L’Université, les STAPS, l’Education Physique et Sportive

Archives de mots clés: insertion professionnelle

Le CNESER vote contre la création des cinq mentions de licence STAPS

Lors de sa séance du 16 avril 2019, le CNESER a rejeté le projet de création de cinq mentions de licence STAPS, par 4 voix pour, deux abstentions et 19 voix contre (notamment le SNESUP, le SGEN-CFDT, la CGT, et les organisations étudiantes). C’est un projet sur lequel nous travaillons depuis un an, qui nous semble essentiel pour l’employabilité de nos étudiants, et nous avons du mal à comprendre la défiance du CNESER, que nous ne pouvons guère attribuer qu’à une méconnaissance profonde de l’offre de formation des STAPS et de son fonctionnement.

On nous a dit que ce vote ne portait pas uniquement sur les mentions STAPS, mais qu’il s’agissait d’une modification plus large du cadre national des formations. En effet le projet de modification évoquait aussi sur une précision du périmètre géographique de la mention « théologie », et un changement de dénomination de la mention « sciences du médicament ». Sujets sensibles s’il en est. On ne sait pas vraiment si ce vote était une manifestation d’opposition de principe à toute évolution du Cadre National des Formations, dans un moment fusionnel intersyndical assez exceptionnel, ou si c’est spécifiquement le projet des STAPS qui était visé. On attend toujours une explication de texte crédible. (suite…)

France Stratégie : une présentation bien caricaturale des STAPS

France Stratégie a publié en février 2019 un rapport intitulé « Vision prospective partagée des emplois et des compétences : Les métiers du sport ». Ce rapport présente des analyses tout à fait intéressantes sur les métiers du sport et leur évolution. On y apprend notamment qu’en 2017 les STAPS ont délivré 11 825 diplômes, contre 15 300 pour le ministère des Sports (BPJEPS majoritairement), et 6000 pour la branche professionnelle du sport (CQP). Les STAPS attirent des jeunes bacheliers en formation initiale, les BPJEPS et les CQP concernent des individus plus âgés et souvent déjà en situation d’emploi.

La présentation des formations en STAPS reste cependant étonnamment allusive et chargée d’a priori. Il est par exemple déclaré qu’en STAPS, « ce sont des jeunes en formation initiale dont une partie se destine aux métiers de l’enseignement des APS (préparation du concours) » (p. 13). Plus loin : « Cette filière prépare historiquement aux métiers de l’enseignement au sein de l’Éducation Nationale, mais elle s’est fortement diversifiée depuis » (p. 61). Et enfin : « pour faire face à la forte demande, toujours croissante, des jeunes bacheliers pour entrer dans la filière STAPS, les acteurs de cette filière cherchent à diversifier l’offre de formation vers des parcours autres que ceux de l’enseignement et de l’encadrement. Des licences « parcours management du sport » ont ainsi été développées,… » (p 65).

Si en effet lors de la création des UEREPS en 1974 la formation était uniquement finalisée par le professorat d’EPS, la diversification des filières a été initiée dès 1982 (il y a quand même 37 ans…). Les STAPS ne cherchent plus à diversifier l’offre de formation, cette diversification est installée depuis plusieurs décennies, et reconnue par les professionnels (sans quoi nous ne pourrions afficher les taux d’insertion professionnelle rappelés dans le rapport…).

A aucun moment les formations en Activité Physique Adaptée-Santé ne sont évoquées (à part de manière allusive, dans un tableau annexé p. 110), alors qu’elles représentent un pilier de l’offre de formation en STAPS, adossé sur une recherche spécifique. De même, la filière Education et Motricité est confinée dans la préparation aux concours de l’enseignement, quand la majeure partie des étudiants trouvent du travail dans le sport éducatif, auprès des associations et des collectivités locales. Les DEUST et Licences professionnelles proposées par les STAPS ne sont jamais présentées. On énonce complaisamment que les compétences des diplômés STAPS sont « parfois jugées trop généralistes », sans préciser de qui vient ce type de jugement ni rappeler les efforts réalisés depuis une vingtaine d’années pour aligner les contenus de formation en STAPS aux demandes des employeurs, autorisant ainsi l’inscription de la plupart des diplômes STAPS au Code du Sport.

