L’Université, les STAPS, l’Education Physique et Sportive

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Exit la qualification aux fonctions d’enseignant-chercheur?

Je pensais qu’il était temps que l’année finisse. Des mois à se bagarrer pour le montage improvisé des ESPE et des masters enseignements, puis les nomenclatures des diplômes et la disparition des spécialités, le tout sur un fond de dossiers AERES, formation et recherche. Dure saison.

La dernière couche est donc la disparition de la qualification. En d’autres termes, la fin de toute référence nationale, la ruine des efforts des CNU pour maintenir et élever le niveau des enseignants-chercheurs, la porte ouverte aux mandarinats, aux recrutements de complaisance, aux thèses arrangées. Étonnant à l’heure où l’on veut élever le niveau des universités, leur permettre de concurrencer les meilleurs établissements internationaux, et permettre à 50% de la population d’accéder au niveau Licence.

S’il y a une logique derrière tout cela, je dois dire que j’ai quelque difficulté à la percevoir.

Des normaliens pour quoi faire ?

Cet éditorial est paru en 2012 dans la revue Movement & Sport Sciences, n°77

Le Département Sciences du Sport et de l’Education Physique de l’Ecole Normale Supérieure de Ker-Lann fête ses dix ans. A l’occasion de cet anniversaire, j’ai eu l’honneur de participer dans les locaux de l’Ecole à une table ronde consacrée à la place de l’ENS dans le monde des STAPS et de l’EPS. J’y ai tenu des propos que certains ont pu trouver provocateurs. Je voudrais ici rapporter cet argumentaire, en développant certains aspects particulièrement problématiques.

Il faut avouer qu’à la naissance du bébé, l’eau du bain était sacrément polluée. L’ENS avait été créée sur un campus isolé de Bretagne, au grand dam d’universités telles que Lyon ou Montpellier, qui auraient volontiers accueilli la prestigieuse institution et qui possédaient sans doute une culture de l’EPS plus ancrée. Le nouveau Département avait certes des moyens logistiques et financiers conséquents, mais ses ressources humaines étaient bien limitées. On avait mis en outre à sa tête un directeur qui n’avait jamais lui même été enseignant d’EPS, ce qui n’avait pas manqué de surprendre, voire de susciter quelques jalousies. (suite…)