L’Université, les STAPS, l’Education Physique et Sportive

Education Physique et Sportive

Attractivité des concours : Les vocations se construisent dès l’entrée à l’université

Nous avons tous été interpelés par la forte baisse du nombre de candidats au CAPEPS 2022. De 2021 à 2022, alors que le nombre de postes ouverts au concours passe de 670 à 680, le nombre d’inscrits chute de 5545 à 3391 (-38.8%), et le nombre de présents aux deux écrits de 4579 à 2704 (-40.9%). Nous avons été nombreux à y voir les conséquences de la réforme Blanquer, repoussant les concours en seconde année de master, et aussi du profbashing insistant qui a caractérisé cette période.

Sans pour autant renier mes critiques sur la récente réforme des concours (Delignières, 2022), il m’a semblé nécessaire d’aller un peu plus loin dans l’analyse, en tentant d’étudier sur le long terme les évolutions conjointes du nombre de postes et de l’attractivité du concours. (suite…)

Un premier bilan des masters MEEF, suite à la réforme Blanquer

Ce bilan est évidemment teinté des spécificités des parcours « Éducation Physique et Sportive », préparatoires au CAPEPS, dans lesquels je suis particulièrement investi. Spécificités dont on peut lister certains indicateurs. Il n’y a pas de crise des vocations en EPS : même si l’on a « perdu » 2000 candidats au CAPEPS par rapport à l’année dernière, le report du concours en seconde année du master explique en partie cette baisse. Mais cette année, contrairement à de nombreux autres concours, il y avait encore deux fois plus d’admissibles que de postes à pourvoir, et tous les postes ont été pourvus. On peut ajouter aussi que dans leur grande majorité les candidats étaient issus des masters MEEF, ce qui n’est pas le cas dans d’autres disciplines.

On peut aussi évoquer l’attractivité du métier d’enseignant EPS. Beaucoup d’étudiants rentrent en STAPS avec le souhait de devenir enseignant, ce qui n’est pas le cas dans d’autres disciplines universitaires, où l’orientation vers l’enseignement vient souvent lorsque les autres voies de professionnalisation se sont bouchées. L’existence d’une mention spécifique de Licence STAPS « Éducation et Motricité », pré-professionnalisant aux métiers de l’enseignement, entretient précocement cette vocation. Le problème est à l’heure actuelle plutôt une pénurie de places en Master MEEF EPS, entraînant une sélection drastique en première année. Nos masters MEEF ne courent pas après les candidats… (suite…)

Master MEEF : Tourmente sur les parcours EPS et la Licence STAPS Éducation et Motricité

Dans le contexte sanitaire actuel, les universités sont en souffrance. Je pense surtout aux étudiants, qui traversent « les plus belles années de leur vie » dans l’isolement et souvent la précarité. Le passage à l’université, qui devrait être un lieu de rencontre, d’échange, d’ouverture, est depuis un an confiné dans un distanciel qui lui fait perdre toute sa substance. On ne mesure sans doute pas encore les dégâts que cet épisode va engendrer dans cette génération. Deux années blanches dans un parcours de formation supérieure. Lors de mon dernier cours, pourtant explicitement dédié à la préparation des examens, seuls 96 étudiants se sont connectés, sur 700 inscrits… (suite…)

Message à mes étudiants, qui veulent devenir enseignants

Lundi matin, trois jours après l’attentat qui a frappé Samuel Paty, je vais retrouver mes étudiants, qui se préparent assidûment au concours qui leur permettra de devenir enseignants d’EPS. J’imagine leur désarroi, les questions qu’ils doivent se poser, qui doivent aussi inquiéter leurs proches et leurs familles.

Je leur dirai sans doute que Samuel Paty n’est pas mort parce qu’il a exagéré, parce qu’il a joué avec le feu. Il a fait son travail d’enseignant, il est resté debout face aux exigences de son métier, il n’a pas évité les questions qui fâchent. Il a fait son travail, sans concession, mais avec retenue et bienveillance.

Nous parlerons des récupérations nauséabondes, populistes et islamophobes, qui surgissent chez certains éditorialistes et responsables politiques d’extrême droite, et qui ne font qu’exploiter l’émoi collectif pour promouvoir leurs propres délires identitaires.

