Les directeurs STAPS ont appris avec tristesse l’annonce de la démission de Pierre Bavazzano, directeur du département STAPS de l’Université Savoie Mont blanc de Chambéry. Pierre était membre du Conseil d’Administration de la Conférence des Directeurs et Doyens de STAPS (C3D), respecté et écouté par tous ses collègues. Son investissement pour les STAPS, tant au niveau local qu’au niveau national, était d’une telle consistance que chacun se dit que la coupe devait singulièrement déborder pour qu’il se résigne à laisser tomber.
Le tableau décrit par Pierre Bavazzano révèle tout le mépris de l’université de Savoie vis-à-vis du département STAPS.
- Ce département dépend de l’UFR Science et Montagne. Il accueille 1000 étudiants, soit 1/3 des effectifs de l’UFR. Il ne dispose cependant que de 23 enseignants titulaires, sur les 180 affichés par l’UFR. Quelles formations acceptent des taux d’encadrement de 43.5 étudiants par enseignant titulaire?
- Depuis la mise en place de ParcourSup, le département STAPS n’a obtenu aucun budget pour le traitement des dossiers, alors que l’université de Chambéry reçoit des crédits fléchés pour la rétribution de ces tâches (60 000 € en 2018).
- L’accroissement des capacités d’accueil dans le cadre du Plan Étudiants (60 places de L1, 30 places de DEUST en 2018) n’a été soutenu que de manière partielle en termes de postes. Les accroissements subséquents des capacités d’accueil (15 places en 2020) n’ont été accompagnés que de compensations financières dérisoires.
- Bien que participant comme l’ensemble des structures STAPS à la réforme des études de santé, le département STAPS n’a obtenu aucun moyen supplémentaire, alors que le département Sciences de la Vie a obtenu un demi-contractuel.
- Alors que le département STAPS participe activement au projet @spire (Accompagnement, Spécialisation Progressive et Individualisation pour la Réussite de tous les Étudiants), et que son engagement est loué par l’université (« les STAPS sont en avance sur le projet @spire, c’est la tête de pont de l’Université sur ce projet»), la filière n‘a obtenu cette année que 60 heures dédiées à ce projet.
- Enfin le directeur du département ne perçoit qu’une indemnisation de 66hTD/an, rétribution que chacun appréciera, quand on sait qu’un directeur de département est le plus souvent un factotum multi-cartes, au four et au moulin sur l’ensemble de la gestion de sa structure (budget, emplois du temps, installations, etc.).
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Didier Delignières
15 juin 2021
STAPS, Université
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A l’heure où l’université croule sous les demandes d’inscription, auxquelles elle doit faire face avec des moyens toujours plus limités, je voudrais parler d’un problème rarement évoqué, à part dans le cénacle fermé des conseils universitaires : les positions de détachement de certains collègues, qui bloquent partiellement le fonctionnement des UFR. Je conçois de toucher ici à un droit fondamental des enseignants-chercheurs, mais l’université a aussi des devoirs, notamment celui d’accueillir de manière digne les étudiants qui lui font confiance.
A l’UFR STAPS de Montpellier, c’est à l’heure actuelle 4 enseignants-chercheurs, soit un peu plus de 10% de nos effectifs, qui sont actuellement en détachement dans des universités étrangères. Trois d’entre eux sont notamment accueillis à l’Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne. Il ne s’agit pas de détachements temporaires : l’un de ces enseignants est en position de détachement depuis 2004, parti comme maître de conférence, il a maintenant le statut de professeur dans sa nouvelle université.
