En pleine forme pour cette rentrée, je remarque cependant que l’actualité estivale de l’Enseignement supérieur se répète inlassablement, un vrai marronnier comme disent les journalistes ! Mêmes questionnements, du « copier/coller » depuis des années ! Celles et ceux qui pensent qu’en reproduisant toujours les mêmes comportements et discours, le changement va s’opérer, se trompent lourdement.
- Le classement de Shanghai : la France n’y brille pas mais questionne toujours la pertinence de ses critères d’évaluation. Réponse un peu courte pour la 6ème puissance économique mondiale qui a d’ailleurs perdu une place, cette année, devancée par le Royaume-Uni. Quand on a de la fièvre, casser le thermomètre la fait rarement descendre ! Stop ! Ce ne sont pas les règles du jeu qui sont responsables de nos résultats. A-t-on déjà vu un Championnat du monde dont les règles s’adapteraient à chacune des nations participantes ?
Sommes-nous bien conscients de la compétition internationale qui se joue en matière d’Enseignement supérieur, d’influence, de développement économique et social ?
- Sélection en master (entre autres) : c’est maintenant devenu une habitude (cf mon post sur la juridisation des relations). Les recours administratifs s’installent dans le paysage avec des jugements qui condamne souvent la puissance publique. Mais rien ne change. Faire « glisser » la sélection de manière officieuse en fin de licence voire en fin de M1 pose question. Un manque de courage politique qui conduit à une incompréhension totale.
- Non affectation d’étudiants. 7500 n’auraient pas eu d’affectation cette année. Comment ne pas anticiper la croissance démographique étudiante ? Pourtant évidente.
- Une rentrée plus chère. C’est, chaque année, la même évolution.
- Frais de scolarité. Je conseille la lecture du post de Loïck Roche sur cette question. Il met cinq points sur les « i ». Éclairant.
- Pénurie de logements étudiants. Malgré les sommes considérables engagées dans les différents plans Campus, le manque de logements étudiants est notamment souligné dans Les Echos du 18 août dernier.
- Afflux d’étudiants dans les établissements privés. La croissance du nombre des établissements privés démontre la santé de ce secteur qui répond à une demande de plus en plus forte.
L’ensemble de ces « récurrences » m’amène à poser les questions suivantes : Veut-on un Enseignement supérieur de qualité, en phase avec la réalité économique ? J’en doute.
Les mots et les maux de l’Enseignement supérieur subsistent. Si rien n’est fait, les choses vont s’aggraver. Preuve que toute approche idéologique ou dogmatique ne résout rien.
- Cela ne fera qu’entraîner les rires de nos concurrents étrangers qui récupéreront les meilleurs étudiants dont les frais de scolarité seront sans commune mesure avec les nôtres ! Et selon un sondage Opinion Way/Le Figaro du 2/9/2015, « 75 % des parents français préféreraient que leur enfant étudie à l’étranger ».
- Cela ne fera qu’entraîner le développement de l’offre privée dans l’Enseignement supérieur et la sélection y compris dans le secteur public. Sic !
Alors qu’une rentrée reste pour moi synonyme de joie, d’énergie et de nouveaux projets, la presse et ses débats ne bruissent que de problèmes : manque de moyens, mouvements sociaux et grèves déjà programmés contre la réforme du collège… drôle de manière de donner envie aux principaux intéressés, les élèves et les étudiants, d’aborder positivement ce nouveau cycle !
Dernier point, je n’ai pas encore analysé dans le détail les propositions d’Alain Juppé pour l’Éducation mais je vous en ferai part sous peu.
Gardons l’esprit positif ! Bonne rentrée à toutes et tous !