Le blog de Jean-François FIORINA

Impressions de rentrée, paroles d’étudiants

Jean-François Fiorina entouré de quatre majors du concours 2012.

Jean-François Fiorina entouré de quatre majors du concours d'entrée 2012 à l'ESC Grenoble.

Un mois au compteur depuis cette rentrée 2012. L’occasion de mieux faire connaissance avec nos nouveaux étudiants fraîchement admis à l’ESC Grenoble. Cette semaine, j’ai convié quatre majors de nos concours d’entrée en 1ère et 2ème année pour une discussion à bâtons rompus. Parole à Sandra, Benoît, Virgile et Benjamin.

Jean-François Fiorina : Comment vivez-vous cette rentrée ?

Virgile // Tout se passe bien, je découvre la richesse des cours. Je suis vraiment allé à la rencontre des autres étudiants et comme je suis un passionné de musique, je participe à l’association Nymphony.

Benoît // La partie scolaire est prenante ! Mais je découvre aussi toutes les associations. Il y a beaucoup d’activités possibles.

Benjamin// Par rapport à la prépa, c’est le choc ! J’ai l’impression d’avoir déjà fait beaucoup de choses. J’ai choisi English Track*. Je suis heureux d’être ici.

Sandra // Je suis également en English Track, les professeurs et mes camarades sont intéressants. J’avais une certaine appréhension d’intégrer une promo en cours de route mais tout se passe bien.

*English Track : parcours de 3 ans, 100 % en anglais, par les professeurs internationaux du corps professoral de l’école, en compagnie d’étudiants étrangers.

Etait-ce l’idée que vous vous faisiez d’une école de commerce ? Comment vous êtes-vous préparés au concours ?

Benjamin// En intégrant une préparation à l’Ecole Nationale Supérieure, ce n’était pas  pas ma première idée mais au fur et à mesure des cours, je me suis intéressé à tout ce  qui touchait au management. Je me suis laissé une porte ouverte. J’avais une petite appréhension mais c’est une nouvelle vie qui commence.

Benoît // J’ai fait un BTS directement après le bac et l’année dernière, j’ai eu un déclic pendant mon stage à l’étranger. On m’a parlé de Passerelle et de Grenoble. C’est devenu mon objectif : intégrer l’école. Je me suis préparé aux oraux (PGE/GO) et à la note de synthèse via deux intensives écrit/oral. Cela demande beaucoup de travail personnel comme se lever le samedi matin, pas trop boire la veille ! Mais quand c’est quelque chose qui vous prend, là, au creux du ventre, ce n’est pas un problème.

Virgile // Oui, c’est vrai, beaucoup de mes amis me disaient « ces écoles-là, je ne les tente même pas ». Non, il faut y aller. Après mes études de musique, cela m’est venu au dernier moment. J’avais acquis des connaissances techniques mais il me manquait des connaissances en management. J’ai préparé les concours. Venant de la fac, j’avais une appréhension mais je n’étais pas complexé. La nouveauté me plait. Je suis motivé.

Sandra // Après deux années en fac d’économie gestion, je ne me sentais pas prête. J’ai préféré faire une licence en commerce international à GrandChamp pour préparer le concours Passerelle. Les professeurs en français et en anglais étaient très bons.

Quelle image avez-vous d’une école de commerce ? Vos premiers pas vous confortent-t-ils ?

Sandra // C’est un énorme tremplin vers la vie professionnelle. Je me sens emportée dans un tourbillon. Il se passe quelque chose d’un peu inexplicable que j’essaie de communiquer à mes amis, mes parents. C’est un état d’esprit, de multiples opportunités qui s’offrent. Ceux qui veulent se bouger peuvent vraiment faire beaucoup de choses. On est sur des rails.

Virgile// plutôt bonne a priori. J’avais déjà des retours de personnes de mon entourage qui ont fait des écoles de commerce. L’international, les associations, les profs. J’en avais entendu parler.

Benjamin // Ma grande sœur a fait l’ISC à Paris. Elle a saisi toutes les opportunités, dans les associations ou à l’étranger. Elle est partie dans une université dans le Montana puis a trouvé un travail qui lui plait en relativement peu de temps.

Pourquoi avoir choisi Grenoble ?