Nous parlerons évidemment de la laïcité, qui ne saurait se résoudre dans le cadre scolaire à l’interdiction des signes extérieurs de croyance, ou à la neutralité des discours. Il s’agit plutôt de construire activement une indifférence aux différences, et notamment aux croyances religieuses. Ceci ne peut se résumer à des dispositions réglementaires ou à des discours raisonnables de morale républicaine, mais suppose un enseignement construit, un accompagnement bienveillant, mais aussi une posture intransigeante.

Je leur parlerai des missions de l’École, qui ne peuvent se limiter à l’enseignement des savoirs disciplinaires, neutres et rationnels, mais qui doivent envisager de préparer les élèves à comprendre la complexité des situations humaines et de la société dans laquelle ils vivent, et à s’y investir de manière positive. Pas uniquement parce que c’est suggéré par le Socle Commun de 2015, mais parce que les enseignants doivent être persuadés, au cœur de leur vocation, que c’est à ce niveau que doit se situer leur engagement.

Nous parlerons des « éducations à… »  (à la citoyenneté, à la santé, etc…), souvent fustigées car elles ressortent davantage du débat d’opinions que de la certitude des savoirs disciplinaires constitués, et qu’elles sont étrangères à la professionnalité des enseignants. Il s’agit d’un débat essentiel, qui doit interroger fortement l’École, sa structuration traditionnelle, et la manière dont elle forme et recrute ses personnels. La formation citoyenne ne saurait se limiter à « l’Enseignement Moral et Civique », et ne peser que sur les enseignants qui acceptent de l’assurer. C’est le problème de tous les enseignants, de toutes les disciplines, et plus largement de l’ensemble de la communauté éducative.

Nous parlerons évidemment plus spécifiquement de l’Éducation Physique et Sportive, particulièrement touchée par ces problématiques (refus de pratiquer certaines activités, problèmes liés à la tenue sportive, …). Je leur rappellerai sans doute l’importance de leur discipline, pour l’exercice du travail collectif, de la solidarité, du respect de l’autre. J’évoquerai les arguments qui considéraient que mettre l’EPS au service de la formation citoyenne constituait une régression sans précédent pour cette discipline. Je leur dirai sans doute que la formation de la personne et du citoyen ne saurait se limiter à l’exercice docile de « rôles sociaux », déconnectés de tout enjeu significatif. Je leur dirai sans doute aussi que limiter leurs missions au « développement des ressources » ou à l’enrichissement des « conduites motrices » me parait une posture singulièrement hors sol face aux enjeux sociétaux actuels.

Je ne sais pas si nous aborderons tout cela, car ces thématiques nous occupent déjà régulièrement durant nos séquences de travail. J’essaierai surtout de les rassurer, de leur dire qu’ils doivent être fiers du métier auxquels ils se destinent, et de continuer à s’y préparer avec ardeur, même s’ils ignorent encore combien de postes seront ouverts au recrutement cette année.

2S2C : Derrière la belle histoire, la grande arnaque

Si le 2S2C n’est qu’un dispositif transitoire, destiné à accompagner le déconfinement dans les écoles, ce billet n’a pas de raison d’être. On ne peut qu’approuver un effort de la collectivité pour permettre aux enseignants de reprendre leur travail dans des conditions sanitaires décentes. Le message est bien présenté, pour tout dire bienveillant, avec des mots-clés bien choisis : « sport, santé, culture, civisme ». Un appel aux associations et aux bénévoles, aux solidarités locales, une approche « usagers », pragmatique, se détachant des pesanteurs administratives usuelles. Donc on ne peut que se féliciter de ce processus de solidarité, mis en place dans l’urgence, bricolé tant bien que mal sur le terrain, mais utile pour favoriser la reprise scolaire. Les UFR STAPS, contactés par les collectivités territoriales, ont d’ailleurs volontiers prêté main-forte au dispositif. Je tenais à dire cela d’entrée pour couper le pied à des interprétations biaisées de mes propos.

Dans ce contexte critique, il peut en effet apparaître complètement déplacé d’émettre une quelconque réserve. Mais l’enfer étant comme on le sait pavé de bonnes intentions, autant prendre un peu de hauteur. Est-on face à une démarche d’urgence ou à un dispositif pérenne ? La question mérite d’être posée. On se souvient que Jean-Michel Blanquer et Roxanna Maracineanu avaient déjà envisagé en février 2020, un dispositif « cours le matin, sport l’après-midi ». Par ailleurs, le 19 mai 2020, Jean-Michel Blanquer a affirmé devant les sénateurs réfléchir aux pistes pour l’école de demain et a évoqué une « nouvelle organisation du temps » avec « une place plus importante pour le sport et la culture ». Plus récemment, il a annoncé pour le futur une version allégée de l’École, avec une part plus importante de périscolaire. Sauf démenti officiel du ministère de l’Éducation Nationale, je n’aurais pas la naïveté de penser que le 2S2C n’était prévu que pour fonctionner quelques semaines. On ne crée pas un tel dispositif (conventionnement avec les fédérations, les communes, proposition de création d’un conseil local des sports) pour gérer l’urgence sur le court terme. (suite…)

