Le blog de Jean-François FIORINA

Bachelor, radiographie d’une formation plébiscitée

bachelor

Retour cette semaine sur un niveau de formation en plein développement depuis quelques années, le bachelor. Plébiscité par les étudiants et les entreprises, il s’est imposé par son orientation terrain, sa courte durée et son positionnement efficace sur un marché porteur, celui du cadre intermédiaire dans les entreprises principalement de service.

Bachelor qui es-tu ?

« Le Lauréat » ?  joué par Dustin Hofmann dans ce mythique film de Mike Nichols ? Pas tout à fait ! Mais voici quelques éléments de cadrage.

Cette formation se décline de plusieurs manières, de bac à bac + 3 :

  • via les écoles de commerce (deux années de fondamentaux + un trimestre de spécialisation et un trimestre d’international),
  • à la suite d’un premier cycle complété par une année de bachelor dans une université anglo-saxonne (soit 2 ans + 1 an à l’étranger), ceux qui viennent d’IUT et de BTS bénéficient tout de suite d’une expérience et élèvent leur niveau d’anglais,
  • à la suite d’un BTS dans un IUT,
  • via des établissements étrangers directement en France,
  • de bac à bac + 4, formule proposée par quelques grandes ESC : ESSEC, EM Lyon, KEDGE, NEOMA, ESC Troyes et ESC La Rochelle. Mais ce post n’est pas centré sur cette formule qui obéit à d’autres objectifs.

Elle va poursuivre son développement parce qu’elle correspond à un vrai besoin. Je constate, en tant que Président de Passerelle, une augmentation du nombre de candidats titulaires d’un bachelor, quelles que soient les catégories. Certains étudiants commencent à hésiter entre la classe prépa et les bachelors, c’est donc la preuve que ce sont des formations qui montent en puissance. Avant la question était plutôt DUT ou prépa, maintenant c’est bachelor ou prépa.

Preuve de leur « institutionnalisation » et de leur succès grandissants, les classeurs s’y intéressent (Le Parisien, L’Etudiant, Le Point, Le Figaro… ).

 

Quels sont avantages d’un bachelor ?

 

  1. C’est facile d’accès après le bac, sur dossier ou sur concours.

Les bacheliers savent immédiatement s’ils sont admis dans une formation en passant par APB, ce qui ne coûte rien,

  1. C’est une formation à vocation pratique, avec du terrain, de petits effectifs et, souvent, une spécialisation,
  1. Quand il est rattaché à une grande école, ses étudiants bénéficient de tous les services associés,
  1. Ce sont des formations tournées vers l’international (un trimestre ou une année pour les bachelors à l’étranger),
  1. Il laisse ouvert le champ des possibles. À l’issue de la formation, deux options :

– l’emploi sur un marché du travail plutôt porteur compte tenu de l’attirance des entreprises pour ce type de talents, de bon niveau et encore polyvalents.

– la poursuite dans un cycle supérieur en passant différents concours dont Passerelle bien évidemment !

 

Quels inconvénients ?

 

  1. Le Bachelor n’est pas un nom protégé.

Certains établissements, sans aucune reconnaissance, le proposent sans gage de qualité et de sérieux. Mise à part le visa, le grade Bachelor n’existe pas, même si la CEFDG y réfléchit.

Dans les écoles visées, il n’y a pas de soucis. D’autres établissements sont purement « sauvages ». Ils facturent des frais de scolarité élevés avec beaucoup de déception au final.

  1. Des banques de recrutement multiples, additionnées à APB, cela fait beaucoup.
  1. Une grande diversité de choix et de montages possibles. Abondance de choix peut nuire : on parle de 1000 références ! Pas facile de s’y retrouver…

 

Le Bachelor vu des grandes écoles

 

Pour nous, c’est un avantage indéniable. Nous disposons ainsi d’une offre globale de formation en fournissant aux entreprises des profils intéressants que nous n’aurions jamais eus au sortir du bac. Je considère que ce sont des bons programmes, de bons profils étudiants, avec une organisation pédagogique et universitaire, plus légère – moins « sur mesure » – que le programme grande école. Le bachelor s’organise autour des fondamentaux et de deux ou trois options au maximum.

Le bachelor questionne cependant notre modèle. Est-ce une formation généraliste qui prépare aux études supérieures ou une formation dont la logique professionnelle prévaut ?

Quel modèle économique ? Les frais de scolarité ne sont pas identiques mais nos coûts restent ceux d’une grande école. Comment articuler l’ensemble même si cela représente, bien sûr, de nouvelles ressources ?

Seul inconvénient, le manque de visibilité. Il s’agit d’un nouveau segment de formation que connaissent mal les familles. Tous les bachelors ne se valent pas… Idem pour les entreprises. La rémunération via les conventions collectives se situe, pour l’instant, plutôt à bac + 2 et non à bac + 3, ce qui serait logique. Il y a donc un effort d’explication et de pédagogie à faire sur ce point.

Et puis, de temps en temps, comme le bac devient de plus en plus accessible, nous devons accueillir des étudiants mineurs. Nous ne sommes pas forcément équipés pour gérer ces profils.

Il s’agit également d’un marché plus régional que national. Toute la difficulté est d’arriver à se distinguer. Les avantages concurrentiels tiennent sur quelques spécialisations, sur des services ou comme pour nous, à GEM, sur notre capacité à offrir une formation sur trois sites que sont Londres/Paris/Grenoble, « tout en anglais » avec des étudiants étrangers (50 % des effectifs).

 

Pour conclure, je voudrais rappeler l’importance de la première année dans nos écoles, une année de découverte, de réflexion, d’orientation, de vie associative intense. Je n’aimerais pas qu’elle soit sacrifiée. Notre modèle grande école a fait ses preuves, attention à ne pas l’oublier trop vite !

 

Commentaires (3)

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