Benoît // Déjà, je suis un passionné de ski, ça fait pencher la balance ! Sinon, mon père baignait dans la technologie et moi aussi. Je démontais les ordis. Mon rêve c’est de bosser chez Microsoft ou Google. Quand j’ai vu que Grenoble était centrée sur cette thématique, ça m’a plu. Il y a aussi le MIB (Master in International Business), j’ai habité 9 ans à l’étranger. Sur l’international, vous proposiez le meilleur compromis, en fait.

Sandra // Cela apparaissait comme une évidence. C’était la plus dynamique, c’est ce que je ressentais. D’anciens étudiants de Grand Champ qui avaient intégré Grenoble nous ont fait passer des oraux. Ils nous faisaient rêver, tous étaient très motivés ! De vrais ambassadeurs de Grenoble ! Dans d’autres écoles, c’est différent. J’ai entendu dire que les AP2A s’intègrent moins bien dans la promo, comme à l’EDHEC. Ici ça se passe très bien, il n’y a pas de différence. La ville m’attirait aussi. C’est une école sur la pente ascendante par rapport à d’autres.

Les accréditions ont-elles joué ?

Virgile // En fait, moi je ne connaissais pas beaucoup les classements des écoles. L’année du concours, je m’y suis penché et c’est la meilleure école que j’ai eue dans celles que j’ai jouées. Mais il n’y a pas que ça. Il y a aussi les locaux, le dynamisme. C’est une école jeune et déjà haute dans les classements. Il y a aussi le parcours trilingue qui m’a intéressé (français, espagnol, anglais), l’association Nymphony, le management technologique et l’entrepreneuriat sur le net.

Benjamin // Oui ça joue, en prépa les profs en parlent tout le temps. Il faut avoir une école dans les 15 premières du classement sinon ce n’est pas bon. Mes parents aussi qui travaillent dans la banque et la technologie m’ont dit que Grenoble était une très bonne école. Et comme l’international est un point fort, je peux envisager un double-diplôme à l’étranger ou même un MIB. Ça laisse des opportunités…

Benoît // Les accréditations et le classement ont clairement joué dans le choix de l’école. Cela veut dire de bons échanges avec d’autres écoles, de bons professeurs. Et comme les bons profs font les bons élèves…

Qu’attendez-vous de nous ?

Benoît // Nous préparer au monde du travail. On nous pousse à travailler en équipe, à être un acteur de l’entreprise. Cela m’aide à m’émanciper. Ce sont les meilleures années de ma vie qui m’attendent d’après plein d’amis déjà dans la vie active. Et ici, tout le monde est différent, il n’y a pas de normalité. Ce sont des gens actifs…

Ah bon, on n’est pas normal ?!!!  ;=)

…Il y a une diversité dans cette école qui est agréable. Puis aussi, c’est le réseau qui m’aidera à trouver un travail à la hauteur de mes espérances.

Vous avez tous parlé de vie associative. Est-ce le seul moyen de s’intégrer dans l’école ?

Virgile // Ce serait dommage de ne pas participer car on n’a pas souvent l’opportunité d’entrer dans ces associations pendant nos études. Elles sont omniprésentes mais on peut aussi participer sans en faire partie.

Sandra // C’est l’opportunité de rencontrer d’autres personnes, de monter des projets. Pour moi, c’était un facteur de choix. Je voulais intégrer Altigliss lors du passage des oraux. Je ne conçois une vie à l’école sans en intégrer une.

Benoît // C’est important pour équilibrer vie scolaire et personnelle. C’est le moyen de faire autre chose, de vivre des moments forts entre nous. Demain, si je retrouve un ami qui a besoin d’aide, je suis sûr que j’essaierai de faire le maximum pour lui.

Benjamin // On peut s’intégrer sans passer par une association. Mais je le vois comme un moyen de faire quelque chose qui me plait. Quand on voit des grosses associations comme Altiglisss, le BDE ou le BDS (Bureau des Sports), cela donne un avant-goût de la vie professionnelle. Moi je n’avais pas fait de séjours à l’étranger ou de stages, j’étais un peu complexé aux oraux venant de mon lycée et de ma prépa tout simplement…

De la vie associative à la soirée, il n’y a qu’un pas que je franchis ! Quelle est votre opinion par rapport aux soirées et à l’alcool.

