
François Garçon. DR
Entretien sans concession avec François Garçon sur les élites hexagonales.
Spécialiste de la Suisse et de la formation des élites, François Garçon ne mâche pas ses mots sur le mode de fonctionnement endogène des élites françaises. « Motivées par la rente et la toute puissance que leur procurent leur diplôme », cette exception française expliquerait nos blocages à l’aune des comparaisons internationales que propose le chercheur, auteur et enseignant-chercheur à l’université Paris I. Entretien.
Jean-François Fiorina (FF) : il y a chez vous deux sujets qui m’intéressent, qui sont la Suisse et les élites. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous y intéresser et particulièrement aux élites ?
François Garçon (FG) : à 50 ans, après avoir participé au lancement de Canal+, travaillé à TF1 et créé plusieurs sociétés, je me suis retrouvé au chômage. Muni de mon « seul » doctorat, j’ai découvert qu’en France, le marché du travail était surplombé par un plafond de verre qui m’avait échappé notamment quand je travaillais pour mes actionnaires américains et anglais : le diplôme. J’ai alors découvert – avec stupéfaction – ce qu’était l’élite française : des anciens premiers de classe constitués en castes, aux comportements souvent féodaux. A leurs yeux, le diplôme valait toutes les expériences ! Et mon doctorat était un diplôme qui ne valait guère plus que le BEPC.
Le mal est endémique. Citez moi sur la planète un journal comme Les Echos qui, tous les jours, informe si tel dirigeant sexagénaire passant du marketing de Total à la DRH de Thalès (ça doit exister !) est ancien élève de l’ESSEC ou de HEC. Et les nécrologies valent leur poids en cacahuètes : on vous précise que le décédé, âgé de 92 ans est ancien « agrégé de l’université » ! Cette information passe devant toutes les autres. Ces breloques scolaires sont pathétiques, comme le sont les décorations sur la veste du dictateur nord coréen. En Suisse, un an après votre diplôme, on ne sait même plus d’où vous vous venez. Seuls les résultats obtenus dans votre vie professionnelle comptent. Qu’avez-vous fait dans votre précédent poste ? Ça me paraît clairement plus sain que de savoir dans quelle école vous étiez voilà quarante ans.
Le caractère féodal des dites élites françaises se lit encore dans les hiérarchies entre les écoles. On se déplace horizontalement, sans jamais pénétrer la caste supérieure qui s’entend pour ne recruter que des clones à son image, issu du même parcours. Regardez le pullulement de la promotion Voltaire autour de François Hollande. Cette élite a su aussi étaler sur grande échelle son incurie : je songe à Areva, au Crédit Lyonnais, et à tous ceux qui, en soute, payent les pots cassés.
JFF : qu’est ce qui peut expliquer cet archaïsme ?
FG : le principal ressort se nomme la rente. Lorsque vous entrez à HEC, à Polytechnique, à l’ENA, la société française fait de vous un rentier. Et à l’instar du système féodal, il y a des gradations dans le système de rente, que les rentiers connaissent très bien. À Canal Sat, mon équipe en charge du développement international était composée de quatre cadres supérieurs. L’un d’entre nous était un X sorti ensuite 3ème à l’inspection des Finances. Il y avait un autre énarque, sorti lui dans la préfectorale. Il ne s’est passé une semaine sans que ce dernier vienne se lamenter de n’avoir pas obtenu une bonne place dans le classement de sortie de l’ENA, quinze ans plus tôt. Il était « mal sorti ». Dans l’aristocratie scolaire française, il se savait identifié comme étant un médiocre, une sorte de Claude Guéant !
La France est un cas unique, en Europe : notre « excellence » est purement scolaire, basée sur des connaissances apprises et recrachées par cœur. Elle vous permet d’accéder à un poste où vous serez indéboulonnable, votre vie entière.
JFF : en Angleterre avec Oxford et Cambridge, n’est-ce pas le même système?
FG : je suis passé par Oxford : avec environ 20 000 étudiants, ça n’est pas vraiment microscopique ! Cambridge a un peu plus de 21 000 étudiants. En outre, la moitié des étudiants viennent d’Inde, du Pakistan, des Etats-Unis, etc. J’ai enseigné vingt ans à Polytechnique, à Palaiseau. A l’époque, les promotions étaient de 300 élèves…
Le milieu des grandes écoles françaises, celles qui procurent les vraies rentes de situation, est totalement étriqué. L’Angleterre peut aussi avoir certains rentiers. Je note que s’il s’en trouve, ils sont peu nombreux et sont plutôt passés par le doctorat. L’exercice de la thèse est unique, en ce sens qu’elle est un très long chantier, un exercice d’humilité qui s’éternise sur plusieurs années. J’ai travaillé 7 ans sur ma thèse en histoire, gagnant ma vie en parallèle puis bénéficiant de deux bourses d’Oxford et du Fonds National Scientifique suisse. Une thèse vous oblige à connaître tout ce que vos prédécesseurs ont écrit sur le domaine que vous déflorez, dans toutes les langues. Au final, cet interminable marathon se termine devant un jury, qui souligne les faiblesses qui subsistent dans votre chef d’œuvre. La thèse est un exercice intellectuel qui requiert donc une grande humilité doublée d’une détermination sans faille. On est aux antipodes du concours pour chien savant avec classement final, sur sujet imposé, le tout chronométré par un vigile circulant entre les tables d’examen.
JFF : à vous entendre, c’est dramatique. Des solutions ou sont-elles condamnées ?
FG : j’en vois une : instaurer une discrimination positive (« affirmative action ») en faveur des patrons de PME. Il faut que dans tous les organismes élus, il y ait des patrons de PME qui fassent valoir les intérêts des PME. Ils ont peut-être d’autres priorités que d’aller siéger dans des conseils universitaires comme personnalités du monde professionnel. Résisteront-ils à des ordres du jour informes, avec des CA tous les trois mois s’éternisant six heures, en présence d’élus étudiants bavards ? On peut rêver.
Il faut donc mettre partout des patrons de PME. Quand je vois qu’il y a 44% de fonctionnaires à l’Assemblée Nationale et au Sénat, eux-mêmes souvent fils et filles de fonctionnaires, il est clair que la France va dans le mur. Pays du plein emploi et de la TVA à 8%, la Suisse est dirigée par des patrons de PME. Les grands groupes se tiennent à l’écart.
JFF : que pensez-vous de l’apprentissage pour un établissement de l’enseignement supérieur ?