Bien sûr, les services de ces enseignants sont compensés en heures complémentaires, ou en postes temporaires (ATER). On comprendra néanmoins que ces moyens supplétifs ne sauraient compenser l’investissement d’enseignants-chercheurs titulaires, en termes de responsabilités pédagogiques (directions de diplômes), de responsabilités d’équipes et de programmes de recherche. Et tant que leur détachement perdure, il est impossible de recruter sur les supports d’emploi dont ils sont titulaires, l’université devant les réintégrer à tout moment dès lors qu’ils en expriment le souhait. (suite…)
Didier Delignières
28 mai 2021
STAPS, Université
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Dans le contexte sanitaire actuel, les universités sont en souffrance. Je pense surtout aux étudiants, qui traversent « les plus belles années de leur vie » dans l’isolement et souvent la précarité. Le passage à l’université, qui devrait être un lieu de rencontre, d’échange, d’ouverture, est depuis un an confiné dans un distanciel qui lui fait perdre toute sa substance. On ne mesure sans doute pas encore les dégâts que cet épisode va engendrer dans cette génération. Deux années blanches dans un parcours de formation supérieure. Lors de mon dernier cours, pourtant explicitement dédié à la préparation des examens, seuls 96 étudiants se sont connectés, sur 700 inscrits… (suite…)
Didier Delignières
24 avril 2021
Education Physique et Sportive, Mastérisation - Formation des enseignants, STAPS, UniversitéConcours de recrutement, Education Physique et Sportive, Formation des enseignants, Mastérisation, STAPS
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L’UFR STAPS du Mans fait face depuis plusieurs années à des problèmes d’encadrement récurrents. C’est près de 1000 étudiants qui sont accueillis dans cet UFR, avec uniquement une vingtaine d’enseignants titulaires pour assurer les formations. L’ensemble des responsables a décidé de démissionner de ses fonctions administratives, et les étudiants ont engagé des actions pour faire connaître leurs difficultés. Les média se sont fait écho de cette situation.
Comme l’ensemble des STAPS de France, l’UFR du Mans a fait des efforts considérables ces dernières années pour accroître ses capacités d’accueil, afin de faire face à la demande croissante des lycéens. Si un certain nombre d’UFR STAPS ont bénéficié l’année dernière de créations de postes leur permettant d’accepter ces étudiants supplémentaires dans des conditions raisonnables, de nombreux centres de formation n’ont pu obtenir de création et ont dû se contenter de compensations en heures d’enseignement. Il est clair cependant que des heures complémentaires, assurées le plus souvent par des vacataires, ou par des enseignants déjà surchargés, ne peuvent remplacer l’apport de nouveaux enseignants titulaires, s’engageant sur le long terme dans les projets pédagogiques et des postes de responsabilités.
Nous savons les difficultés auxquelles sont confrontées les universités, engagées dans des plans de stabilité budgétaire, et tentant tant bien que mal de maîtriser leur masse salariale. Mais d’un autre côté les STAPS ne peuvent jouer le jeu de l’accueil massif des lycéens et d’un travail effectif sur leur réussite sans contreparties tangibles au niveau de leur potentiel d’encadrement. L’année dernière plus d’une centaine de postes d’enseignants ont été créés, à l’occasion de la première vague de ParcourSup, permettant l’ouverture de 3200 places supplémentaires en STAPS. Les rectorats et les universités ont accompagné tant bien que mal cet effort, même s’il a fallu dans quelques UFR STAPS afficher de manière véhémente des revendications légitimes (Nantes, Rennes, Brest, et Rouen notamment). Cette année les créations de poste sont plus rares, bien que de nombreux UFR aient accepté d’accroître encore leurs capacités d’accueil, et que l’amélioration de la réussite en Licence 1 génère des coûts plus importants en seconde année.
L’UFR STAPS du Mans réagit à une situation particulièrement intenable, et la C3D soutient complètement les revendications des enseignants et des étudiants. Mais de nombreux directeurs nous font remonter des problèmes similaires dans leurs universités, avec l’impression d’être lâchés au milieu du gué, après l’enthousiasme de la première année de ParcourSup.
Didier Delignières
20 octobre 2019
STAPS, UniversitéCapacité d'accueil, ParcourSup, Plan Etudiants, Réussite
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Comme nous l’avions annoncé précédemment, nous mettons à jour les résultats de notre bilan de réussite pour la première promotion d’étudiants STAPS issus de la procédure ParcourSup. La première version de ce bilan a suscité des réactions diverses, entre les pourfendeurs de la réforme, qui espéraient sans doute que ParcourSup n’ait aucun effet sur la réussite des étudiants, et ses thuriféraires, qui pour des raisons tout autant idéologiques souhaitaient voir émerger des progrès spectaculaires. Désolés de sans doute décevoir les uns et les autres, nous fournissons des données les plus objectives possibles, en toute transparence.
