La 4ème édition de l’Observatoire Passerelle*, enquête réalisée par l’IFOP auprès des DRH sur la question de la diversité, montre une réelle volonté d’aller de l’avant. Quels en sont les principaux enseignements ? A quelles conditions les entreprises s’engageront ? Comment les jeunes doivent se préparer ? Tour d’horizon.
Confiance dans les écoles. La diversité des profils proposés par les ESC jouit d’une belle reconnaissance de la part des recruteurs. Ils nous font confiance et cela renforce nos constatations sur le terrain : à chaque filière correspond un parcours étudiant, les écoles choisissent, ensuite, dans ces viviers de talents les profils qui les intéressent.
L’expérience professionnelle prime. Un seul credo pour les entreprises : recruter des jeunes immédiatement opérationnels dont le parcours est construit et cohérent, surtout en dernière année d’études. L’expérience professionnelle prime et le poids des stages devient prépondérant. A tel point qu’il se révèle un sésame, élément distinctif pour l’entrée dans les écoles et dans l’enseignement supérieur. L’école doit donc exploiter au mieux le stage, de la mise en relation entreprise-étudiant au suivi, en passant par l’interprétation qu’en fera le stagiaire. Le rapport de stage devient caduc. L’essentiel pour l’entreprise est d’identifier les compétences et les capacités que les étudiants auront développées à « l’entraînement » comme les sportifs de haut niveau avant une compétition cruciale. (voir mon précédent billet sur Management et sportifs de haut niveau).
Etudiants : de la cohérence ! Autre paramètre essentiel : être conscient que l’entreprise considère le cursus de l’étudiant à l’école comme un processus long dont la cohérence doit se construire au fil du temps. En clair : il vaut mieux se tromper et expérimenter à l’école qu’en entreprise ! Dans les ESC, l’année de césure en 2e ou 3e année constitue l’ultime possibilité d’ajustement. La dernière année se déroule, alors, en totale cohérence avec le projet professionnel. Et sous le regard bienveillant de l’école qui doit aider l’élève à réfléchir à sa stratégie et le guider, y compris en matière de stage. L’ensemble doit concourir à un parcours d’ensemble logique, c’est le critère que ciblera, d’emblée, un recruteur.
Développement personnel. Comme le sportif de haut niveau, l’avantage concurrentiel se fonde aussi sur le développement personnel. Se présenter, par exemple, comme journaliste économique, c’est avoir les compétences qui le prouvent, aimer ce métier, montrer des réalisations concrètes, être prêt dans sa tête tout simplement. La formation initiale reste un facteur distinctif mais n’apporte pas de preuve opérationnelle !
Diversité : de la parole aux actes. Si les entreprises souhaitent miser sur la diversité, cela prouve que les choix fondamentaux des dispositifs Passerelle sont pertinents. Il reste aujourd’hui à expérimenter pour réussir à ancrer la diversité dans toutes ses composantes (sociale, ethnique, handicap…) aussi bien dans les salles de classe que dans les entreprises.
Rendez-vous en 2011 pour les prochains résultats de l’Observatoire !
*Le concours Passerelle permet aux bac + 2 ou bac +3 et plus de postuler dans seize écoles de commerce en France via un concours spécifique. L’entrée se fait en 1ère année d’ESC (Passerelle 1) ou en 2ème année (Passerelle 2) selon le niveau académique des candidats.
www.passerelle-esc.com
Quelques chiffres-clés issus de l’Observatoire 2010 (étude commandée auprès des entreprises pour les 16 écoles de commerce participantes membres de Passerelle). 86 % des recruteurs de jeunes diplômés pensent la diversité comme un atout pour l’entreprise. 79% déclarent avoir mis en place un dispositif. Les entreprises se mobilisent le plus largement pour les handicapés (68%) – la loi les y oblige de plus en plus strictement-, viennent ensuite les personnes défavorisées (31%) et les minorités visibles (26%).
très juste! le stage de dernière année en ESC est totalement déterminant pour le début de carrière. Pas de stage de fin d’étude dans le secteur où l’on postule fraîchement diplômé = pas d’entretien.
Et quand on considère la quasi-impossibilité de changer d’orientation professionnelle après quelques années d’expérience (à moins de vouloir repartir avec un salaire de junior), on a tout intérêt à ne pas choisir son stage de fin d’études à l’aveuglette…