Le CAPEPS en danger : une lettre ouverte de la Société Française d’Histoire du Sport

La réforme de la formation des enseignants fait actuellement l’objet de débats nourris. Parmi tous les problèmes évoqués, celui de la nature des épreuves des futurs concours inquiète fortement. Le formatage de tous les concours sur un modèle commun, s’il peut satisfaire des préoccupations technocratiques, fait fi des spécificités des disciplines et de leur culture propre. Je reproduis ci-dessous une lettre ouverte de la Société Française d’Histoire du Sport, qui s’inquiète à juste titre de la potentielle remise en cause de la première épreuve d’admissibilité du CAPEPS, qui visait à évaluer la capacité des candidats à développer une analyse socio-historique, philosophique et épistémologique, de leur discipline et du système éducatif. (suite…)

Sport et EPS : la Cour des Comptes en roue libre

La Cour des Comptes vient de publier un rapport intitulé « L’école et le sport : Une ambition à concrétiser »[1], qui risque de susciter quelques débats. Ce rapport présente une analyse détaillée (134 pages) des défaillances de l’EPS vis-à-vis des enjeux actuels liés à la lutte contre la sédentarité, et à la promotion de modes de vie plus actifs. La tonalité générale du rapport peut être ramassée dans cette citation assez remarquable, faisant état d’une «  divergence profonde de vision entre la conception de l’instruction physique et sportive [sic] en tant que discipline d’enseignement et les attentes du mouvement sportif » (p. 12).

L’argumentation part pourtant de constats assez rassembleurs : une pratique des activités physiques et sportives trop réduite chez les jeunes, avec un abandon précoce au cours de l’adolescence, touchant surtout les filles, une prégnance inquiétante du surpoids chez les jeunes générations, une régression des qualités physiques. Et évidemment un objectif essentiel : promouvoir l’adoption de modes de vie plus actifs, gages de l’entretien de sa santé tout au long de sa vie. Je pense qu’à l’heure actuelle tout le monde est à peu près d’accord avec ça. Le rapport regrette que « peu de travaux spécifiques [aient] été menés jusqu’ici sur la problématique du lien entre l’école et le sport tout au long de la scolarité, au sein des questions plus vastes que constituent l’accès au sport pour tous ou la pratique du sport tout au long de la vie » (p. 12). Message transmis à tous les chercheurs, en France comme à l’étranger, qui travaillent sur ces sujets depuis des années. La Cour aurait dû envisager d’en auditionner quelques-uns. Message transmis également à tous les collègues qui réfléchissent et échangent à ce propos depuis des décennies.

Les programmes de l’EPS sont particulièrement visés : « Le cadre de référence des programmes de l’enseignement physique et sportif [re-sic] est parfois apparu à l’opinion publique comme très conceptuel, exprimé selon une terminologie mal comprise, en tout état de cause éloigné des standards pratiqués par le mouvement sportif au sein des clubs qui accueillent et que fréquentent les jeunes sportifs hors temps scolaire » (p. 11). J’ai eu peur de voir resurgir une référence au « référentiel bondissant ». Mais le message est néanmoins sans ambiguïté : ceux qui conçoivent les programmes de l’EPS font partie de cette caste honnie des « pédagogistes », qui s’écoutent parler mais que personne ne comprend, alors que la vérité est simple, explicite, et doit être recherchée dans les « standards pratiqués par le mouvement sportif ». (suite…)

Postes aux concours de recrutement: statu quo, pour le moment…

C’est avec un soulagement certain que nous avons pris acte aujourd’hui du nombre de postes ouverts aux concours de recrutement en EPS en 2019: 650 postes au CAPEPS externe (630 en 2018), et 69 postes au CAFEP-CAPEPS (78  en 2018). Ces chiffres confirment des informations que nous avions pu recueillir ces dernières semaines.

Il est clair que nous nourrissions de vives inquiétudes, suite à l’annonce des Jean-Michel Blanquer sur les suppressions de postes dans l’enseignement secondaire. Notons quand même que si l’EPS ne s’en tire pas trop mal, d’autres disciplines  sont touchées par des baisses significatives (voir le post de François Jarraud sur le Café Pédagogique).