Le bilan ici présenté correspond aux résultats 43 UFR et départements, représentant un total de 20523 étudiants inscrits en 2018-2019 (soit à peu près 81% des effectifs nationaux). Certains ont douté que les résultats de notre première enquête soient statistiquement significatifs, j’espère que l’objection tombera cette fois-ci…). Cette enquête porte sur les résultats définitifs de l’année, après rattrapage. On pourra comparer ces résultats avec ceux d’une autre enquête que nous avons publiée voici quelques mois, à l’issue du premier semestre. (suite…)
Didier Delignières
29 septembre 2019
STAPS, UniversitéParcourSup, Réussite, STAPS
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Lors de sa séance du 16 avril 2019, le CNESER a rejeté le projet de création de cinq mentions de licence STAPS, par 4 voix pour, deux abstentions et 19 voix contre (notamment le SNESUP, le SGEN-CFDT, la CGT, et les organisations étudiantes). C’est un projet sur lequel nous travaillons depuis un an, qui nous semble essentiel pour l’employabilité de nos étudiants, et nous avons du mal à comprendre la défiance du CNESER, que nous ne pouvons guère attribuer qu’à une méconnaissance profonde de l’offre de formation des STAPS et de son fonctionnement.
On nous a dit que ce vote ne portait pas uniquement sur les mentions STAPS, mais qu’il s’agissait d’une modification plus large du cadre national des formations. En effet le projet de modification évoquait aussi sur une précision du périmètre géographique de la mention « théologie », et un changement de dénomination de la mention « sciences du médicament ». Sujets sensibles s’il en est. On ne sait pas vraiment si ce vote était une manifestation d’opposition de principe à toute évolution du Cadre National des Formations, dans un moment fusionnel intersyndical assez exceptionnel, ou si c’est spécifiquement le projet des STAPS qui était visé. On attend toujours une explication de texte crédible. (suite…)
Didier Delignières
8 mai 2019
STAPS, Universitéinsertion professionnelle, mention, Nomenclature des diplômes, Professionnalisation
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France Stratégie a publié en février 2019 un rapport intitulé « Vision prospective partagée des emplois et des compétences : Les métiers du sport ». Ce rapport présente des analyses tout à fait intéressantes sur les métiers du sport et leur évolution. On y apprend notamment qu’en 2017 les STAPS ont délivré 11 825 diplômes, contre 15 300 pour le ministère des Sports (BPJEPS majoritairement), et 6000 pour la branche professionnelle du sport (CQP). Les STAPS attirent des jeunes bacheliers en formation initiale, les BPJEPS et les CQP concernent des individus plus âgés et souvent déjà en situation d’emploi.
La présentation des formations en STAPS reste cependant étonnamment allusive et chargée d’a priori. Il est par exemple déclaré qu’en STAPS, « ce sont des jeunes en formation initiale dont une partie se destine aux métiers de l’enseignement des APS (préparation du concours) » (p. 13). Plus loin : « Cette filière prépare historiquement aux métiers de l’enseignement au sein de l’Éducation Nationale, mais elle s’est fortement diversifiée depuis » (p. 61). Et enfin : « pour faire face à la forte demande, toujours croissante, des jeunes bacheliers pour entrer dans la filière STAPS, les acteurs de cette filière cherchent à diversifier l’offre de formation vers des parcours autres que ceux de l’enseignement et de l’encadrement. Des licences « parcours management du sport » ont ainsi été développées,… » (p 65).
