l’école, au club, au collège, lors de la pause méridienne, à l’association sportive du collège ou du lycée, nous devons organiser la journée afin que chaque enfant puisse bouger tous les jours. C’est le sens du programme sport, santé, culture, civisme proposé par le ministre de l’Éducation nationale. Jean-Michel Blanquer pose les bases ambitieuses d’une approche « usagers » de la pratique des jeunes ». Dans cette optique, l’EPS et le Sport Scolaire ne constitueraient que des moyens, interchangeables avec d’autres, pour occuper le « temps sportif » des enfants.
Franchement, s’il existait une autre solution que l’EPS, discipline scolaire obligatoire, pour engager sur les pratiques sportives l’ensemble des enfants et adolescents de ce pays (et pas uniquement ceux qui y sont spontanément orientés par leurs familles), on l’aurait trouvé depuis longtemps. Si l’on est convaincu que le développement de la pratique des activités physiques, sportives et artistiques chez les enfants et les adolescents est un enjeu essentiel de santé publique et de bien-être de la population, c’est l’EPS qu’il convient de renforcer, à tous les niveaux de la scolarité obligatoire. Toute autre stratégie ne fera que renforcer les inégalités, déjà fortes dans ce pays, dans l’accès à ce besoin essentiel. On peut trouver pour le moins étonnant qu’un Inspecteur Général de l’Éducation Nationale, membre du Groupe EPS, soutienne et organise une procédure qui ne pourra qu’affaiblir et à terme exclure de l’École la discipline dont il a la charge.
Je reprends pour finir cet extrait de la tribune de Brest Métropole : « Si la crise sanitaire a de fait obligé à modifier le fonctionnement de l’École, l’institutionnalisation de mesures conjoncturelles prises en urgence, remettrait en cause les principes fondateurs de notre école républicaine«
En références additionnelles, un florilège de réactions, venues d’horizons divers :
- SNEP-FSU : Pourquoi le SNEP-FSU s’oppose au « 2S2C » ? Dispositif transitoire ou cheval de Troie ? 14 mai 2020
- Guillaume Dietsch et coll. L’EPS menacée d’un retour en arrière ?Café Pédagogique, 15 mai 2020
- Didier Delignières : Le 2S2C : une petite claque pour l’EPS… ,15 mai 2020
- C3D : Animation sportive ou enseignement d’éducation physique et sportive à l’école ? 15 mai 2020
- Bruno Cremonesi : Pour le Snep Fsu, le 2S2C est un cheval de Troie . Café pédagogique, 19 mai 2020
- Jadran Svrdlin : 2S2C et équidés en bois . Blog Médiapart, 20 mai 2020
- L’éducation physique et sportive est-elle sur le point d’être boutée hors de l’école ?
- Site Moissac au Cœur, 26 mai 2020
- SNEP UNSA : 2S2C : de l’EPS hors de l’école ? 27 mai 2020
- Maxime Scotti : 2S2C : Virus ou Vaccin ?. La salle des profs, 28 mai 2020
- Brest Métropole : Pour un renouveau du service public d’Éducation. 4 juin 2020
- Guillaume Dietsch et coll. Contre «l’ubérisation» de l’enseignement des activités physiques et sportives, Libération, 6 juin 2020
J’espère comme toi que ce billet n’a pas de raison d’être