FG : pour moi, l’apprentissage qui fonctionne, le seul qui fonctionne à ma connaissance, est l’apprentissage dual. C’est celui que pratiquent les Allemands, les Autrichiens ou encore les Suisses. C’est celui qui, à l’âge de 12-13 ans amène un enfant à s’intéresser à une entreprise avec le concours actif et positif des enseignants, et le plein soutien des parents. Les jeunes collégiens ne vont pas simplement visiter un musée mais également des entreprises. Ils postulent à 14 ans pour un apprentissage précis, passent un voire deux ou trois test à l’âge de 15 ans et, à la sortie de la scolarité obligatoire, savent qu’ils commencent un long parcours sur une voie d’excellence. En France, les textes de loi stipulent sans équivoque que l’apprentissage est destiné aux recalés de l’école, à ceux qui ne sont pas « scolaires ». En Suisse, 3 jours et demi par semaine, le jeune apprenti se cale sur le rythme de travail du salarié qui a 30, 40 ans d’ancienneté dans l’entreprise ; Le reste de la semaine, l’apprenti suit des cours dans un centre de formation pour compléter son apprentissage pratique. Tel est l’apprentissage dual qui dure entre deux (rarement) et quatre années. Je le répète, c’est le seul qui marche. J’en veux pour preuve les visites qu’ont fait dernièrement les officiels chinois pour importer ce modèle en Chine ou encore l’accord signé en avril dernier par J. Baker, le ministre américain du Travail, venu conclure à Berne un accord de transfert de compétences aux Etats-Unis. A ma connaissance, ces officiels ne se sont guère intéressés à l’apprentissage français initial ou en alternance, sans doute bien renseignés sur la déliquescence de notre système. Malheureusement pour nos gamins pris dans la nasse.
Pour mémoire, le taux de chômage en Suisse est de 3,2%, guère plus chez les jeunes chez 15-24 ans.
A l’opposé, l’obsession française de vouloir amener tout le monde au doctorat, est grotesque. Elle a dû germer dans le cerveau de gens qui n’ont jamais fait de doctorat, de gens qui n’ont jamais mis les pieds dans une entreprise, hormis un bref stage ouvrier. Par des gens qui n’ont peut-être jamais mis les pieds dans une université. C’est même probable.
JFF : ce système suisse pourrait être transposable en France ?
FG : oui, il suffit de vouloir réellement changer les choses et non ravauder un édifice promis à l’écroulement. Il faut responsabiliser les citoyens en les confrontant directement aux conséquences de leurs décisions politiques.
Donc, pour répondre à votre question « y a-t-il des outils transposables ? », je pense que le système des votations, pas simplement consultatives, amènerait les citoyens à être moins dupes, moins crédules, à réfléchir. Et les politiques devraient s’expliquer sur les décisions qu’ils prennent.
JFF : pensez-vous que les Français, d’un point de vue sociologique, sont prêts à franchir ces étapes ?
FG : Nous sommes tous prêts. Dusse notre arrogance en souffrir, nous n’avons rien de si exceptionnels sur la planète. Astérix est un type amusant, mais c’est une BD. Rappelez-vous, lorsque le port de la ceinture de sécurité a été rendu obligatoire. Des articles parus dans Le Monde pronostiquaient que ça ne passerait jamais ! Aujourd’hui, 100% des Français se ficellent en voiture. Ou encore quand on a commencé à importer des voitures japonaises : la presse annonçait un fiasco car, disait-on, « les Français sont attachés à leurs marques nationales », etc. Aujourd’hui, 25% du parc auto français est japonais. Soyons optimistes : les Français peuvent très bien comprendre où est leur intérêt. En revanche, ce qui s’annonce surhumain, c’est de faire sauter le classement de sortie de l’ENA !
JFF : on en revient au point de départ…
FG : il faut expérimenter la démocratie directe avec l’instauration d’une part du droit de référendum, qui permet aux électeurs de s’opposer légalement à une loi votée et, d’autre part, de l’initiative populaire, qui permet à ces mêmes électeurs de proposer par voie légale des changements ou des aménagements institutionnels. Il n’est plus possible que les lois émanent de quelques personnalités. De quel crédit la ministre de la Justice peut-elle aujourd’hui se prévaloir après avoir annoncé la fin du délit de non possession du permis de conduire? Mesurez-vous qu’il ne s’est même pas trouvé un type assez courageux dans son ministère pour lui dire qu’il s’agissait d’une initiative aussi idiote que nocive ! À ma connaissance, nulle part sur la planète le permis de conduire n’a été supprimé. On doit donc pouvoir civiliser les Français, autrement dit les impliquer dans le processus législatif. Et surtout ne plus jamais recourir au référendum classique, celui que nous connaissons, à question binaire, qui permet au râleur de répondre « non » sans avoir seulement lu la question.
JFF : dans un autre ordre d’idées, il y a beaucoup de débats en ce moment sur l’université française, sa surpopulation, son manque de moyens, quelle est votre vision ?
FG : manque de moyens ? J’en doute fort ! Il y a plutôt une mauvaise utilisation des ressources. Notre population estudiantine est la même qu’en Angleterre : 2,4 millions étudiants. A cette différence qu’en Angleterre, les étudiants payent 11 000 euros de frais d’inscriptions pour l’année, quand mes étudiants en Master 2 payent 280 euros. Ce ne sont donc pas les frais d’inscription qui dissuadent les étudiants de s’inscrire. Mais, question plus essentielle, quelle visibilité l’université française a-t-elle sur les gens qu’elle diplôme ? Aucune. Aussi longtemps qu’aucune université n’éditera un annuaire avec les noms et coordonnées de ses diplômés, elle sera incapable de savoir ce qu’ils deviennent.
L’université ignore ainsi s’il y a adéquation entre ses diplômés et le marché où atterrissent ses diplômés. Et pourtant, n’est-ce-pas ce qui compte ! Si vous faites un doctorat d’histoire ou de psychologie et que vous vous retrouvez plagiste, vous ne figurez certes pas sur les listes de Pôle Emploi, mais la collectivité, en finançant vos études, n’a-t-elle pas gaspillé une ressource publique dès lors mal affectée ? Le fondamental est : « que deviennent les étudiants ? ». Notre offre de formation est-elle adaptée au marché ? Poser cette question n’est pas se soumettre aux « diktats du grand capital », mais rendre service à des jeunes dépourvus de tout repère.
