Avant de rédiger ma « Lettre au Père Noël », je vous propose ce post « Ecole du futur » sur une révolution annoncée : le développement des certificats de compétences. Nous venons de délivrer à nos étudiants les premiers certificats Web 2.0 qui valident leurs compétences professionnelles numériques. Et cette semaine, j’ai lancé le certificat « Hanploi » (Management & Handicap)[1].
Pourquoi des certificats ? Complément de l’indispensable diplôme qui valide un niveau et un potentiel, le certificat s’attache à une compétence professionnelle précise. Aux yeux des entreprises, il garantit un savoir faire avéré, une aptitude à exercer un métier.
On connaît bien le TOEIC pour l’anglais ou le certificat Microsoft pour la maîtrise de l’outil informatique. A propos de ce dernier, je suis d’ailleurs surpris par le nombre de nos étudiants qui coiffe leurs concurrents sur le poteau d’un recrutement grâce à lui. Nous développons également nos propres certificats : avec l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) par exemple. Pour nos étudiants qui s’orientent vers les métiers de la banque et de la finance, sans ce sésame, peu de chance de décrocher un job…
Comment ça marche ? Le certificat est conçu soit par l’école ou un groupe d’écoles qui le délivre, soit en association avec un syndicat professionnel. L’objectif est de rendre cette acquisition simple, lisible, intégrée dans le cursus pour les étudiants qui le souhaitent. Je pense que la création d’une bibliothèque de certificats de compétences facilitera leur mise en place.
L’étudiant certifié doit être en capacité de mener des missions dans un domaine de spécialité, les achats par exemple. Après une année de césure en entreprise, des stages, ses capacités professionnelles spécifiques sont évaluées et certifiées s’il a été concrètement capable d’occuper un poste d’acheteur ou d’assumer des responsabilités dans le domaine. Le certificat rassure donc l’employeur mais donne aussi du poids à un C.V.
Le public étudiant n’est pas le seul concerné. Le certificat peut également servir lors d’un recrutement. Une entreprise intéressée par un profil le fidélise tout en lui conférant une compétence manquante. Le certificat devient alors un élément du plan de formation de l’entreprise, d’accompagnement et de développement personnel pour le salarié.
Dernier cas de figure, l’entreprise souhaite normaliser les compétences de ses salariés ou les élever. Une banque peut ainsi requérir à ce dispositif pour qualifier certaines catégories de son personnel, une entreprise industrielle pour monter en compétence ses acheteurs.
Eviter les dérives. Le risque de voir se multiplier le nombre et la course aux certificats est réel. Les étudiants n’ont pas vocation à les collectionner. Cela n’a pas de sens. Ils doivent être le continuum de stages ou d’apprentissages comme je l’ai expliqué dans mon précédent post, ou valider une compétence phare et cohérente de l’école dont ils sont issus comme le certificat web 2.0 chez nous.
En aucun cas, je le répète, ils ne doivent cannibaliser le diplôme qui valide un potentiel, des savoirs et des savoirs être, le certificat des savoir faire métier. Il est nécessaire de se préparer à cette lame de fond qui sera l’une des composantes importante de l’école du futur.
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J’ai également noté dans l’actualité…
- Pour un « dialogue social Web 2.0 » préfigurant une nouvelle conception de la vie en entreprise avec la génération Y (Tribune d’Olivier Labarre, DG du cabinet de consulting BPI Group, Le Figaro du 6/12/12).
- L’excellent supplément de décembre « Enjeux/Les Echos » sur L’économie post-crise où les économistes se remettent en question.
- Dans l’actualité de l’école du futur, j’ai noté la volonté de « refonder l’école par le numérique », formulée en octobre dernier par Vincent Peillon dans le cadre la feuille de route du quinquenat.
Il présente demain 14 décembre son plan numérique devant le Conseil supérieur de l’éducation.
[1] Hanploi, certificat Management & Handicap, est le fruit du partenariat entre l’association Hanploi et l’ESC Grenoble. Il offre à nos étudiants la possibilité de se construire une compétence complémentaire (théorique et pratique) de manager de la diversité.
Vous pouvez proclamer que « En aucun cas, je le répète, [les certificats] ne doivent cannibaliser le diplôme », il est clair que ces « certificats » sont l’aveu d’une faiblesse du diplôme. Imagine-t-on un certificat de mathématique à l’X, ou un certificat de finance à HEC ?
Merci pour votre contribution. Je considère, en effet, que le certificat ne doit pas cannibaliser le diplôme. Ils valident des acquis et des compétences de nature différentes : niveau et potentiel vs compétences métiers et outils techniques. Toute la finalité est de jouer une partition équilibrée et gagnante pour l’étudiant et l’entreprise.
Un certificat HEC ou de maths de l’X sera peut-être aussi la conséquence de la validation d’un MOOC… ou la validation d’une compétence dans la cadre d’une démarche de séniorité.
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