Si en effet lors de la création des UEREPS en 1974 la formation était uniquement finalisée par le professorat d’EPS, la diversification des filières a été initiée dès 1982 (il y a quand même 37 ans…). Les STAPS ne cherchent plus à diversifier l’offre de formation, cette diversification est installée depuis plusieurs décennies, et reconnue par les professionnels (sans quoi nous ne pourrions afficher les taux d’insertion professionnelle rappelés dans le rapport…).
A aucun moment les formations en Activité Physique Adaptée-Santé ne sont évoquées (à part de manière allusive, dans un tableau annexé p. 110), alors qu’elles représentent un pilier de l’offre de formation en STAPS, adossé sur une recherche spécifique. De même, la filière Education et Motricité est confinée dans la préparation aux concours de l’enseignement, quand la majeure partie des étudiants trouvent du travail dans le sport éducatif, auprès des associations et des collectivités locales. Les DEUST et Licences professionnelles proposées par les STAPS ne sont jamais présentées. On énonce complaisamment que les compétences des diplômés STAPS sont « parfois jugées trop généralistes », sans préciser de qui vient ce type de jugement ni rappeler les efforts réalisés depuis une vingtaine d’années pour aligner les contenus de formation en STAPS aux demandes des employeurs, autorisant ainsi l’inscription de la plupart des diplômes STAPS au Code du Sport.
Il est regrettable que dans un rapport censé éclairer les politiques de l’Etat, on donne une image partielle et dépassée de l’offre de formation du service public de l’enseignement supérieur.
Didier Delignières
16 mars 2019
STAPS, UniversitéCompétences, insertion professionnelle, Professionnalisation
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Dans un courrier daté du 6 mars 2019, le MESRI vient de nous annoncer qu’il acceptait la création de cinq mentions de licence STAPS :
- STAPS-Activité Physique Adaptée-Santé
- STAPS-Education et Motricité
- STAPS-Entraînement Sportif
- STAPS-Management du Sport
- STAPS-Ergonomie du Sport et Performance Motrice
Lors de la construction du cadre national des formations, en 2014, le nombre de mentions de Licence a été réduit à 45. Les STAPS ne disposaient plus que d’une seule mention, les anciennes spécialités étant devenues des parcours. Nous avons fait une demande officielle au Ministère le 17 mai 2018 pour l’obtention de cinq mentions, correspondant aux cinq spécialités précédentes. Les arguments étaient multiples :
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Didier Delignières
12 mars 2019
STAPS, Universitémention, Nomenclature des diplômes, Professionnalisation
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1. Parce que ce serait sonner le glas de la formation professionnelle en master des futurs enseignants. Nous savons que les étudiants ne peuvent engager une véritable formation professionnelle qu’après être débarrassés de la barrière du concours,
2. Parce que les universités n’ont pas vocation à amener des étudiants à BAC+5 et à ne donner à une majorité d’entre eux qu’un diplôme n’offrant aucune perspective d’insertion professionnelle,
Nous pensons, contrairement aux déclarations du ministre de l’Education Nationale, que le concours enseignant n’a absolument pas vocation à se dérouler en M2. (suite…)
Didier Delignières
30 janvier 2019
Mastérisation - Formation des enseignants, UniversitéConcours de recrutement, ESPE, Formation des enseignants, Préparation aux concours
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La pédagogie universitaire est essentiellement fondée sur ce que l’on peut appeler l’approche par les connaissances. Les enseignants font des cours au cours desquels chacun déverse les connaissances de sa discipline, et évaluent la capacité des étudiants à restituer ces connaissances lors des examens. Les enseignements sont généralement juxtaposés, indépendants, regroupés en « unités d’enseignement » dont la cohérence relève davantage d’un découpage administratif que d’une pertinence pédagogique. L’obtention du diplôme est décidée sur la base de la « restitution moyenne », en appliquant le principe de la compensation généralisée, entre enseignements, entre unités d’enseignement, entre semestres.
