Les business schools ne vivent pas en autarcie ! Bien au contraire, elles s’inscrivent d’abord dans leur territoire. Une proximité qui participe à la vie locale et l’anime. Que ce soit en matière pédagogique et de recherche, économique ou culturelle, Grenoble et son école de management, en sont l’exemple. Dans le droit fil du projet BSIS* initié par la FNEGE, nous avons fait de la mesure de notre impact sur notre environnement l’un de nos axes stratégiques. Au-delà de la mission de fournir profils et compétences aux entreprises locales, nous sommes acteur, à part entière, de notre territoire. En voici, les principales illustrations.
- Accompagner la création d’entreprise
L’école apporte aux porteurs de projets de la région – et pas seulement à ses propres étudiants -, la possibilité de créer leur entreprise. Ils ont ainsi l’opportunité de tester leur idée, de valider le projet ou d’être accompagné dans leur développement. C’est pour moi un impact important, un enjeu de politique industrielle et de positionnement de la ville. Notre mastère spécialisé Entrepreneurs, aide, chaque année, un peu plus de 150 start-up, porteurs de projets et créateurs d’entreprise. C’est vraiment dans notre mission. Que les entreprises n’hésitent pas à venir nous rencontrer !
L’école s’implique également dans toutes les instances économiques (pôles de compétitivité), initiatives de pointe (French Tech/Digital Grenoble) et politiques de la ville (Giant-campus de l’innovation).
Nous sommes d’ailleurs une « entreprise » qui a doublé sa taille tous les 5 ans depuis 10 ans. Nos 4000 étudiants constituent un apport économique important puisque la plupart ne sont pas grenoblois d’origine. Et je ne compte pas les 4000 admissibles sur les 15000 candidats au concours qui viennent à Grenoble passer les oraux ou la journée des parents. Chaque année, près de 1000 familles viennent découvrir l’école et généralement passer un WE à Grenoble.
- Participer aux débats de société
Avec la 7ème édition du festival de géopolitique, GEM et ses partenaires montrent l’exemple en matière de contribution au débat public. Cette géopolitique, culture générale de la mondialisation, accueille pendant 4 jours, 100 conférenciers et 10.000 visiteurs sans compter ceux qui suivent le festival en ligne. Ouvert au grand public depuis son origine, l’événement accueille de plus en plus de citoyens, de professeurs de collèges et de lycées, de journalistes au fil des animations (conférences, films, expositions…).
Les associations de l’école, GEM en débat et Xpression invitent régulièrement des intervenants de renom qui participent au rayonnement de la ville. Elles sont impliquées dans le festival de géopolitique.
Notre objectif est de développer ce type d’événement parfaitement complémentaire de missions d’enseignement et de formation d’une grande école.
- Ouverture à la diversité
On nous accuse souvent de ne fournir que des profils pour la très grande entreprise, ce n’est que partiellement vrai. Certaines filières intermédiaires comme l’Institut de Formation Commerciale (IFC), offrent aux PME locales des professionnels de la vente et du marketing. Notre modèle de développement est basé sur des partenariats avec des centres de formation consulaire, par exemple. Nos étudiants ne sont donc pas tous destinés à entrer chez L’Oréal ! Pour l’IFC, ce sont quelque400 étudiants qui sont diplômés chaque année, sans compter notre filière de sportifs de haut niveau qui alimentent les clubs sportifs de l’agglomération.
Plus globalement, notre politique d’ouverture à la diversité sort de sa phase expérimentale, après ses 5 premières années. Ouvrir l’école à tous, quel que soit son origine, son parcours ou son handicap, constitue une priorité. Ces dispositifs de formation permettent à chacun, s’il est qualifié et sélectionné, de pouvoir entrer dans une grande école. Une centaine d’étudiants bénéficient de cette ouverture. Le dispositif diversité sociale concerne une quinzaine de lycées dont dix dans l’agglomération grenobloise, les IUT et la prépa Champollion.
- Action culturelle et sociale
Je souligne également les réalisations de nos associations : du guide des restaurants avec Le Dahu, au soutien scolaire avec SOS, en passant par le festival Roots’n’Culture… Elles participent à la vie de Grenoble par une activité permanente et intense. Certains de nos étudiants choisissent d’ailleurs un parcours spécifique dit « associatif » pour valider leur diplôme.
- Partenariats et alliances
Nous avons cette chance de pouvoir travailler avec l’ensemble des composantes universitaires de Grenoble, des Sciences à la Littérature, sur des doubles cursus ou doubles diplômes. Ces alliances pédagogiques ont un impact réel sur l’attractivité du territoire. Je prends souvent l’exemple de la filière commune GEM/Licence de Littérature (Université Stendhal) qui attire spécifiquement des étudiants à Grenoble. On dépasse les 150 étudiants dans ces doubles cursus.
Notre capital, au-delà de notre impact financier et d’emplois, est immatériel. C’est aussi un capital immatériel pour la ville. Une image à l’international. Grenoble devient une déclinaison de marques : Grenoble-ville ; Grenoble-universités ; Grenoble-école de management. Ces sont des marques qui doivent se renforcer pour servir son territoire et non l’anesthésier ! On s’aperçoit qu’une bonne école est une école qui est très bien insérée dans sa proximité.
*« Le dispositif BSIS a été conçu pour déterminer l’étendue et la nature de l’impact d’une Business School sur son environnement local – la ville ou la région dans laquelle elle est située. » (cit. FNEGE). Il est constitué de critères objectifs pour les business schools et au-delà, et a même été reconnu au plan international.