Si ces chiffres devraient rassurer les candidats de cette année, les inquiétudes demeurent sur le moyen terme. On peut craindre que la réforme du lycée, lorsqu’elle sera entièrement déployée, génère une baisse brutale des recrutements. Par ailleurs, la réforme actuellement en débat sur la formation initiale laisse entrevoir des tentations inquiétantes: reprise en main des ESPE par les rectorats, réduction des exigences universitaires, exploitation des stagiaires de master et des reçus-collés du master pour combler les déficits locaux, régionalisation des recrutements.

Les décisions qui seront prises dans les mois qui viennent risquent de bouleverser le paysage de la formation et du recrutement des enseignants. Les STAPS seront particulièrement affectées, notamment la Licence Education et Motricité qui conserve (pour le moment) une forte attractivité, mais qui pourrait voir un de ses débouchés emblématiques se tarir.

Formation des enseignants : où l’on reparle de la place du concours…

Le réseau national des ESPE organise le 11 janvier 2018 une journée de réflexion, et annonce dans sa note d’attention les données essentielles du problème : « Actuellement […], il y a une confusion entre le processus de formation des enseignants et le processus de recrutement des fonctionnaires de l’Éducation nationale ; la place et la nature du concours sont largement interrogées, dans la forme actuelle, le concours en 1re année de master crée une rupture entre avant et après le concours. Cette rupture impacte largement tous les volets des missions des ESPE… ». Je suis ravi que cette question soit à nouveau posée, après quatre années de fonctionnement de la réforme dite de mastérisation de la formation des enseignants. (suite…)

Une baisse du nombre de postes au CAPEPS ?

Le ministère a publié le 27 septembre ses projections budgétaires. Le budget 2018 de l’Education Nationale ne voit la création d’aucun poste, ce qui signifie pratiquement qu’il y aura moins de postes aux concours de recrutement. Ce problème n’a pas été vraiment évoqué jusqu’à présent…

Francois Jarraud, sur le site du Café Pédagogique, indique ainsi que pour le second degré on passerait de 14 450 à 11 000 postes ouverts au concours, ce qui correspondrait au niveau global à une réduction de 24%. Les arbitrages concernant la répartition par discipline de cette baisse ne sont pas encore rendus. Mais si l’on applique une simple règle de trois sur les postes ouverts l’année dernière au CAPEPS (800), il faut s’attendre cette année à un chiffre bien plus modeste, de l’ordre de 610 postes[1]. Mais cette logique purement arithmétique ne préjuge pas des priorités qui seront prises en compte. On peut craindre que les disciplines jugées déficitaires, notamment les lettres, les maths ou l’anglais, par ailleurs défendues par le nouveau ministre, ne soient protégées dans ces restrictions. (suite…)

Filles et garçons en STAPS

La Conférence des Directeurs et Doyens de STAPS a récemment mené une enquête sur les effectifs filles et garçons dans ses filières[1]. Les résultats, présentés dans les figures illustrant cet article, font apparaître une nette sur-représentation masculine. La figure 1 indique les pourcentages moyens de filles et de garçons, de la première année de Licence à la seconde année de master. En première année, la filière accueille 74% de garçons et 26% de filles. On retrouve cette répartition dans tous les UFR et départements STAPS de France. Le pourcentage de filles tend légèrement à augmenter au fil des années, indiquant que ces dernières obtiennent de meilleurs résultats au cours de leurs études. Mais la suprématie des garçons reste marquée : en seconde année de master, on a encore 65% de garçons pour 35% de filles. (suite…)

Maurice Portes nous a quitté

Je viens d’apprendre avec tristesse le décès de Maurice Portes. Il vient de rejoindre sa femme Mado qui nous avait quitté il y a peu de temps.

Maurice Portes a été mon collègue et mon ami pendant de longues années. Professeur d’Education Physique et Sportive, spécialiste de Hand-Ball, joueur et entraîneur de haut niveau, il a surtout été l’un des artisans de la construction des STAPS à l’université. Nous avons notamment mis en place tous deux la Maîtrise Education et Motricité à l’Université de Montpellier, au début des années 2000. Nous avons aussi organisé ensemble, et avec les collègues de l’académie de Montpellier, les Journées de l’AEEPS qui ont été un lieu de rendez-vous majeur pendant quelques années. (suite…)

Des normaliens pour quoi faire ?