Il est regrettable que dans un rapport censé éclairer les politiques de l’Etat, on donne une image partielle et dépassée de l’offre de formation du service public de l’enseignement supérieur.

L’insertion professionnelle des diplômés de STAPS

La C3D a réalisé avec le GAREF[1] une enquête sur le parcours professionnel et/ou scolaire des étudiants diplômés en 2015-2016 d’un diplôme STAPS (DEUST, Licence 3 générale, Licence professionnelle, Master 2).

Cette enquête confirme les résultats des précédentes (voir notamment les enquêtes du CEREQ), mais en adoptant un grain d’analyse particulièrement fin (notamment pour des diplômes peu investigués auparavant, comme le DEUST ou la Licence). Pour les étudiants qui ont décidé de s’insérer professionnellement suite à l’obtention de leur diplôme, le taux d’emploi est de 84,5%, et atteint 91,5% pour les Masters.

Les diplômés STAPS ont cependant majoritairement poursuivi leurs études (62,5%), prioritairement en restant en STAPS (67,8%). Seuls les diplômés de Licences professionnelles ou de Master ont majoritairement mis un terme à leurs études après l’obtention du diplôme. (suite…)

Plan Etudiants : l’avis de la C3D

La C3D a accueilli avec satisfaction le Plan Etudiants, dans lequel elle a retrouvé l’essentiel des propositions qu’elle avait exprimées au sein du groupe de travail STAPS. Il s’agit à notre sens de propositions équilibrées, pragmatiques, devant permettre des avancées significatives dans un système universitaire qui apparaissait particulièrement bloqué.

Nous avions proposé la mise en place d’attendus multi-critériés, renvoyant aux compétences développées par les candidats dans quatre domaines (compétences scientifiques, littéraires, sportives et engagement citoyen). Ce principe a été retenu et nous ne pouvons que nous féliciter. Les STAPS ont trop souffert du tirage au sort et de ses dérives pour ne pas se réjouir de son dépassement. Nous sommes par ailleurs persuadés que l’accueil massif, sans discernement, de tous les candidats postulant à la licence STAPS ne peut déboucher que sur l’échec récurrent et prévisible d’un certain nombre d’entre eux. (suite…)

Réforme du premier cycle du supérieur : Dernier appel avant arbitrage

Les groupes de travail ont rendu leurs copies et nous sommes maintenant en attente des arbitrages ministériels. On peut imaginer que les propositions ont été nombreuses (le groupe de travail STAPS en a fait remonter pas moins de 24), et que la synthèse sera difficile à opérer. On peut aussi craindre que cette synthèse ne se replie sur quelques mesures génériques, alors que nous avons insisté dans le groupe de travail sur les spécificités des disciplines, et notamment des STAPS. Il nous semble prudent d’insister une dernière fois sur ce que nous jugeons incontournable, de hiérarchiser l’essentiel et l’accessoire.

  1. L’accès à la licence STAPS doit passer par une analyse des dossiers des candidats.

Dans la situation actuelle, nous estimons que c’est une option nécessaire, si l’on ne veut pas reproduire les dérives de la rentrée actuelle. Nous avons proposé au groupe de travail un système multi-critérié, allant au-delà de la simple analyse de la série de baccalauréat et de la mention. Nous avons aussi montré qu’une telle procédure était pratiquement envisageable, largement automatisable. Nous proposons aussi une analyse plus poussée des dossiers des candidats qui sont éloignés des conditions nécessaires pour la réussite. Nous avons également tenu à alerter sur les conséquences prévisibles de cette procédure : un taux de réussite plus important, des effectifs plus conséquents les années suivantes en seconde et troisième années de Licence… Des évolutions à anticiper. (suite…)

Sélection en Master : il faut diversifier les voies de réussite !

