Quel programme doctoral pour la « Primaire de la belle alliance populaire » ? La réponse ci-dessous.
Ayant traité le programme des deux candidats au deuxième tour de la « Primaire de la droite et du centre », nous devions nous intéresser à la « Primaire de la belle alliance populaire ».
Mais déception, les deux candidats au second tour de cette primaire (29 janvier 2017) n’ont pas beaucoup d’intérêt pour l’enseignement supérieur et la recherche en général et le doctorat en particulier.
Comme cela a été dit par nos collègues d’Educpros, les programmes de Benoit Hamon et Manuel Valls concernent surtout la carrière des enseignants-chercheurs et la place que les écoles et universités doivent prendre au niveau de la « formation tout au long de la vie ».
Nous avions tenté d’interviewé Manuel Valls, et c’est vrai que le doctorat ne semblait pas l’intéresser alors qu’il compte sur les chercheurs pour combattre la radicalisation (p17), améliorer le stockage de l’électricité (p35), le développement économique grâce au CIR et CII (p37), rapprocher recherche privée et publique (p38), développer le transport propre (p38) et les nanotechnologies (p38) :
Dr. Vincent Peillon, que nous avons aussi interviewé, s’intéressait davantage au doctorat et globalement à l’enseignement supérieur et la recherche dans son programme :
« La question de l’emploi scientifique, et tout particulièrement de l’avenir des jeunes chercheurs, doit être prise à bras-le-corps. C’est pourquoi je propose un plan de recrutement de jeunes chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens dans les établissements publics à caractère scientifiques et technologiques (EPST). Ce plan devra être de 800 postes annuels, soit 4000 postes sur cinq ans. Le crédit d’impôt recherche (CIR) devra aussi être conditionné à l’embauche de jeunes docteurs. Un plan de revalorisation des carrières doit être engagé, tout particulièrement des débuts de carrière. Les discussions concernant la reconnaissance du doctorat dans les conventions collectives et dans la haute fonction publique doivent être relancées et conduites à terme. 10 milliards d’euros sont consacrés annuellement à l’innovation, mais la fragmentation des dispositifs, la multiplicité des objectifs et leur instabilité entraînent redondance, perte de visibilité et gaspillage de moyens. Le Commissariat général à l’investissement d’avenir (CGI), qui a géré les Programmes d’investissement d’avenir (PIA) depuis 2011, est devenu un véritable ministère bis, créant de nouvelles structures qui ne s’harmonisent pas toujours avec les objectifs du ministère de l’enseignement supérieur et la recherche. C’est pourquoi je propose la réduction du nombre de dispositifs et la création d’un ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche de plein exercice ayant également en charge l’Innovation et la tutelle jointe du CGI. Le dispositif des initiatives d’excellences (IDEX) doit être placé, dans sa dimension scientifique, sous la responsabilité du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, et le plan de regroupements des Universités doit être conduit à son terme sans imposer le seul modèle de la fusion, sur la base du volontariat. L’ensemble de ces mesures concernant l’enseignement supérieur et la recherche donnera lieu à une loi de programmation budgétaire qui sera votée dès la première année et dont le montant résultera de ces engagements. Il s’élèvera au moins à un milliard d’euros supplémentaires par an et permettra de répondre aux défis de l’avenir. » (p43-44)
Mais Dr. Vincent Peillon n’est pas passé au second tour et n’a pas donné de consigne de vote. Espérons que son programme sera lu attentivement au sein de PS en vue de la présidentielle.
PS : les scores ci-dessus sont inexacts (puisque ce sont ceux qui sont connus le 22 janvier 2017 à 20h47), contrairement à ceux ci-dessous :
Candidat(e) |
Voix
|
%Voix
|
B. HAMON |
596 647
|
36,03%
|
M. VALLS |
521 238
|
31,48%
|
A. MONTEBOURG |
290 070
|
17,52%
|
V. PEILLON |
112 718
|
6,81%
|
F. de RUGY |
63 430
|
3,83%
|
S. PINEL |
33 067
|
2%
|
J-L. BENNAHMIAS |
11 766
|
1,02%
|