JFF : quelle doit être la fonction de l’université ? La transmission de savoirs sans s’intéresser à la professionnalisation ou bien doit-elle préparer à un métier ?
FG : Les masters recherche peinent aujourd’hui à recruter. Cela veut dire que les étudiants visent la professionnalisation. Si la connaissance pure était leur moteur, ils se rueraient pour faire des thèses, ce n’est pas le cas. Et qu’on vienne me démontrer que les étudiants dans les filières, du style de celle que je dirige, sont plus stupides, moins « critiques » que ceux inscrits dans les filières recherche. J’attends la démonstration avec gourmandise !
JFF : une dernière question. La Suisse a de très belles écoles qui attirent beaucoup, mais il me semble qu’il y a quelques voix qui commencent à s’élever contre la forte présence des étudiants étrangers dans leurs belles écoles…
FG : la Suisse compte 12 hautes écoles universitaires ; les dix universités et les deux écoles polytechniques fédérales de Zurich et Lausanne. Si j’étais Français, je m’intéresserais plutôt aux hautes écoles spécialisées, situées elles aussi au niveau supérieur, qui me semblent être plus intéressantes, et mal connues. Elles s’inscrivent dans la continuité de l’apprentissage. C’est là que l’on forme des techniciens de haut niveau que se disputent les industries forestières ou chimiques. Le cœur du système de réussite suisse est l’apprentissage dual combiné avec ces hautes écoles spécialisées.
La présence d’étudiants étrangers n’est pas un vain mot : au niveau des Hautes écoles universitaires, on comptabilise environ 40% d’étudiants étrangers, beaucoup plus au niveau du doctorat. Le cosmopolitisme est poussé, avec plus de 60% d’étudiants étrangers dans les deux écoles polytechniques fédérales.
Pour ce qui est de la xénophobie rampante, elle est aujourd’hui l’apanage d’un parti politique, l’UDC, qui représente 29% de l’électorat suisse, sans doute davantage demain. Pour l’instant, ce parti ne dicte pas sa loi et ne la dictera jamais, tel est le jeu consensuel suisse. Les budgets consacrés à l’enseignement sont des budgets considérables, double de ce que l’on trouve en France (par étudiant).
JFF : votre prochain livre ou votre prochaine réflexion sur l’éducation portera sur quel sujet ?
FG : j’ai deux livres en préparation : une comparaison entre la Suisse et Israël sur la façon dont Israël initie un grand nombre de start-ups très prometteuses, puis les vend à des groupes étrangers. J’interroge cette culture de l’exit qui prospère faute de trouver sur place les techniciens de haut niveau permettant le développement sur place de ces start-ups. Contrairement à la Suisse, Israël ne dispose pas en effet de la force de travail intermédiaire qui permet d’industrialiser sur place les processus de fabrication.
Le second est un ouvrage sur l’extrême nocivité des « élites françaises ».
JFF : toute dernière question, quel conseil donneriez-vous en tant que directeur d’une grande école pour transformer cette élite ?
FG : créez votre propre boîte, voyagez, enrichissez-vous de toutes les expériences possibles. Soyez humbles, même si cela vous est difficile au début, car vous êtes Français, je ne l’ai pas oublié. Posez sans arrêt mille questions, partez du principe simple que vous n’avez rien appris, que vous ne savez rien. Allez vous enrichir ailleurs puis, un jour, revenez mettre cela à profit dans le pays.
Quant au discours « Vous devez ça à la France, vous devez donc revenir au pays », il ne passe pas. On ne doit rien au pays dans lequel on est né et où l’on a été éduqué. Au lieu de brandir une créance improbable, c’est à ceux qui sont aux manettes, aux politiques, de faire en sorte que le pays dont ils assurent la gestion reste attractif auprès de sa jeunesse.
François Garçon vient de sortir, « La Suisse, pays le plus heureux du monde » aux éditions Tallandier. Sept. 2015.
Sur l’apprentissage, je ne suis pas en phase avec François Garçon. Oui, l’apprentissage reste vu par beaucoup comme réservé à certaines formations « peu valorisantes ». Mais par exemple il y a chaque année plusieurs milliers d’ingénieurs formés par apprentissage en France, avec des cursus très alternés et une présence longue en entreprise (3 ans). De plus, les ingénieurs formés par apprentissage en France sont diplômés au niveau master, quand l’apprentissage dual suisse diplôme au niveau L3 (sauf erreur) ! Le tableau dressé par l’auteur sur ce sujet me paraît tronqué.
Ceci dit, il reste encore beaucoup de progrès à faire : les formations du supérieur en France sont majoritairement sous statut étudiant et même des grandes écoles très investies sur l’apprentissage ne délivre pas le même diplôme suivant la filière suivie : le poids des mécanismes de reproduction sociale et des élites est fort! On en revient au sujet de l’article…
Je partage votre point de vue . Je connais bien le monde des élites suivantes françaises : DREAL, ARS,EODD-CSD-Azur,Commissaires enquêteurs,Préfecture, cabinets ministériels, syndicats ouvriers …
Passez me voir!
Cordialement
JP.ANDRY
Germaniste -lanceur d’alerte.
il appartient aux enseignants du supérieur et uniquement à eux de changer cette reproduction sociale!les critéres de sélection doivent etre revus:
pré requis+tirage au sort=impartialité
Que François garcon a raison… Confronté sempiternellement à ce plafond de verre, ayant fait mes études 80% de ma carrière à l’étranger, parlant langues couramment, n’ayant jamais travaillé pour une entreprise française… Désolant, effrayant et ce manque total de culture internationale de notre « élite », nous le payons très cher, en politique comme dans les grandes entreprises…
Un grand merci pour cette interview qui vient confirmer ce que je pressens (comme beaucoup d’autres parents sans doute)concernant le modèle français d’éducation scolaire, d’enseignement universitaire et de formation professionnelle tous niveaux confondus. A vrai dire il est navrant de constater à quel point nos élites, celles qui réfléchissent dans les arrières courts(arrières cours également) et les cabinets ministériels ne sont absolument pas en phase avec la réalité du monde de l’entreprise, pas plus d’ailleurs avec les contraintes locales des édiles qui se débattent tant bien que mal avec la mise en oeuvre de lois et de projets ministériels inapplicables ou tronqués car les processus démocratiques qui devraient conduire aux propositions de loi sont inexistant. J’adhère totalement à votre propos sur la consultation des citoyens quand vous dites: » Donc, pour répondre à votre question « y a-t-il des outils transposables ? », je pense que le système des votations, pas simplement consultatives, amènerait les citoyens à être moins dupes, moins crédules, à réfléchir. Et les politiques devraient s’expliquer sur les décisions qu’ils prennent ».