A l’heure actuelle une autre démarche se dessine, l’approche par les compétences. Cette évolution est principalement motivée par les perspectives de développement à l’université de la formation tout au long de la vie, et aussi par les exigences de professionnalisation des formations universitaires. A l’heure où l’on rentre dans une phase où les universités sont explicitement invitées à réfléchir leur offre de formation en termes de compétences, il est sans doute utile de revenir sur certaines questions qui ne manqueront pas de se poser. (suite…)
Didier Delignières
17 janvier 2019
STAPS, UniversitéCompensation, Compétences, Pédagogie universitaire
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La C3D a réalisé avec le GAREF[1] une enquête sur le parcours professionnel et/ou scolaire des étudiants diplômés en 2015-2016 d’un diplôme STAPS (DEUST, Licence 3 générale, Licence professionnelle, Master 2).
Cette enquête confirme les résultats des précédentes (voir notamment les enquêtes du CEREQ), mais en adoptant un grain d’analyse particulièrement fin (notamment pour des diplômes peu investigués auparavant, comme le DEUST ou la Licence). Pour les étudiants qui ont décidé de s’insérer professionnellement suite à l’obtention de leur diplôme, le taux d’emploi est de 84,5%, et atteint 91,5% pour les Masters.
Les diplômés STAPS ont cependant majoritairement poursuivi leurs études (62,5%), prioritairement en restant en STAPS (67,8%). Seuls les diplômés de Licences professionnelles ou de Master ont majoritairement mis un terme à leurs études après l’obtention du diplôme. (suite…)
Didier Delignières
9 janvier 2019
STAPS, Universitéinsertion professionnelle
Savoir plus >
Les élèves de seconde doivent cette année choisir les trois enseignements de spécialité qu’ils suivront l’année prochaine en classe de Première. Ils doivent également choisir une option. Les établissements secondaires et les familles sont en attente d’informations afin d’éclairer ces choix de spécialité.
Dans certaines disciplines universitaires (par exemple Sciences ou Langues), on peut s’attendre évidemment à ce que certains enseignements de spécialités soient strictement requis. Il semble difficile pour les STAPS d’avoir une approche comparable. Les enseignements que nous proposons sont pluridisciplinaires (sciences de la vie, sciences humaines, sciences sociales), et nos étudiants présentent généralement des profils très divers. (suite…)
Didier Delignières
7 décembre 2018
STAPS, UniversitéOrientation active, ParcourSup
Savoir plus >
C’est avec un soulagement certain que nous avons pris acte aujourd’hui du nombre de postes ouverts aux concours de recrutement en EPS en 2019: 650 postes au CAPEPS externe (630 en 2018), et 69 postes au CAFEP-CAPEPS (78 en 2018). Ces chiffres confirment des informations que nous avions pu recueillir ces dernières semaines.
Il est clair que nous nourrissions de vives inquiétudes, suite à l’annonce des Jean-Michel Blanquer sur les suppressions de postes dans l’enseignement secondaire. Notons quand même que si l’EPS ne s’en tire pas trop mal, d’autres disciplines sont touchées par des baisses significatives (voir le post de François Jarraud sur le Café Pédagogique).
Si ces chiffres devraient rassurer les candidats de cette année, les inquiétudes demeurent sur le moyen terme. On peut craindre que la réforme du lycée, lorsqu’elle sera entièrement déployée, génère une baisse brutale des recrutements. Par ailleurs, la réforme actuellement en débat sur la formation initiale laisse entrevoir des tentations inquiétantes: reprise en main des ESPE par les rectorats, réduction des exigences universitaires, exploitation des stagiaires de master et des reçus-collés du master pour combler les déficits locaux, régionalisation des recrutements.
Les décisions qui seront prises dans les mois qui viennent risquent de bouleverser le paysage de la formation et du recrutement des enseignants. Les STAPS seront particulièrement affectées, notamment la Licence Education et Motricité qui conserve (pour le moment) une forte attractivité, mais qui pourrait voir un de ses débouchés emblématiques se tarir.