Virgile // C’est certain, tous les soirs on pourrait sortir mais il faut faire la part des choses. C’est à nous de nous organiser.

Une soirée réussie, c’est toujours une soirée alcoolisée ?

Virgile // Une fois tous les 2 ans peut-être mais ce n’est pas une fin en soi. Ce n’est pas terrible, le lendemain on est mal.

Benjamin // Je n’ai pas eu de pression pendant les soirées ici. Pour ceux qui veulent boire, il y a toujours moyen. Mais je n’ai pas eu de pression pour boire absolument comme lors d’événements d’intégration dans certaines écoles.

A votre avis, pourquoi vous a-t-on choisi ?

Virgile // A mon avis, mon parcours atypique a du plaire, tout comme mon projet professionnel. Mais c’est le concours où on a le moins le temps pour parler. Donc j’imagine que  les deux exposés ont du plaire. Mes stages aussi, mon année à l’étranger… J’étais très stressé et je me suis dit que je ne serai pas pris !

Sandra // Ma motivation, mon enthousiasme et mon naturel. J’ai un parcours plus « bateau » en économie-gestion mais j’ai un vrai projet professionnel donc c’est ce qui a du faire la différence. Plus des stages très intéressants où j’ai beaucoup appris.

Benoît // Avec du travail, on réussit à se vendre. J’ai eu la chance de vivre à l’étranger et c’est en cohérence avec ce que je veux faire. J’ai aussi un parcours professionnel que j’ai présenté en citant les partenaires de Grenoble, les produits qu’ils avaient (cloud computing, etc). En plus, je suis tombé sur quelqu’un qui faisait de la communication visuelle comme mon ex… ça m’a aidé. J’étais très stressé avant d’entrer puis je me suis dit « allez Benoît, tu attends cela depuis un an, alors fais l’oral de ta vie ! ». Et ça a marché.

Benjamin // J’étais soulagé quand j’ai vu les cartes de géopolitique. Cela m’a inspiré, j’ai du faire une très bonne entrée en matière. Ensuite, l’échange a été génial avec le jury. Ils ont vu que je m’investis à fond quand je décide quelque chose, ça leur a plu je pense.

Une école, c’est aussi des frais de scolarité élevés. Vous savez pourquoi ? Est-ce que cela vous choque ? Comment vous les financez ?

Benjamin // J’ai la chance d’avoir de très gentils parents qui peuvent se permettre de payer ! Cela ne me choque pas parce que je me rends compte de tout ce qu’il y a ici, les cours, le bâtiment, les programmes, les profs… C’est une organisation gigantesque et impressionnante.

Virgile // ça ne me choque pas mais je trouve quand même cela assez cher. Mes parents m’aident mais je dois faire un emprunt car ils ont eu à financer, avant moi, mon frère et ma sœur. En étant ici, je vois ce que je paie. Je vais essayer de travailler à côté des cours. Chaque année, je le fais pour une dizaine d’heures par semaine.

Sandra // On en est très conscient même si mes parents ont les moyens de les payer. Ils ne voulaient pas casser mes rêves. Il y a des moyens incroyables. On voit pourquoi on paie. Je ne pensais pas que cela se verrait à ce point-là. L’école n’a pas de subvention par rapport aux facs comme vous l’expliquiez.

Une déception, un élément de surprise ?

Benjamin// Comme élément de surprise, j’ai découvert les projets que nous devons tous réaliser, c’est très positif comme le « Raid Chartreuse ». L’idée de tout faire de A à Z est vraiment motivante.

Benoît // Je suis impressionné par l’implication des élèves. Il y a un esprit d’entreprise ici.

Sandra // Tout le monde est corporate !

Ça fait secte ? On peut nous le reprocher vu de l’extérieur.

Benoît // C’est un engrenage, il y a tellement de choses à faire, entre les associations, les projets, les cours. C’est peut-être aussi pour créer un esprit de groupe et un réseau.

Virgile // Une petite remarque négative par rapport à mon parcours trilingue. Pas encore d’espagnol depuis un mois. Sinon tout va bien.

