Difficile de dire qu’il n’y a pas une variété de profils (politiques – PS, LR, Modem, EE/LV… – mais pas seulement) dans ce premier gouvernement Macron-Philippe qui comprend 18 ministres (dont 3 ministres d’Etat) et 4 secrétaires d’Etat. Parmi ceux-ci, il n’y a que 3 docteur-e-s (contre 3 titulaires d’un doctorat en science et 2 d’un doctorat d’exercice dans le Gouvernement Ayrault de 34 ministres par exemple). Mais on peut dire que Doctrix (et notamment l’article de Dr. Julien Jacqmin et Dr. Mathieu Lefebvre « Comment choisir le bon ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche ? Une analyse empirique« ) a été en partie entendu car ces docteur-e-s (« issu-e-s de la société civile ») ont des postes parfaitement adaptés à leurs profils :
- Dr. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation, est l’auteur d’une thèse intitulée Les méthodes du juge constitutionnel.
- Dr. Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, est l’auteure d’une thèse intitulée Etude de l’immunite anti-tumorale specifique dans les leucemies myeloides et perspectives d’applications thérapeutiques.
- Dr. Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation (Et non secrétaire d’état ! C’est une ministre de plein exercice.), est l’auteure d’une thèse intitulée Régulation de l’expression génique en fonction du cycle cellulaire et contrôle de la division cellulaire durant le développement précoce de l’embryon de souris : mise en évidence de deux nouvelles interactions ADN protéines.
Reste que les docteur-e-s ont des compétences transversales et peuvent donc prendre n’importe quel poste. Qui aurait pu imaginer qu’un spécialiste du juge constitutionnel deviendrait ministre de l’éducation ?! La nouvelle ministre de la culture Françoise Nyssen avait d’ailleurs débuté un doctorat en biologie moléculaire à l’Université libre de Bruxelles (« abandonné […] pour basculer vers l’urbanisme« ).
Le Président Emmanuel Macron lui-même semble avoir songé à débuter ou avoir débuté un doctorat (voir notre interview), après une maitrise de philosophie sur Machiavel (!) et un DEA de philosophie et Hegel (l’Intérêt général, lecture et principes de la philosophie du droit de Hegel semble-t-il) sous la direction d’Etienne Balibar à l’Université de Nanterre, lui qui a travaillé sur La Mémoire, l’Histoire et l’Oubli (« assistant éditorial« ) publié en 2000 au Seuil pour Dr. Paul Ricoeur.