Cet éditorial est paru en 2012 dans la revue Movement & Sport Sciences, n°77

Le Département Sciences du Sport et de l’Education Physique de l’Ecole Normale Supérieure de Ker-Lann fête ses dix ans. A l’occasion de cet anniversaire, j’ai eu l’honneur de participer dans les locaux de l’Ecole à une table ronde consacrée à la place de l’ENS dans le monde des STAPS et de l’EPS. J’y ai tenu des propos que certains ont pu trouver provocateurs. Je voudrais ici rapporter cet argumentaire, en développant certains aspects particulièrement problématiques.

Il faut avouer qu’à la naissance du bébé, l’eau du bain était sacrément polluée. L’ENS avait été créée sur un campus isolé de Bretagne, au grand dam d’universités telles que Lyon ou Montpellier, qui auraient volontiers accueilli la prestigieuse institution et qui possédaient sans doute une culture de l’EPS plus ancrée. Le nouveau Département avait certes des moyens logistiques et financiers conséquents, mais ses ressources humaines étaient bien limitées. On avait mis en outre à sa tête un directeur qui n’avait jamais lui même été enseignant d’EPS, ce qui n’avait pas manqué de surprendre, voire de susciter quelques jalousies. (suite…)

Enseigner l’Education Physique et Sportive : Une histoire de mecs

La féminisation du corps enseignant est un phénomène dont il devient de bon ton de s’inquiéter. Avec 93% d’enseignantes à l’Ecole maternelle, 78% dans le primaire, et 57% dans le secondaire, il est clair que l’enseignement devient massivement une affaire de femmes. D’aucuns y voient une conséquence de la dévalorisation du métier d’enseignant. D’autres s’inquiètent de la perte d’autorité, ou du déficit de modèles masculins dans la communauté éducative.

L’Education Physique et Sportive, décidément toujours à part, marque encore ici sa différence. Les femmes ne représentent en effet que 45% des professeurs d’Education Physique et Sportive. Et cette proportion ne risque pas de s’accroître : lors du concours 2012, les femmes ne représentaient que 35% des candidats, et in fine 37% des admis. Là où les uns s’inquiètent d’une féminisation excessive, c’est au contraire la masculinisation du corps enseignant qui interroge en d’Education Physique et Sportive. (suite…)

Formation des enseignants : les spécificités de l’Education Physique et des STAPS

Tout le monde sait que depuis la réforme dite de « mastérisation », les enseignants nouvellement nommés arrivent dans les établissements scolaires en n’ayant jamais vu un élève, en n’ayant aucune idée du métier d’enseignant. C’est du moins ce que racontent à l’envi les media. (suite…)

Qui pilote réellement les Masters «Enseignement»?

A l’heure où l’université s’interroge sur la création des futures ESPE et leur rôle dans le pilotage des masters « Enseignement », il est intéressant de se poser la question du pilotage actuel de ces formations. Je vais ici présenter un rapide panorama des formations dans lesquelles je suis particulièrement impliqué : les masters « Métiers de l’Enseignement et de la Formation » consacrés à l’Education Physique et Sportive. Ces masters sont ouverts dans 44 centres de formation. Nous avons mené une enquête sur ces masters et obtenu des réponses pour 26 d’entre eux.

Les UFR et Départements STAPS sont le plus souvent les maîtres d’œuvre de ces masters : les seuls masters entièrement pilotés par l’IUFM sont ceux de Corte et de Pointe-à-Pitre. Dans tous les autres cas, le master est habilité par les UFR STAPS. Si les masters fonctionnent dans 81% des cas avec des équipes mixtes UFR/IUFM, des conventions fixent officiellement leurs contributions respectives dans seulement 38% des formations. (suite…)

ESPE: Prise de position de la Conférence des Directeurs STAPS

Voici la contribution de la Conférence des Directeurs et Doyens des UFR STAPS au sujet du projet de création des Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education.

Réforme de la formation des enseignants.

Place et rôle des UFR STAPS pour une formation efficace des professeurs d’EPS.

La Conférence des Directeurs et Doyens STAPS (C3D), réunie à La Rochelle le 27 novembre 2012, se positionne sur la réforme en cours de la formation des enseignants. Les UFR et Départements STAPS pilotent 42 masters « Enseignement », principalement dédiés à la formation des professeurs d’Education Physique et Sportive (1464 étudiants inscrits en M1, 1007 en M2, soit 40% des étudiants inscrits dans les masters STAPS). (suite…)