Prenons l’exemple de la loi « santé » de Marisol Touraine: de deux choses l’une, ou elle est totalement inconsciente de ce que sa loi va provoquer en terme d’attitude et de choix de carrières des jeunes médecins, ou elle est clairement opposée au maintien de la médecine « libérale »de ville exercée par des médecins exténués, désignés comme des privilégiés voire des nantis alors qu’ils sont le fer de lance de la prevention. Le paradoxe c’est que nous n’entendons rien en terme de réel projet pour l’Hopital public depuis la campagne présidentielle de l’actuel président de la République!! Madame Touraine, sans doute frustrée de n’avoir pu embrasser la carrière prestigieuse de Mandarin du milieu Hospitalier n’a de cesse d’opposer la médecine libérale à l’Hôpital public pour lequel elle n’a qu’un seul projet, réaliser des économies.Les jeunes médecins spécialistes qui ne veulent plus s’éreinter 60 heures par semaine dans un cabinet de ville pour apurer leurs investissements parfois lourds dans les premières années de leur installation. Certains même acceptent d’être salariés de grands groupes qui commencent a pulluler dans les grandes villes passant des conventions avec les mutuelles et faisant ainsi le jeu d’un projet politique qui n’a pour visée non pas une meilleure expertise de santé publique mais , d’un côté des économies d’échelles pour la sécurité sociale et de l’autre une rentabilité comparable à celle de l’élevage en batterie. En apparence un modèle satisfaisant sur le plan politique et économique. En réalité au détriment de tout le processus de médecine préventive et qui accentue l’abandon catastrophique de certaines régions françaises. Je n’évoquerai pas l’ineptie de la mise en place du « tiers payant gratuit » qui outre ses effets pernicieux de déresponsabilisation des français face à leurs obligations citoyennes ouvre grandes les portes de la désertification médicale définitive des campagnes Françaises. Mais gardons intactes nos croyances dans la volonté du gouvernement actuel de re dynamiser la société: on réinstaure des cours de Morale à l’école…. Quant à la Loi Macron, n’en déplaise à certains pères la morale qui s’offusquaient hier des propos du maire de Bègles après l’accident de Puisseguin en Gironde, elle est illustrées par cette incohérence qui voit l’état se désengager de plus en plus en ce qui concerne les grands chantiers d’investissement d’infrastructures, laissant les communes rurales dans l’impossibilité de réaliser ce qui serait nécessaire pour la mise en oeuvre d’une loi qui ouvre grand ses bras aux transporteurs routiers Européen et Français faisant (encore une fois) concurrence au rail!! La encore la Suisse à plus d’un train d’avance.
Ces deux illustrations augurent des lendemains difficiles pour nos enfants que j’encouragerai à apprendre les langues étrangères à voyager et à découvrir le monde qui est aujourd’hui une seule et même entité humaine. Encore merci pour ce que m’inspire le discourt de Mr Garçon.
« Féodal » les élites françaises ?
Du titre de noblesse au diplôme des grandes écoles, il n’y aurait qu’un pas ?
La valorisation de l’expérience (assez liée à l’âge) et l’audace serait plus féconde de compétences dans le monde anglo-saxon ?
Autant je suis en accord avec M. Garçon sur sa vision des castes à la française, castes liées aux études supérieures et aux privilèges acquis… Néanmoins je ne pense pas que le modèle « pronée » par M. garçon de l’entrepeneur soit celui qui permet une civilisation plus respecteuse du vivant et d’elle-même et donc le modèle à favoriser dans nos études supérieures, françaises ou autres.
L’école doit à mon sens rester en dehors des besoins de la société de marché.
« Notre population estudiantine est la même qu’en Angleterre : 2,4 millions étudiants. A cette différence qu’en Angleterre, les étudiants payent 11 000 euros de frais d’inscriptions pour l’année, quand mes étudiants en Master 2 payent 280 euros. Ce ne sont donc pas les frais d’inscription qui dissuadent les étudiants de s’inscrire..
C’est super! mais, qui l’auteur n’ignore pas en disant cela, toutes les critiques au sujet de l’accès inégalitaire aux études supérieures? que les enfants provenant des classes populaires ne peuvent pas se payer ses frais de scolarité? que ceux qui le font quand même travaillent énormment pour y arriver? que ceux qui y ont accès sont les Britanniques ou les étrangers riches?
M. Garçon prêche à une convaincue … quand on sait que 70 % des cadres suisses n’ont pas « la matu = le bac » … mais qu’ils ne cessent de fréquenter les formations permanentes … Nombre de chefs de réseaux, finances, etc ont démarré comme électricien, mécanicien auto, etc …
Alors des apprentis en licence ou en master, j’en ai eu et c’était une très bonne expérience, mais ceux qui arrivent là sont déjà tirés d’affaire, d’une certaine façon. Les vrais naufragés que l’apprentissage aurait pu sauver, c’est entre la fin du collège et l’entrée au lycée.
Il me semble aussi qu’il faudrait laisser aux universités la possibilité de recruter leurs étudiants comme elles l’entendent. Oui, en sélectionnant.
Excellente et décapante analyse à laquelle j’adhère pour l’essentiel… Quelques observations cependant : à la ceinture de sécurité, on aurait pu ajouter les phares jaunes, le pare-brise en Securit et d’autres âneries que nos medias et nos politiques défendaient bec et ongles. Par contre, la critique de la dépénalisation de la non-présentation du permis de conduire est infondée : nos tribunaux sont embouteillés, et l’application des peines très incertaine. Le fa
Excellent article. La réflexion est décapante et bienvenue. Cependant je relève une critique que je crois infondée : la non-présentation du permis de conduire n’en signe pas la disparition; d’une part. D’autre part, l’amende immédiate – lourde – est beaucoup plus dissuasive qu’une procédure judiciaire très différée et dont les décisions sont incertaines et le plus souvent inappliquées. A l’obstination « astérixienne » (permettez-moi le néologisme) relative à la ceinture de sécurité, j’ajoute : les phares jaunes, le pare-brise en « Sécurit » et autres fadaises, soutenues par les médias, les politiques et les lobbies contre le bon sens. Hercule ne suffirait pas à nettoyer nos écuries et le plus difficile est de sortir nos concitoyens de cet enfermement mental obstiné et de leur conviction d’avoir inventé la poudre…
La trahison des elites n’est-elle pas lorsqu’elles perdent leurs valeurs de services et leurs raisons d’etre avec l’humilite du chercheur en lisiere des connaissances ?
