La trêve des fêtes terminée, j’espère vous retrouver les batteries rechargées pour relever, avec audace, les défis de l’année qui s’ouvre. Sans tomber dans de futiles prédictions, très en mode, 2012 démarre dans l’incertitude économique, politique et géopolitique.
La campagne présidentielle peine à démarrer sur le terrain des idées. Les politiques des deux bords occultent les enjeux essentiels en limitant le débat aux questions de personnes et aux mesures de court-terme. Mesdames et messieurs les candidats nous attendons vos programmes ! Sur le plan économique, l’incertitude prime également. Y aura-t-il rebond de croissance en 2012 ou poursuite de la dégradation ? Les entreprises craignent pour leur carnet de commandes, les plus petites pour leur capacité de financement auprès des banques, et les tensions sur l’emploi se font de plus en plus fortes. Au plan international, mêmes doutes, l’Europe se cherche un nouveau souffle. Les émergents imposent leur dynamique économique sans lui donner une forte traduction politique. J’ai longuement abordé ces questions dans ce blog, je me recentrerai donc sur la thématique « éducation et enseignement supérieur ». D’ailleurs, les programmes présidentiels incluront-ils ce volet comme une priorité nationale ? Je l’espère, en tout cas, selon le dernier baromètre Passerelle en date d’octobre 2011, les résultats* témoignent d’une attente.
Des chiffres qui parlent. Les lycéens et étudiants sondés estiment, à 60%, que le thème de l’enseignement supérieur est important dans le débat présidentiel. Quant aux 800 DRH enquêtés, ils s’estiment à 63% favorables à la fusion des grandes écoles et des universités, 46% d’entre eux en ferait même une question pour la présidentielle. Un pourcentage qui grimpe, chez les étudiants, à 65% et 54%. Il y a donc bien matière à débattre !
Ouverture. Je reviens sur le « couac » de la circulaire Guéant qui vient, d’ailleurs, d’être modifiée dans un sens moins restrictif. Elle laissera des traces. Des étudiants étrangers m’ont récemment interpellé en demandant ce que la France ferait en cas de mesures de rétorsion à l’encontre de ses propres étudiants… C’est d’autant plus paradoxal qu’au même moment le Québec débarque en France (etudierauquebec.fr) pour recruter des étudiants français et qu’un article du Monde (5/1/2012) parle d’une situation inverse aux Pays-Bas !
Je rapproche cette information de la question de la désindustrialisation de la France dont les chiffres ont été présentés dans les colonnes des Echos, la semaine dernière. Comment s’ouvrir au monde en fermant les portes de nos entreprises déjà mondialisées ? N’est-ce pas le meilleur moyen de freiner leur implantation à l’étranger en ne recrutant pas ceux qui en seront les têtes de pont internationales ? J’espère que ces éléments de réflexion globale seront intégrés dans le débat électoral. Le limiter aux traditionnelles questions – certes importantes – de financements, d’accès et de sélection, serait une erreur.
Et l’une des clés de 2012 ne serait-elle pas l’entrepreneuriat ? De nombreux indicateurs me laissent penser que ce sera le cas comme ce « Guide du Routard de la Création d’Entreprise 2011 » réédité avec succès, par la maison d’édition spécialisée dans le secteur que vous connaissez bien. Espérons que les voyageurs arrivent à bon port ! Nous en reparlerons prochainement.
*Sondage réalisé par l’IFOP entre le 11 et le 18 octobre 2011 auprès d’échantillons représentatifs composés de :
– 200 DRH, responsables des ressources humaines ou du recrutement, travaillant dans un échantillon d’entreprises représentatif des entreprises de 50 salariés et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (taille et secteur d’activité) après stratification par région.
– 800 personnes représentatives de la population lycéenne et étudiante. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de famille, niveau d’études) après stratification par académie.