Didier Delignières
29 novembre 2018
Education Physique et Sportive, Mastérisation - Formation des enseignants, STAPS, UniversitéConcours de recrutement, Education Physique et Sportive, ESPE, Mastérisation - Formation des enseignants
Savoir plus >
Frédérique Vidal avait au mois de septembre évoqué l’anonymisation des dossiers de candidatures sur la plate-forme ParcourSup, en évoquant des craintes de discrimination d’accès dans l’enseignement supérieur. Visiblement cette idée a poursuivi son chemin, puisque l’on vient de nous informer que le dépôt de pièces justificatives (nécessairement nominatives) ne serait sans doute plus possible cette année sur la plate-forme. (suite…)
Didier Delignières
27 novembre 2018
STAPS, UniversitéParcourSup, Plan Etudiants, STAPS
Savoir plus >
Un mois après la rentrée universitaire, nous sommes en mesure de proposer un premier bilan de la nouvelle procédure d’admission. Basé sur des données collectées auprès des UFR et départements STAPS, ce bilan tente de dresser un bilan objectif, loin des discours angéliques des uns et des diatribes caricaturales des autres.
L’enquête que nous avons réalisée porte surtout sur la composition des promotions de licence 1 à la rentrée 2018 et a été renseignée par 43 structures. Ces résultats concernent 17392 places de Licence 1 sur 18513, soit 93.9% de la capacité nationale. Les parcours particuliers (kiné, équitation, ENS, etc.) n’ont pas été comptabilisés. L’enquête fait apparaître des évolutions marquées. La première ligne du tableau suivant correspond aux statistiques APB de l’année 2017 (les candidats ayant été tirés au sort, on fait l’hypothèse que la composition des promotions de licence 1 était similaire à celle des candidats), la seconde aux candidats ayant postulé à une licence STAPS en 2018 sur ParcourSup, et la dernière aux candidats ayant accepté la proposition.
|
% Filles
|
% Bac S
|
% Bac ES
|
% Bac L
|
%Bac Techno
|
% Bac Pro
|
APB 2017 |
28.0
|
44.8
|
23.2
|
2.8
|
19.4
|
5.9
|
Candidats 2018 |
29.8
|
52.2
|
24.6
|
2.5
|
16.9
|
4.3
|
Admis 2018 |
30.9
|
53.3
|
26.7
|
2.6
|
15.7
|
3.9
|
(suite…)
Didier Delignières
7 octobre 2018
STAPS, UniversitéParcourSup, Plan Etudiants, STAPS
Savoir plus >
Le ministère a récemment évoqué l’hypothèse de l’anonymisation des dossiers de candidatures sur la plate-forme ParcourSup en 2019 (voir ici). Frédérique Vidal évoque notamment « les craintes de discrimination d’accès dans l’enseignement supérieur ». Anonymiser les dossiers, comme on anonymise les CV pour les recrutements, pour éviter les évictions à l’origine géographique, au faciès ou aux consonances de patronymes.
On peut en effet imaginer que certaines formations profitent opportunément du classement des candidats pour privilégier certains établissements d’origine, bloquant toute perspective aux élèves issus de milieux moins favorisés. La C3D STAPS a anticipé cette tentation en annonçant clairement que l’établissement d’origine ne serait pas pris en compte dans le classement des candidats à la Licence, et en privilégiant la préférence académique, afin de ne pas mettre en concurrence les centres de formation.
Par ailleurs, pour dépasser un classement qui ne porterait que sur les résultats scolaires, nous avons également proposé des critères liés aux investissements sportifs, associatifs, et citoyens, attestés évidemment par des pièces justificatives déposées par les candidats. Difficile dans ce cas d’imaginer d’anonymiser ces pièces, faute de quoi aucune vérification ne serait envisageable. On a un peu de mal, dès lors, de comprendre ce que pourrait être l’anonymisation partielle évoquée par Frédérique Vidal.
Enfin il est surprenant de répéter d’un côté l’exigence de « mettre de l’humain » dans la procédure de classement des candidatures, et d’un autre d’envisager de rendre cette procédure anonyme. Mieux vaudrait sans doute passer par un rappel (très) appuyé aux responsables de formation de leurs missions de service public que par une anonymisation brutale.