« Il faut donc mettre partout des patrons de PME. Quand je vois qu’il y a 44% de fonctionnaires à l’Assemblée Nationale et au Sénat, eux-mêmes souvent fils et filles de fonctionnaires, il est clair que la France va dans le mur. Pays du plein emploi et de la TVA à 8%, la Suisse est dirigée par des patrons de PME. Les grands groupes se tiennent à l’écart. »
Oui, et il faut même aller plus loin. Il faut aussi des artisans, des commerçants, toutes les professions libérales et pas seulement des avocats, des artistes, des femmes et plus que d’hommes, des jeunes, des vieux, des personnes du secteur public comme du privé, des cadres et des non cadres, et même des chômeurs et des rentiers !
Nous aurons alors un vrai brassage de sensibilités diverses, de connaissances variées et de compétences multiples que nos élus, de plus en plus mal élus, par une minorité croissante d’électeurs, n’auront jamais.
Ce qui implique une autre forme de processus que l’élection pour désigner les représentants de la Nation.
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Ce constat est tellement vrai que lorsqu’on prend la mesure de l’ensemble des corporations qui ont intérêt à ce que rien ne change et leur influence dans le fonctionnement de nos institutions, on se sent désarmé et impuissant.
Merci pour cet article.
Il y a du vrai dans cette critique, mais ce ne sont pas les énarques « es qualité » qui font la politique. Ce sont les énarques qui sont engagés dans les partis.
La méritocratie républicaine a remplacé l’aristocratie de l’ancien régime. Les français n’ont pu qu’y gagner. Par contre les partis politiques placent leur idéologie fondatrice avant la raison. D’où les échecs et déceptions récurrentes. Mais pour être élu il faut mentir à 51% des électeurs.
Lesquels électeurs ont leur part de responsabilité. Ils aiment le son de la flûte.
Personne ne détient la vérité, pas plus l’auteur de l’article, qu’Antoine Chéret ou que moi-même, mais la lecture du livre « La ferme des énarques » qui donne un éclairage complémentaire va dans le même sens : les castes qui sont en lutte au sein de la République et fonctionnent selon les principes des trois petits singes.
Je suis entièrement d’accord sur le fond l’article mais pas vraiment sur la fin. Je vais parler de ce que je connais. Je suis chercheure et je vois des étudiants qui ont passé leur these en France rester a l’etranger avec ce discours « on ne doit rien au pays dans lequel on est né et qui nous a éduqués ». On ne doit rien c’est vrai mais on peut dire MERCI! En France la quasi gratuité des études supérieures fait que des étudiants doués et travailleurs mais venant de milieux sociaux défavorisés peuvent accéder au doctorat et avoir ensuite une vie de chercheur qu’ils n’auraient pas eue dans d’autres pays où l’universié coute 10 000 euros pas an. Juste MERCI car un doctorant a couté pas mal d’argent à la communauté.
Excellent article, très pédagogique. Pourriez-vous le publier en version anglaise car le reste du monde se demande souvent comment fonctionne le système éducatif français et pourquoi le diplôme est si important.
Merci
Une analyse biaisée dissimulant une certaine jalousie. Merci pour tous ces ingénieurs qui font la fierté de la France !
Entretien très intéressant, dont je partage les grandes lignes. Dommage, cependant, que la remarque sur le permis de conduire soit aussi médiocre… La contravention est de toute façon la peine prononcée par une écrasante majorité de juges : autant désengorger leurs prétoires. François Garçon gagnerait à appliquer à lui-même ses conseils : sur certains sujets, il ne sait rien, et à tout à apprendre.
Mr Garçon …BRAVO pour votre lucidité sur notre organisation féodale.
Je vous suis, voire vous précède, sur nombre de vos analyses. Par exemple, replongeons-nous dans la Psychologie de l’Éducation de Gustave Le Bon (1910) pour nous rendre compte que vos (nos) analyses sur l’apprentissage sont anciennes et que finalement peu de choses ont changé (chez nous) en un siècle (http://classiques.uqac.ca/classiques/le_bon_gustave/psycho_education/lebon_psychologie_education.pdf).
On trouve dans cet ouvrage la promotion du « Learning by doing » (sic) des écoles américaines ! GLB énonce aussi des vérités tenaces qui font mal : il faudrait commencer par changer la mentalité des français (élèves, parents, enseignants et in fine politiques) avant de pouvoir entreprendre une refonte du système éducatif (essentiellement transmissif et dont les modalités d’évaluation des connaissances repose avant tout sur la mémoire). Certes des avancées ont eu lieu, heureusement, par à-coups, par expérimentation, mais le conservatisme reste de rigueur.
Avec une mondialisation que les nouvelles technologies accélèrent (le temps et l’espace ne sont plus les mêmes qu’il y a seulement 30 ans), l’heure est peut être venue d’une réflexion sur ce que nous sommes et surtout sur ce que nous devrions être dans un univers si concurrentiel. Miser sur l’éducation ne devrait pas seulement être une nième promesse de campagne électorale …où sont les faits tangibles de cette politique ? Universitaire, je ne les observe pas.
Une idée de petite réforme avec de « grands » effets possibles sur le mode de pensée des élites pourrait être de modifier (renverser) les modalités d’accès à l’ENA. Modifier l’accès et non supprimer l’ENA car elle serait remplacée immédiatement à l’identique en changeant de nom (AERES => HCERES, IFM => ESPE, avec mêmes individus « encastés » (enkystés?), donc les mêmes visions du monde et les mêmes naturelles résistances au changement, etc.). Pour intégrer cette école, dont les élites produites inondent les cabinets ministériels, les préfectures, les directions et CA des grands groupes industriels, etc…il faudrait avoir une expérience professionnelle de plein exercice de 6 ou 8 ans. Avoir fait Science Po ne suffirait plus. De plus cela organiserait une mixité intellectuelle riche des parcours de chacun. Je sais je rêve…Ceux qui ont le pouvoir de ce changement ne vont pas remettre en cause ce qui les a produit…Je les comprends.