Sandra // Pour moi, c’est la première fois que je partais de chez mes parents. Les premiers cours me confortent dans mon choix.

Une question que vous aimeriez me poser ?

Virgile // êtes-vous fier de ce que vous avez accompli ?

Jean-François Fiorina // Oui et l’école a encore de fabuleuses perspectives. Quand je vois ce qui a été fait, les évolutions en matière de cours, de technologie, d’implantations, de diversité de populations, de diversité de projets. L’inquiétude serait plutôt d’arriver à passer ces prochains caps sans perdre notre esprit entrepreneurial.

Benjamin // En 30 ans vous avez réussi à créer une institution reconnue, vous n’avez pas peur de ne pas y arriver par moments ?

Jean-François Fiorina // Je ne suis pas seul à l’avoir créée ! L’avantage c’est que tous les indicateurs ont été positifs. On entre maintenant dans des catégories qui rendent les choses plus difficiles et complexes. Je prends souvent cette image sportive : les matchs sont de plus en plus difficiles, c’est la Coupe du Monde tous les jours ! Mais comme les résultats sont là, cela nous aide à oublier la fatigue !

Benoît // La fusion des écoles de Bordeaux et Marseille vous fait-elle peur ?

Jean-François Fiorina // Non parce que la force des écoles, c’est d’avoir des modèles différents. En ce moment, ce sont les fusions qui se développent. Tous les journalistes que je rencontre me posent la question suivante : avec qui allez-vous fusionner ? D’HEC à Brest, cela passe par des fusions ou des alliances comme ici. Pour nous, l’important c’est de voir quelle est la valeur ajoutée d’une fusion. Si c’est juste pour additionner des chiffres et que cela ne fonctionne pas, je ne vois pas l’intérêt.

Ma seule inquiétude, c’est l’impact que ces fusions auront sur les classements. Quelle sera leur réponse ? La logique quantitative pourrait nous faire régresser. Combien vous alignez de profs, d’étudiants, d’étoiles CNRS. Le ramèneront-ils au nombre d’étudiants ? Moi, je crois beaucoup à la communauté des écoles. Je suis président de Passerelle. Je pense qu’il faut être les plus différents possible et les plus groupés pour attirer des étudiants aux profils et talents variés. Pour moi, Virgile a aussi bien sa place à HEC que  dans une école en fin de classement.

Je crains plus la concurrence des universités françaises et étrangères. Ces dernières bougent beaucoup. Pour vos petits frères et sœurs, le choix, ce sera Grenoble, Montréal ou Shanghai… Notre challenge est plutôt là.

Virgile // Des projets de fusion ?

Jean-François Fiorina // Non. Après il peut y avoir des opportunités. L’école est jeune. Nous sommes bien placés pour trois raisons :

  • Notre positionnement technologique est en adéquation avec la ville. Il y a un écosystème local fort autour de cette thématique que ce soit dans les entreprises, les labos de recherche ou les écoles,
  • Nous nous sommes lancés très tôt dans la quête des accréditations. Ce choix a marqué le développement de notre école. Une réussite qui nous a structuré même si ce furent des chantiers très exigeants mais maintenant nous les avons !
  • Nous développons des alliances. Le fait de travailler avec d’autres écoles d’ingénieurs ou de design sur des projets précis, tout en conservant nos indépendances, nous donne souplesse et réactivité.

Virgile // Quel a été votre parcours ?

Banquier puis consultant en donnant toujours beaucoup de cours et de formations – initiale et continue – en parallèle.

J’ai ensuite travaillé à l’ESC Amiens puis je suis arrivé à Grenoble en 2000 comme responsable des Mastères Spécialisés. En 2003, je suis devenu Directeur de l’ESC Grenoble et en 2012, Directeur Adjoint du groupe Grenoble Ecole de Management.

Je suis également très impliqué dans la communauté des écoles en tant que président de Passerelle et Vice-Président d’Atout + 3, ainsi que membre de la Commission « Accréditation » de la Conférence des Grandes Ecoles. Je fais aussi partie d’un groupe de travail sur  « la réforme des CPGE », initié par le Ministère de l’Enseignement Supérieur.

Je suis ravi de vous avoir rencontrés et que vous soyez des étudiants passionnés et heureux. Rendez-vous dans six mois !

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