J’ai présenté lundi matin le nouveau partenariat que notre école vient de nouer avec l’IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale), quelques jours après le terrible assassinat des deux jeunes Français à Niamey (Niger). Une suite d’événements internationaux exceptionnels mais de natures différentes renforcent la pertinence de la géopolitique comme clé indispensable pour la compréhension du monde. Une clé qu’utilisent les diplomaties depuis longtemps mais qui s’impose également à leurs « représentants », quelquefois bien malgré eux, les entreprises.
Un inventaire à la Prévert.
En quelques mois, les questions géopolitique et géostratégiques ont occupé l’espace médiatique sous une lumière crue et lancinante : de la divulgation d’informations diplomatiques sensibles par Wikileaks au piratage présumé des secrets industriels de Renault au cœur de son Technocentre, des crises ivorienne, maghrébine, égyptienne, soudanaise à celle de l’uranium au Niger, des prises de position du nouveau pouvoir hongrois envers la presse et les entreprises à capitaux étrangers au rachat de dettes européennes par la Chine… Toute la sphère politique et économique se retrouve au cœur d’un monde ouvert et instable avec une intensité exceptionnelle.
Des conséquences importantes pour les entreprises.
Dans un tel contexte, elles doivent revoir leur stratégie d’investissement, anticiper de possibles ruptures d’approvisionnement ou d’augmentation du coût des matières premières, sécuriser leur personnel expatrié, protéger et contrôler leur système d’information à l’heure où le piratage informatique et l’instantanéité de la diffusion web peuvent faire de réels dégâts. L’entreprise aujourd’hui doit composer avec des paramètres imprévisibles, comprendre et limiter les facteurs de risque. Si possible, les anticiper…
Les étudiants en première ligne.
Internationalisation des cursus et mondialisation de l’enseignement supérieur sont devenues les fondamentaux d’un parcours de réussite. Mais nos étudiants sont-ils bien conscients de l’étendue de la guerre économique que se livre les états à travers leurs entreprises ? Je pense que de réelles prises de conscience s’imposent. Pas facile de les sensibiliser en leur expliquant que leur voisin d’amphi sera, peut-être, demain un concurrent direct usant de méthodes quelquefois illégales…
Légitimée par l’actualité.
La géopolitique et la connaissance des grands « écosystèmes » mondiaux s’imposent donc de fait. Cette science ne doit pas rester descriptive mais devenir un outil d’aide à la décision et d’analyse stratégique pour les entreprises. Le monde dans lequel nous vivons demande une compréhension subtile, la prise de conscience d’une multiplicité de situations à la fois violentes (enlèvements, conflits armés), diffuses comme la guerre économique et même… inconnues. C’est le sens que nous donnons à nos enseignements de géopolitique au sein de Grenoble Ecole de Management.
Venez en débattre du 24 au 27 mars à l’occasion du 3ème Festival de géopolitique qu’organise Grenoble Ecole de Management, les PUF et Antéoïs. Au programme: un panel d’intervenants de haut niveau, des conférences thématiques, des simulations de crise, des dédicaces. Plus d’infos sur : http://www.grenoble-em.com/festival/index.html