Je m’autorise à compléter votre analyse sur les castes qui « féodalisent » notre société. Elles dépassent largement le cadre des breloques scolaires (qui je le concède dans certaines très hautes fonctions et pour les très hautes breloques (l’X) sont le sésame). D’autres communautés se taillent la part du gâteau. Notre Président, notre premier ministre, le premier adjoint au Maire de Paris, …ont fait leurs universités dans le giron d’organisation syndicales (étudiantes-UNEF), de partis politiques, et/ou d’associations humanistes. Il n’y a rien d’amoral dans tout cela… Clonage quand tu nous tiens…
En vous lisant, on se sent moins seul….mais pas moins « idiot. »
LG, un fruit de ce clonage …mais qui le sait.
Un petit point de désaccord avec vous : l’élitisme anglais qui réserve ses formations universitaires supérieures aux enfants issus des classes aisées est assez mal vécue en Angleterre. Chaque modèle a ses travers.
Mais en France la sélection qui s’opère en Master 2 faute de places n’est pas non plus acceptable car elle laisse surplace des étudiants méritants et bien notés.
Pour moi, elle est comme la multiculturalité ! encadrant il est amusant de voir que le recrutement se fait par des gens qui ne parlent pas l’anglais, car le plus souvent le diplôme permet de s’exempter de la réalisation.
Cela permet de fait de pouvoir installer des gens serviles, qui deviennent par le fait clanique et surtout aveugle a des schémas de pensées, qui sont propres aux populations du monde.
La vision colonialiste et raciale est visible par expérience, les grandes écoles sont les clefs de tout cela, car ils sont moins grandes par les cerveaux de ceux qui l’a compose, que par la cooptation du système et sa garantie d’avoir des copains qui font perroquet !
Et il est vrai qu’aujourd’hui avec le net, le fait de ne pas parler de langues est en soit dans la mondialisation un révélateur.
Mais plus loin, il suffit d’avoir travailler sur plusieurs technologies que vous avez dans les poches pour comprendre qu’il faut des gens hors de ces cadres pour développer dans le reste du monde, mais surtout pour avoir un savoir opérationnel qui se pratique autant par l’expérience de la route, que par la conclusion des réalisations par les actes, et l’acquisition du savoir.
Mais il se trouve que si 200 maternelles font l’élite, donc vous comprenez que cela se joue par un autre vecteur que le savoir.
De plus le parcours linéaire de gens que l’on choisit et que l’on tient par la suite a bout de bras, permet de constater finalement simplement la situation économico sociale pour le comprendre.
De plus, la servilité est faite pour que les familles qui tiennent le système puisse permettre de se débarrasser de ceux qui émergent par la compétence, et qui finalement une fois le boulot fait se font débarquer par les mêmes copains d’écoles.
J’ai eu l’occasion d’y goûter, et je dois dire que le fait qu’ils n’ait pas compris que le savoir était plus important dans la techno que le statut !
Si ils avaient eu conscience de la chose, ils ne m’auraient sans doute pas permit de le comprendre……
Mais a présent, les clefs ne sont pas chez eux, et ne le serons pas, car des gens comme moi conscients ont compris qu’ils étaient leurs pires ennemis !
Le langage permet quoi, la lecture d’information et donc de ce que le monde et la force de l’information autant que l’accès au savoir !
A présent, comme ce système est visibile et va chercher dans les quartiers populaires, les plus tordus, vous n’avez plus personnes pour pouvoir tenir le système.
J’ajoute que d’un point de vue raciale, c’est insupportable a la proximité, car il est visible que la couleur de la peau, comme de la beauté est plus important que le savoir !
Sinon ces écoles seraient a la trentaine et non un parcours linéaire. C’est pourquoi le classement de l’école française de l’ocde classe dernière des pays industrialisés, ce qui est peu dire!
Pour moi, nous n’avons qu’a regarder la reproduction de famille, de clans pour comprendre que le savoir est plus important que la notion de race, clan ou cooptation.
J’ai compris que pour ce qui me concerne, un diplôme en france est proportionnel au taux de mélanine, plus que de savoir !
car le savoir est le temps, la corrélation, l’abnégation ! tout ce que n’est pas le système.
Alors comme le ploutocrate scolastique se réunit dans l’entre soit a paris qui est visible, hormis la dictature ou l’autoritarisme, rien ne sauvera un système fatigué, inégalitaire et raciste.
Nous le constaterons, car j’aime souvent écrire les phénomènes avant qu’ils ne se déroulent !
Une petite chanson pour l’expliquer , c’est plus fun !
https://www.youtube.com/watch?v=fIn_j0Mu8Bc
Je pense de plus que la construction des élites en france se fait sur la classe et la race !
Alors le cacher jusqu’a présent, permet de mieux le voir d’un seul coup!
C’est aussi l’une des raisons du retard technologique, et comme souvent ayant eu a gérer les produits du seul fabricant de l’outil que vous avez dans les poches en france, voir sortir des ingénieurs sur le sujet, alors qu’il n’y a plus aucun fabriquant, et que ceux ci par le statut s’assure d’un emploi, alors que ces fabricants délocalisent, du coup ils sont politiciens et pas polytechniciens !
Je m’amuse a regarder la chose, et pour garantir le fait de l’obsolescence je me tiens a l’écart de ce que j’appelle les « CLONES ».
Autant sur la dimension du savoir que de la race, il suffit d’y aller pour le voir.
Alors maintenant qu’il y a des gens de plus de 50 ans universitaires excluent comme le son les autres, finalement les sujets sortent ! c dire !
FG dit « Les masters recherche peinent aujourd’hui à recruter. Cela veut dire que les étudiants visent la professionnalisation. »
Mais il a lui-même souligné que les élites françaises qui dirigent les entreprises déprécient totalement le doctorat et la filière recherche (FG: « Et mon doctorat était un diplôme qui ne valait guère plus que le BEPC »)
Pas étonnant dans ces conditions que les étudiants fuient la filière recherche… cela ne veut pas dire pour autant qu’ils cherchent spécifiquement la professionnalisation.
Le french bashing est très à la mode mais ici les propos de mr Garçon manquent de nuances et d’impartialité et sa rancoeur d’avoir été rejeté par ce système est palpable: certes le problème des « promotions » et plus généralement d’existence d’une « caste » « grandes écoles » existe mais il est évoqué depuis longtemps et l’interview n’apporte rien à ce sujet sur le fond.
