Cela se confirme, le mondialisation de l’Enseignement supérieur n’est plus un tabou ! Surtout pas pour les « anciens » et les nouveaux pays émergents. La vague de repli identitaire actuelle n’impacte pas leur volonté profonde d’ouverture, de coopération, d’influence voire de conquête ! Ce post – clin d’œil – en pleine montée du protectionnisme revendiquée par les tenants du Trumpisme et autres Brexit, balaie, en une trentaine de tweets et références, les grands enjeux de la mondialisation pour l’Enseignement supérieur.
Mondialisation : qu’observe-t-on ?
À l’analyse et en mettant de côté les passions et les affects, l’Enseignement supérieur est devenu un levier d’influence majeur et un marché où le mot investisseurs n’est plus tabou, référence à mon interview de Martine Depas (Financière de Courcelles). Chaque pays dont la France souhaite attirer des étudiants étrangers. Tout le monde parle désormais de l’Enseignement supérieur en termes économiques.
Les pôles d’influence se déplacent. Des basculements industriels, géopolitiques, on assiste à un basculement de l’économie de la connaissance, en particulier vers l’Asie depuis quinze ans et, tout récemment vers la Russie. Leur objectif est de devenir des centres d’expertise reconnus et d’attirer des étudiants et des talents. Le nombre d’universités dans le monde augmente dans des proportions encore jamais vues.
Toutes les visites de ministre se concluent par des accords de partenariats dans le domaine de l’Enseignement supérieur, des demandes de coopération.
Corollaire, quelle place au privé ? Nous sommes condamnés à la schizophrénie, compte tenu du manque de capacité d’accueil du secteur public. Le privé a toute sa place mais les arnaques imposent la vigilance. Cette mondialisation n’est pas maîtrisée par tous les acteurs dont le nombre ne cesse de croître. Les dérives que nous constatons nécessitent une régulation de la part des États ou d’organismes certifiés. Les accréditations pour les business schools ont un rôle à jouer, sans faire du copier/coller. En s’adaptant aux marchés et cultures locales.
Des questions qui se posent pour des secteurs en fort développement. Je note également que les meilleurs pôles universitaires sont en Suisse. Un modèle que j’ai analysé maintes fois et qui montre toute sa pertinence, à la fois segmenté, innovant, international et proche des entreprises.
Autre évolution, la montée en puissance des coopérations sud/sud. Signe du développement de classes moyennes qui manifestent le souhait de rester dans leur pays pour se former et d’y trouver un emploi ou une activité sans devoir envisager l’exil comme seul ascenseur social.
Ma sélection de tweets et références
Conséquences du Brexit / élection de D. Trump
Original Tweet: https://twitter.com/timeshighered/status/820907976361807872
UK universities discuss plans to open new EU campuses ahead of Brexit
Original Tweet: https://twitter.com/ftherin/status/779237538972180480
Les universités britanniques invitées à rejoindre le campus international de Cergy
Original Tweet: https://twitter.com/jmblanquer/status/831758160906051585
Brexit : le nombre d’inscriptions chute dans les universités britanniques – Le Figaro Etudiant
Original Tweet: https://twitter.com/cedric_bedini/status/830843960147005440
London business schools ‘face post-Brexit turbulence’
Original Tweet: https://twitter.com/Phil_Baty/status/831069449616777217
Mobilité et démographies étudiantes
La France accueille 310 000 étudiants en 2015-2016
Campus France
Original Tweet : https://twitter.com/campusfrance/status/818734075489959936?refsrc=email&s=11
La recherche en éducation est « un enjeu de rayonnement » pour la France (Conseil d’orientation stratégique, R-Espé). Par Judith Blanes – AEF 9 février 2017
Le Conseil d’orientation stratégique du Réseau des Espé a remis le 1er février 2017 à la ministre Najat Vallaud-Belkacem son premier dossier sur le thème « Les recherches en éducation et leur articulation avec la formation et le terrain ». Il formule 5 grandes préconisations, notamment celle d’ « accroître le rayonnement de la France » en les rendant plus visibles, d’une part pour améliorer les performances du système éducatif, d’autre part pour que le pays figure « en bonne place » sur le marché mondial de l’éducation. Les autres recommandations qui reprennent en partie celles émises dans d’autres rapports : « afficher une politique nationale ambitieuse de recherches en éducation », « coordonner le rôle et l’engagement des différents acteurs » et « impacter la formation des professionnels de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » ou encore « développer les structurations locales ».
