Retour sur le développement d’un réseau social qui risque de bousculer le paysage de l’Enseignement supérieur : Linkedin et ses 350 millions de membres ! J’ai souvent exprimé qu’Amazon et Google seraient nos plus durs concurrents, préfiguration de l’ « Uber school » décrite par @RocheLoick dans l’un de ses récents posts « Demain sera leader de l’éducation une structure qui ne possédera aucune école ». Mais j’aurais dû également évoquer Linkedin. En quoi ce réseau va-t-il changer le visage de l’enseignement supérieur ? Menaces et opportunités.
Les signes ne trompent pas. Linkedin s’intéresse directement au marché de la formation supérieure avec le rachat du portail e-learning Lynda. Je partage également l’analyse d’Henri Isaac dans Le Figaro du 23 juin qui considère que « La plus grande révolution numérique de l’enseignement supérieur viendra de… Linkedin », bon complément des différentes discussions que j’ai tenues avec des professeurs sur la notion de compétences. Elle nous ramènent toujours à Linkedin qui s’attèle à créer une cartographie européenne des compétences. Pourquoi quelles raisons s’y intéresser très sérieusement ?
- Justement pour cette notion de compétences. Dans la transformation de l’enseignement supérieur, nous sommes en train de passer de la notion de connaissances à celles de compétences. Avec Linkedin, sans faire beaucoup de science fiction, tout membre peut valoriser ou « certifier » les compétences d’un tiers. Nos étudiants, pour obtenir le job de leurs rêves dans l’entreprise de leurs rêves seront tentés de demander à leurs camarades de valider leurs compétences, de demander un grand nombre d’avis pour impressionner le recruteur ! Donc attention, pour nous, enseignement supérieur, de bien travailler le sujet parce que nos formations pourront être galvaudées par un simple appel au peuple. En regardant le côté positif, nous avons là une opportunité de travailler avec Linkedin. Objectif : faire en sorte que nos étudiants, en plus de leur diplôme aient une liste de compétences certifiées en association avec ce réseau ou d’autres opérateurs, d’ailleurs. J’en veux pour preuve deux Ed Tech que j’ai rencontrées récemment qui travaillent dans cette perspective. Nous verrons la semaine prochaine comment mieux travailler avec Linkedin.
- Pour la notion d’employabilité et d’identification. Un de mes récents posts abordait la question de la maîtrise de ces réseaux pour garantir une présence de qualité, être identifié de manière positive. Ceci est donc vrai autant pour nos étudiants que nous devons préparer et former tout autant que pour nous, institutions. Si l’on n’y prend pas garde les étudiants pourront très bien se passer de nous ! D’où l’obligation d’être une marque d’excellence et de travailler sur la notion de valeur ajoutée : en accompagnant le projet professionnel des étudiants qui offrira des moyens supplémentaires de rentrer en relation avec des recruteurs, des entreprises, des experts. Je le vois comme un cercle vertueux où chacun enrichit sa communication plutôt qu’une concurrence multiforme qui rend inaudible les messages des uns et des autres.
- Pour les relations avec les Alumnii. Tout le monde reconnait la difficulté de créer et d’animer un réseau d’Alumnii. Toutes les solutions mises en place seraient boostées avec Linkedin pour entrer plus facilement en relation avec les anciens (groupes thématiques et ciblage par promotion, événements virtuels et réels, newsletter intégrée, etc). Je le vois – là aussi – comme une opportunité, celle de simplifier la gestion des fichiers (mises à jour des parcours, par exemple), de les partager, et de faciliter la communication. À l’inverse, ce serait une menace – si l’on ne fait rien – puisque les groupes spontanés se multiplieront immanquablement créant ainsi de fortes dissonances de communication et des conséquences certaines en terme de qualité et de lisibilité.
- Pour la prospection aussi bien auprès des étudiants que des entreprises ou des experts. Nous sommes de plus en plus des entreprises du savoir qui devront développer et valoriser nos contenus. Le réseau social est l’un des moyens de rentrer en relation avec des experts, des spécialistes, des académiques dans le monde entier. Une manière de démultiplier le nombre de contacts qualifiés et donc de développer des stratégies de contenus.
- Pour le développement de l’apprentissage, au sens de l’acquisition de connaissances. Les étudiants vont apprendre à dialoguer, à résoudre des problématiques posées au sein des groupes Linkedin. Cela fera partie de l’école du futur, de l’expérimentation, des tests et du développement des connaissances dont bénéficieront nos élèves en participant à la recherche de solutions.
Autre élément ce sera peut être le développement de formations, avec des liens qui mettront en relation compétences et formations qui permettront d’aller plus loin. Un marketing one to one performant.