Depuis plus d’un an le dossier du Master a été plusieurs fois mis sur la table et remis au tiroir. Réunis au Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur de la recherche, ce mardi 4 octobre 2016, les organisations syndicales, étudiantes, et les présidents d’université doivent signer un accord sur la place de la sélection en master.

La Conférence des Doyens et Directeurs de STAPS (C3D STAPS) réunie en conseil d’administration le 29 et 30 septembre a réaffirmé son souhait de pouvoir réguler les flux d’entrée en master pour les titulaires de la licence, tout en garantissant un parcours d’orientation et d’insertion éclairée.

L’accompagnement des diplômé.e.s de licence dans un parcours d’insertion professionnelle guidée est une nécessité pour que le master puisse demeurer un niveau de diplôme d’excellence grâce aux compétences qu’il développe et qui le compose. Nous rappelons que la Licence STAPS ouvre des perspectives d’accès direct à l’emploi, notamment par son inscription au Code du Sport.

Un dispositif d’aide à la recherche du premier emploi (ARPE) a été annoncé par la Ministre de l’Enseignement Supérieur ; celui-ci doit se composer d’un accompagnement individuel des diplômé.e.s, pour que nos établissements assument pleinement leurs responsabilités sociales et sociétales. Il est dommageable que pour les titulaires de licence l’évolution de ce dispositif ne soit pas pris en compte dans l’accord du 4 octobre 2016.

Le fait de rassurer nos étudiants sur leurs perspectives d’accès à l’emploi, pour qu’ils ne perçoivent pas le master comme une licence en 5 ans, est déterminant dans leur projet de formation tout au long de la vie.

Cadre National des Formations: le nouveau texte n’évoque pas l’inscription des parcours sur les diplômes

Une nouvelle version du Cadre National des Formations nous a été communiquée le 6 novembre. Ce texte ne fait pas mention de l’inscription sur le diplôme, sous forme de visa, du parcours suivi par l’étudiant, alors que cette disposition apparaissait dans la version précédente du texte. Cette absence a vivement inquiété la communauté des STAPS car elle risquait d’affecter gravement les perspectives d’employabilité des étudiants. Le Code du Sport de 2004 accorde aux licenciés STAPS des prérogatives d’intervention spécifiques, à condition que les intitulés des « filières » suivies apparaissent sur les diplômes (« Activité Physique Adaptée-Santé », « Education et Motricité », « Entraînement Sportif »). L’inscription de ces parcours sur les diplômes est une solution qui a priori doit permettre de pallier la suppression des 5 spécialités nationales.

Jean-Michel Jollion a eu la courtoisie de nous contacter  pour nous rassurer sur le principe d’inscription des parcours sur les diplômes. Ce principe est acté et son absence dans le texte soumis à concertation n’est liée qu’à un problème de hiérarchie des textes règlementaires. Dont acte. Notre réaction a été à la mesure de l’enjeu pour notre système de formation.

La disparition des spécialités : un coup dur pour l’insertion professionnelle

La suppression des spécialités, en Licence et en Master, répond à un souci de simplification de l’offre de formation. Elle entraîne cependant des effets pervers, notamment lorsque les diplômes préparent à des professions à cadre réglementé, ce qui est justement le cas pour la plupart des spécialités de Licence STAPS.

La Conférence des Directeurs d’UFR STAPS a réalisé ces dernières années un lourd travail de structuration de l’offre de formation, ne retenant que cinq spécialités de Licence STAPS : (1) Activité Physique Adaptée et Santé, (2) Education et Motricité, (3) Entraînement Sportif, (4) Management du Sport, et (5) Ergonomie du Sport et Performance Motrice. Chacune de ces spécialités a fait l’objet en 2006 du dépôt d’une fiche RNCP, décrivant les compétences acquises par les titulaires des diplômes correspondants. (suite…)