Mais de là à inverser le mépris en parlant de « concours de chiens savants »… On voit que Mr Garçon n’a jamais fait un devoir de Centrale ou d’X… Par ailleurs attribuer la différence en terme de chômage entre la Suisse et la France uniquement à l’organisation de l’enseignement est grotesque, tant les différences sociales, migratoires etc sont différentes. Enfin ces remarques « anti-français » permanentes sont d’un goût douteux, nos amis anglais, suisses, ricains etc n’étant pas réputés non plus pour leur humilité par exemple. Dernière chose…je n’attache pas ma ceinture en ville… voilà pour votre 100% péremptoire.
Bonjour Antoine,
Le nombre d’ingénieurs formés par apprentissage en France représente 15%, soit 5000 diplômés sur 36800 ingénieurs (dernier données en 2013) alors qu’il est de 100% en Allemagne pour 50000 ingénieurs. Le pourcentage n’évolue pas depuis 2012.
Yannick
Un mélange d’éléments intéressants et de poncifs, une volonté délibérer de choquer, et … une certaine absence de cohérence entre :
» En Suisse, un an après votre diplôme, on ne sait même plus d’où vous vous venez. »
« Aussi longtemps qu’aucune université n’éditera un annuaire avec les noms et coordonnées de ses diplômés, elle sera incapable de savoir ce qu’ils deviennent. » A quoi ça sert, puisque tout le monde s’en fiche ?
Ayant passer du temps a faire un texte, vous arguments peuvent avoir sens a partir du fait de ne pas exercer la censure par la différences et la complémentarité a vos explications.
La validité des arguments est de fait ce qui permet de comprendre que le je dans le temps est une façon de constater ce qui est produit aussi par les « autres ».
Je préfère un argument, qu’une censure, au moins cela permet d’alimenter le sujet, mais faut croire que vous participez aussi a la propre logique que vous dénoncez !
désolé, actuellement je pense qu’il y a des algorytmes et tout un tas de choses qui littéralement empêche a l’expression, du coup désolé, je pensais que vous aviez zapper mes écrits !
Ce Monsieur fustige le fait qu’on cite toujours les diplômes mais rassurons-nous, il précise à de nombreuses reprises qu’il a un doctorat, lui…
Quant au « modèle Suisse », un tout petit peu de distance permettrait peut-être de ne pas forcément comparer les choux et les carottes.
Un titre provocateur, un contenu excessivement banal, bref du journalisme à la francaise.
Je suis diplomé d’HEC, suisse et francais, et je cherche du boulot.
Et ce n’est facile pour personne. Un diplôme d’HEC n’est jamais une garantie ou une rente comme vous l’écrivez. C’est un investissement à un certain moment de sa vie, en temps, énergie et argent. Pour l’ENA et l’X c’est peut-être différent. M.Garcon que je ne connais pas me semble très frustré dans la vie.
Les Suisses forment des élites tout comme les Francais, les Anglais et les Américains. Ca n’est en aucun cas différent.
Il est certain qu’un passage à l’étranger ne peut être que formateur. J’ai longtemps employé des VIE (18 mois) qui, au retour, n’ont eu aucun problème d’intégration en France ou ailleurs.
Malheureusement la voie de l’apprentissage dysfonctionne en France.
Le système des stages en entreprise pour les filières professionnelles dysfonctionne également.
Idem pour l’alternance parce que les entreprises ne disposent pas ou plus d’assez de personnels pour se permettre de faire le travail ET s’occuper d’un jeune.
Il est également cruel de vouloir mettre au travail des jeunes dès 12/14 ans et les priver d’école « générale ».
Le rôle de l’école, en France, est de former des citoyens d’abord, jusqu’au bac, puis de les orienter vers une formation professionnelle ensuite. C’est l’héritage de la révolution française.
@ quenechdu
» Le nombre d’ingénieurs formés par apprentissage en France représente 15%, soit 5000 diplômés sur 36800 ingénieurs (dernier données en 2013) alors qu’il est de 100% en Allemagne pour 50000 ingénieurs. Le pourcentage n’évolue pas depuis 2012 »
Non, l’Allemagne (pas plus que la Suisse) ne forme pas 100% de ses ingénieurs par apprentissage; elle en formait 2 niveaux jusqu’à l’adoption du LMD dans des établissements spécialisés :
– en 4 ans dans les Fachhochschulen
– en 5 ans dans les Universités
Actuellement le système est remplacé par des Bachelors et des Masters en ingéniérie.
Le chiffre de 50 000 est vraisemblablement celui des Bachelors.
En France ce niveau n’existe pas. Tous les ingénieurs diplômés sont des bac+5 ayant le grade de master qui ont passé pas mal de temps en stage dans des entreprises.
En Allemagne (et en Suisse) l’apprentissage concerne essentiellement les niveaux inférieurs à celui d’ingénieur. Mais bien sûr un ancien apprenti peut entreprendre des études d’ingénieur, éventuellement après une césure.
Contrairement à ce que dit François Garçon, la faiblesse des élites françaises ne provient pas de leur incompétence (bien au contraire, leur compétence est généralement reconnue par les entreprises du monde entier qui ont eu l’occasion d’en employer, en particulier en Suisse – je peux donner des exemples) mais de problèmes comportementaux (rapports humains, travail en équipe, etc.).
Il existe une réelle faiblesse en France aux niveaux inférieurs par rapport à des pays comme l’Allemagne et la Suisse qui n’ont pas succombé aux sirènes du collège unique et donnent effectivement d’excellentes formations professionnelles par apprentissage à une importante partie de leurs jeunes.
Ne faut-il pas préserver comme le lait sur le feu, la probité intellectuelle ?
Bonjour,
En lisant votre article, je ne peux que malheureusement être d’accord.
Au vu de l’emploi que j’occupe, votre interview est totalement juste sur l’incompétence des personnes.
J’ai pu voir que moins j’en faisais sur certaines données, et mieux on appréciait mon travail. c’est à n’y rien comprendre.
Pour faire simple, c’est le principe de Dilbert qui nous gouverne.
@ Cyttorak
Pour rester dans le cadre de cette discussion (élites incompétentes)votre point de vue serait plus intéressant si vous nous indiquiez :
– la nature de votre travail,
– quelles sont, par rapport à vos compétences personnelles, les incompétences que vous avez constatées chez ceux qui vous dirigent (et que vous attribuez à leur formation).