- Pour les classements et le big data. Ce dernier permettra d’analyser de nombreux paramètres (secteurs professionnels les plus visités – par qui ?, compétences valorisées, comportement des entreprises et des recruteurs, veille… Et puis surtout les classements, il y aura une totale transparence. Les étudiants potentiels pourront se dire « est ce que GEM est la meilleure formation pour devenir géopolitologue, auditeur, consultant ou autre ? » Chaque étudiant pourra générer son propre classement, savoir quelle est la meilleure école selon ses critères, lister des personnes à interroger pour étayer son choix.
La semaine prochaine : comment mieux travailler avec Linkedin (… et d’autres) ?
bonjour,
intervenant sur un master je forme deja mes étudiants à l’usage des réseaux sociaux (dont la question : etre recruté via les réseaux sociaux). Je pense qu’il est important qu’ils connaissent ces réseaux, comment rédiger un profil complet, comment optimiser sa présence, en trouvant les bons profils (il y a de tres bonnes techniques de recherches booleennes pour trouver un type de profil dans une ville une région ex les responsables commerciaux à paris), comment entrer en relation (attention au message par défaut dans lk). Il est aussi important de comprendre la logique de fonctionnement de ce type de réseaux – effet whuffie de tara hunt).
Si ce type de réseau facilite l’étude des parcours des étudiants une fois sortie de la formation (pour l’avoir testé c’est tres efficace),développer un réseau à l’aide de ce type d’outil n’est pas aussi simple que ça (il vaut mieux avoir un animateur dédié).
Je vous suis complètement sur l’offre de formation associée aux profils. Nous réalisons nous meme le diagnostic des compétences que nous maitrisons, une information sur les postes visées suffirait à proposer le développement des compétences manquantes à travers des formations courtes/ou longues.
Nous devons exploiter ce type de réseau, et en tirer le maximum pour insérer nos étudiants. J’ai déjà pu mettre en relation des etudiants avec des entreprises via LK par exemple.
Il ne tient qu’à nous d’exploiter intelligemment ce type d’outils.
Vous avez tout à fait raison et certaines universités s’y mettent déjà. A l’adresse suivante une présentation de Abertay university, Dundee, Ecosse, délivrée à EUNIS 2015 : http://www.eunis.org/eunis2015/wp-content/uploads/sites/3/2015/04/EUNIS2015_submission_30_P3_TRACK_1_slot_11.pdf
Bonjour jean-François,
Merci de prolonger ma tribune. Je souscris pleinement à tes analyses sur ce sujet dont la prise de conscience est récente pour de nombreux établissements. La question des compétences est effectivement le vrai sujet et un sacré défi pour nombre de formations quant à leur identification précis avant de pouvoir les recenser, les valider dans un e-portfolio quelconque connecté à LinkedIn mais aussi au CPF qui évoluera vraisemblablement vers un portefeuille de compétences à terme. Il y a la de beaux chantiers du côté des responsable de formation mais aussi sur nos systèmes d’information.
Bien à toi
Et l’on pourrait ajouter à la liste des raisons de s’intéresser de près à LinkedIn, la nécessité pour les étudiants d’acquérir la « démarche de reseau », une compétence indispensable, dont l’acquisition et la mise en œuvre sont facilitées par la maîtrise des réseaux sociaux par les étudiants.
C’est vrai, une raison de plus !
Il va y en avoir de plus en plus. La problématique est comment travailler avec LK
Merci
Au plaisir de te revoir
Merci !
Merci
Bonjour,
je pense qu’il y a plein de choses intéressantes à faire avec lk ou tout autre réseau.
Des enquetes métiers : qui permettent aux jeunes sous l’angle de la découverte d’un métier de prendre contact avec des professionnels et de découvrir un secteur d’activité
Des participations à des groupes thématiques : pour découvrir le type de communication qui existe, les thèmes d’actualité du secteur…
Nous pouvons aussi leur apprendre à « chasser » des profils, entrer en relation, passer du réseau virtuel au réseau réel
Le chantier est ouvert
Comment travailler avec linkedin ?
je pense que c’est une démarche à intégrer à des cours sur le projet professionnel. Au meme titre que le cv, il y a le réseau professionnel en ligne, …
Il est possible de reprendre toute la démarche projet pro et de la décliner avec ce type d’outil. Ce qui consiste à ajouter une rubrique réseaux sociaux professionnels.
Personnellement je travaille sous la forme d’un cours Trouver un emploi/stage via les réseaux sociaux ? le point d’interrogation étant un élément important.
Apport théorique, étude de profils intéressants, techniques pour trouver des profils intéressants, entrer en relation, faire vivre son profil…
Et j’utilise lk pour faire parvenir des news à mes étudiants enciens etudiants
LK me sert aussi à savoir ce qu’ils sont devenus …