Didier Delignières
2 octobre 2018
UniversitéParcourSup, Plan Etudiants
Savoir plus >
On a assisté, lors de la préparation et de la mise en place du Plan Etudiants, à des débats passionnés, souvent aveuglés par des analyses binaires ou des postulats idéologiques. Ces discussions ont tourné de manière assez anarchique autour de deux questions. Une première est de nature philosophique : tout lycéen titulaire du baccalauréat peut-il poursuivre les études universitaires de son choix ? La seconde est de nature plus technique : est-il possible de classer les candidatures, dans une filière donnée, sur la base des informations disponibles sur ParcourSup ? On a souvent eu tendance à répondre à la première question en argumentant à partir de la seconde, et vice-versa. Or on aura compris qu’en fonction de la réponse apportée à la première, la seconde n’a pas vocation à être posée. Tentons de reprendre ces questions de manière plus ordonnée. Les réflexions qui suivent sont évidemment orientées par mon positionnement, en charge pour la C3D STAPS d’une discipline universitaire connaissant une forte tension, et chargée de spécificités assez particulières. (suite…)
Didier Delignières
29 juin 2018
STAPS, UniversitéCompensation, ParcourSup, Plan Etudiants, Professionnalisation, STAPS
Savoir plus >
Dans les disciplines en tension, évidemment. Inutile de se voiler la face. Mais le nombre de disciplines en tension n’est pas si élevé que cela, et c’est surtout les STAPS qui sont en première ligne. Donc je ne vois pas la sélection comme un processus installé et généralisé. Je voudrais surtout ici sortir des slogans trop évidents et trop faciles sur la « sélection », pour revenir à une évaluation un peu plus rationnelle des nouvelles procédures d’entrée à l’université. Il me semble que d’une manière générale, ParcourSup a pour principale vertu de mieux informer les candidats, et d’éviter les orientations hasardeuses.
L’objectif principal était de sortir de l’ineptie du tirage au sort qui sélectionnait certains candidats incapables de suivre des études universitaires, et laissait sur le carreau des candidats préparés, désespérés de voir leurs projets s’envoler. Tous ceux que nous avons rencontrés dans les Salons et Journées Portes Ouvertes (les lycéens et leurs familles) se sont félicités de cette nouvelle procédure. (suite…)
Didier Delignières
11 avril 2018
STAPS, UniversitéParcourSup, Plan Etudiants, Réussite, STAPS
Savoir plus >
Christel Brigaudeau, journaliste au Parisien, s’est procurée sur un site internet une lettre de motivation personnalisée pour candidater via ParcourSup à la Licence STAPS (voir l’article publié sur le site du Parisien). Prix de la prestation : une quarantaine d’euros. Nous reproduisons à la fin de ce billet cette lettre de motivation, qu’elle nous a aimablement communiquée. Nous incitons évidemment les candidats à s’en inspirer. Cela permettra de casser les prix de ce type de prestation. Prenez quand même en compte les commentaires qui suivent… (suite…)
Didier Delignières
26 mars 2018
STAPS, UniversitéParcourSup, Plan Etudiants, STAPS
Savoir plus >
A l’heure de la clôture de ParcourSup, les gazettes font leurs choux gras des difficultés que les universités vont certainement rencontrer dans le traitement de ces candidatures. Le Conseil d’Administration de la C3D s’est réuni ce jour et a continué sa réflexion sur la procédure que les STAPS envisagent de mettre en place pour classer les candidats. Je pense qu’on s’en sortira sans trop de problèmes…
Par contre nous sentons poindre d’autres sujets de crispation, qu’il ne faudrait pas occulter. Rappelons que le Plan Etudiants comprenait trois volets nécessairement complémentaires :
- La suppression du tirage au sort
- L’accroissement des capacités d’accueil dans les disciplines en tension
- L’amélioration de la réussite des étudiants, notamment par la mise en place de parcours adaptés
(suite…)
Didier Delignières
15 mars 2018
STAPS, UniversitéCapacité d'accueil, Plan Etudiants, STAPS
Savoir plus >
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