2013/2014, la vague du e-learning et de l’école du futur traverse le monde ! Educatec-Educatice , WISE au Qatar, Online Educa Berlin, Learning Talent Development à Paris, eLearning expo Lyon , iLearning et eLearning Africa en 2014 … les salons s’enchaînent. Bonne nouvelle, la pédagogie et l’enseignant y ont toute leur place. Parallèlement nous apprenons que la France chute dans le classement PISA (25ème sur 65, 2 places perdues par rappport à 2009). Pourquoi ce contresens ?
Dans cette offre pléthorique de salons consacrés aux nouvelles formes d’enseigner, c’est une belle réussite que de recevoir le prix de l’innovation pédagogique par l’un des plus anciens (Educatec-Educatice) !
Hélène Michel, professeur à Grenoble Ecole de Management, vient d’obtenir le 1er prix de la catégorie Enseignement Supérieur des Trophées des Technologies éducatives pour son projet Ecole du futur « GEM in Game ». Le prix a été remis lors du salon Educatec-Educatice le 21 novembre 2013.
Un cocorico, certes, mais également une responsabilité qui maintient une pression positive et une émulation dans nos équipes engagées sur ces nouveaux territoires. Positionnement du professeur comme élément central des dispositifs, importance des pédagogies multiples selon les besoins et les cibles… l’école du futur interroge nos pratiques. C’est une préoccupation permanente mais finalement rassurante puisque le rôle de l’école et de l’enseignant est renforcé.
Au-delà de l’engouement qu’elle suscite jusqu’en Afrique, l’école du futur est une vraie opportunité, à condition de construire une stratégie d’établissement précise et bien ancrée dans l’expérimentation. Elle ouvre le champ des possibles, bien au-delà du fait technologique, et couvre même celui des certifications. Nous venons de finaliser un certificat « Handicap » associant dans une école, pour la première fois, des enseignants et le personnel administratif.
Les experts sur ces différents salons ont également souligné le potentiel de ces nouvelles pratiques pédagogiques pour accompagner et remettre sur les rails les élèves décrocheurs et les populations trop longtemps éloignées de la formation.
PISA, triste réalité
Quel contraste avec cet autre versant de l’actualité éducative qui semble bien loin de la vague enthousiasmante de l’école du futur ! Certains tenteront d’argumenter sur la méthode PISA pour masquer une réalité catastrophique : notre note globale baisse dans le classement des pays de l’OCDE et pays partenaires. L’enquête publiée le 3 décembre confirme la tendance avec deux points noirs pour notre système éducatif en perte de vitesse depuis 2000 :
- 5 places de moins en mathématiques alors que nous étions dans le quart supérieur, nous sommes maintenant dans la moyenne OCDE.
- Des inégalités qui se creusent. Les « bons » sont toujours plus performants et les « mauvais » de plus en plus nombreux. A tel point que l’étude signale qu’ils auront du mal à participer « de manière efficace et productive » à la vie du pays. Sic ! Et que dire des lycées de centre-ville fortement dotés vis-à-vis des « laissés pour compte » des zones difficiles…
Ce résultat entrainera-t-il un « choc » salutaire ? C’est par une réelle EVALUATION des politiques éducatives que nous sortirons de ce cercle vicieux. Notre système éducatif, à la fois cloisonné et inégalitaire, ne remplit plus le contrat républicain. Les discours lénifiants ou idéologiques ont montré leur inefficacité depuis fort longtemps… Ne nous trompons pas de débat. Il y a urgence.
Pingback: L’école du futur passera-t-elle pa...