@Fultrix: Je vous cite: Il est également cruel de vouloir mettre au travail des jeunes dès 12/14 ans et les priver d’école « générale »: Il n’est pas question de réouvrir les manufactutres manchestériennes mais de constater que l’enseignement que délivre l’école « générale » ne fonctionne pas ou plus pour un très grand nombre de jeunes, sinon la majorité d’entre eux. Notre enseignement fabrique de l’exclusion. Ces enfants détestent ce qui leur est enseigné, détestent les enseignants, détestent l’école. Elle n’est pas faite pour eux. Les jeunes qui entrent en apprentissage à Zurich ou à Munich y entrent à 15 ans et non à 12 et se savent dans une filière d’excellence. Schroder, ex chancelier d’Allemagne était issu de cette voie, comme l’est l’actuelle présidente de la Confédération helvétique. Leur réussite est la preuve de l’excellence que revendique l’apprentissage. En France, trois écoles trustent le banc et l’arrière ban de l’appareil politique, administratif, et de la grande industrie. On ne voit qu’eux. Leur domination totale du champ médiatique, si elle les gratifie certainement, est un motif de désespérance pour des milliers de jeunes incapables de s’identifier à ces santons. Du coup, l’école leur apparaît comme une punition, puisqu’elle ne mène nulle part.
@Antoine Cheret: « l’apprentissage dual suisse diplôme au niveau L3 (sauf erreur) ». Non, l’apprentissage dual commence à Bac-3 ou Bac -4. Par bac, lisez Maturité.
@Anne D: »Dernière chose…je n’attache pas ma ceinture en ville… voilà pour votre 100% péremptoire »: Vous ne l’attachez pas car vous êtes sans aucun doute une vraie rebelle, indomptée, indomptable. Le monde entier vous envie.
@ Majid: « Une analyse biaisée dissimulant une certaine jalousie ». Superbe raisonnement. Je critique car je suis envieux? Mais de quoi? J’ai eu le bonheur de passer par des universités (Genève, Oxford) que ne tutoient aucun établissement supérieur français, même de très très loin.Sur ce plan, j’ai été rassasié. En revanche, je suis alarmé de voir tant d’incompétents squatter des postes à très haute responsabilité puis se les échanger au seul motif qu’ils ont réussi des concours scolaires à 21 ans,épreuves ne faisant appel qu’à des qualités scolaires. Je suis indigné de voir mon pays couler non pas tant à cause de syndicalistes bornés et imbéciles que par l’incapacité d’une élite scolaire vieillie mais toujours aussi arrogante et autiste (inintérêt total pour les expériences étrangères), à exercer les responsabilités administratives ou entrepreneuriales qu’ils prétendent assumer.Mes propos ne sont pas ceux d’un envieux (cet adjectif renseigne plutôt sur la personnalité de qui l’emploie) mais d’un citoyen, père de famille, contribuable et se voulant responsable, qui ne voit pas la sortie du tunnel France. Où plutôt qui l’imagine avec un certain effroi.
Il ne faut pas remplacer une sélection privilégiant la disponibilité et un fond de compétence, par une discrimination positive ou un saupoudrage social. La compétence doit rester le critère . Le problème est qu’elle peut être entamée par une passion idéologique.
Je me suis régalée à lire votre propos qui reflète exactement mon constat.
J’ai fait mes études en France (BSEC + bac 3 langues). Ensuite j’ai développé ma carrière professionnelle en Suisse où j’ai émigré depuis 47 ans. J’ai bien sûr, chaque fois que l’occasion se présentait, poursuivi une formation continue pour acquérir et approfondir les techniques de mes professions, mais aussi 2 langues étrangères supplémentaires indispensables surtout quand on se profile cadre dans un environnement multiculturel et international.
Mon métier (RH, après une longue incursion dans la construction, architecture et urbanisme) m’ont permis de constater toutes les dérives et absurdités que vous décrivez sur « l’élitisme » français -vous parlez de chiens savants, moi je parle carrément d’ânes- Ils me font souvent penser à une chanson de Brel, Les paumés du petit matin : « Elles, elles ont l’arrogance des filles qui ont de la poitrine, eux, ils ont cette assurance des hommes dont on devine, que le papa a eu de la chance ».
Le système éducatif suisse a l’immense mérite de donner une chance à tout le monde grâce aux possibilités de raccordements, selon l’évolution de la personne. Certains prendront la route cantonale ou vicinale, d’autres l’autoroute. Peu importe : l’essentiel est de se développer, de trouver sa place et d’apporter une contribution positive à la société.
J’ai recruté des milliers de personnes en entreprises de distribution et télécommunications : ligne, head of, techniciens, ingénieurs, manoeuvres, administratif, artisans, médical, social, etc… Je me suis parfois apitoyée mais aussi amusée des postulants français qui brandissaient leurs diplômes comme un prêtre brandit de l’eau bénite, alors que je leur demandais : « Que savez-vous FAIRE ? Etes-vous disposé et capable d’apprendre ? Vous sentez-vous apte au travail d’équipe, à vous remettre en question ? Vos projets professionnels sont-ils compatibles avec vos projets privés ? Ils me regardaient déboussolés par cette approche pragmatique et directe.
Le monde du travail en France est profondément malade et sclérosé à l’instar de l’économie, de la fiscalité et de la classe politique. Quand je compare le Code des Obligations, chapitre Travail (Suisse) et le Code du Travail (France), ça donne le vertige.
J’ai de la parenté qui sévit depuis des décennies dans l’enseignement en France (3 générations !). Je suis atterrée par le contenu et la vision étriquée de ces enseignants tellement sûrs de leurs bons droits.
Je suis triste pour mon pays qui avait pourtant toutes les cartes en main.
Ce n’est pas possible de changer. Le dernier qui a essayé est monsieur Allègre avec le succès que l’on connait.
Des solutions ? Oui
Des pistes à explorer :
1 / Supprimer les CPGE.
2 / Tous les concours « grandes ecoles » à partir de la licence.
3 / ENA, agrégation…à ne pouvoir tenter qu’après un temps d’ancienneté où les personnes pourront exercer leur métier.
4 / Faire rembourser en frais réel (pas un forfait dévalorisé) le coût des etudes si on va faire profiter le privé de la formation qu’on a reçu avec l’argent de tous les contribuables. Mettre 5 ans de rendement dans l’emploi p
Comparer les élites françaises issues des grandes écoles de la République et de l’Empire au système féodal, c’est tout simplement du délire, une monstrueuse connerie.