La mobilité internationale des étudiants africains
Campus France
Original Tweet: https://twitter.com/CampusFrance/status/824966489430228992
China pushes private universities to increase student numbers even further
Original Tweet: https://twitter.com/timeshighered/status/831776838179504130
Africa has too few universities for its fast growing population
Egypte : une université pour 1,6 million d’habitants ; 400 000 pour l’Afrique du Sud.
Le point sur les classements / rankings
Excellent critique of THE’s internationalisation ranking.
Original Tweet: https://twitter.com/universities06/status/830921881570062336
Rankings: Manufacturing internationalisation of #highered – University World News
Original Tweet: https://twitter.com/angelcalderon01/status/830892991883522048
La Russie veut piloter son propre classement international des universités
Russia: New university rankings to be launched in 2017
Original Tweet: https://twitter.com/uniworldnews/status/798770432102891520
Investissement / Education business
AEF Après Demos, Brest business school : pourquoi le groupe chinois Weidong cloud education investit-il en France ? 13 janvier 2017 Diane Scherer
Après avoir pris le contrôle, au mois de janvier 2016, du groupe de formation professionnelle Demos, Weidong cloud education est devenu majoritaire dans l’association qui dirige Brest business school, en septembre. Pourquoi le groupe chinois investit-il en France ? Quelles ambitions a-t-il pour Brest business school ? Dai Shen, directeur général du groupe Demos, dans un entretien accordé à AEF le 12 janvier 2017, explique que Weidong cloud education a choisi d’axer son expansion internationale vers le monde de l’éducation européen, « moins valorisé et réputé en Chine que le monde anglo-saxon », « mais de très bonne qualité », et de jouer ainsi « la carte de la différenciation ». Il souhaite que Brest business school construise des parcours sur des thématiques fortes, « en lien avec la Bretagne », accentue sa dimension internationale, et acquière une parfaite maîtrise des outils digitaux.
« Beaucoup d’argent à investir dans le secteur de l’éducation » M. Depas, Financière de Courcelles)
« Le secteur de l’éducation est aujourd’hui comparable au monde des cliniques il y a 15 ans, avec un secteur public de moins en moins performant et des clients prêts à consacrer une partie de leurs revenus pour ce besoin essentiel », déclare Martine Depas, partenaire associée d e Financière de Courcelles, en charge du secteur éducation-formation, à News Tank, le 19/12/2016.
« Il y a beaucoup d’argent à investir, d’autant que les taux d’intérêt sont très bas et les risques plus faibles que dans d’autres secteurs. Les investisseurs sont également moins exigeants, c’est à dire qu’ils fixent des objectifs de rentabilité plus bas en période de taux d’intérêt négatifs », poursuite Martine Depas.
La Financière de Courcelles a notamment conseillé les groupes Demos et Studialis lors de leurs opérations de croissance externe.Newstank Education – 21 décembre 2016
Enseignement supérieur et « nouveaux » Émergents
Les Tactics, sept pays « étoiles montantes de l’ESR » qui ont le potentiel de dépasser les Brics.
« La Thaïlande, l’Argentine, le Chili, la Turquie, l’Iran, la Colombie et la Serbie ont le potentiel pour dépasser les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du s ud), pays traditionnellement identifiés comme les étoiles monta ntes [de l’enseignement supérieur et la recherche] , selon un article de World economic forum du 16/12/2016 qui s appuie sur une étude menée par le THE en partenariat avec le CGHE (Centre for Global Higher Education) de University College London.
Ce groupe de pays est baptisé Tactics. « Dans les Tactics, le PIB par habitant est inférieur à 15 000$, mais au moins la moitié de la jeunesse est inscrite dans l’enseigne ment supérieur. Les inscriptions ont augmenté de 5 % entre 2010 et 2014, le nombre de publications de recherche est en hausse de 30.000 papiers par an, et ils ont au moins une université classée dans le THE World university ranking », indique l’article.
Si ces pays réunissent les conditions pour se développer, les chercheurs pointent toutefois une certaine hétérogénéité, « chaque pays ayant son propre mél ange de forces et de faiblesses ». Pour l’Iran, le principal défi est la corruption « qui a une influence négative sur la qualité de la recherche ».
Pour la Turquie, il s’agit de la politique, et notamment « la purge parmi les doyens d’université qui risque de nuire à son attractivité vis à vis de chercheurs ». Newstank Education. 27 décembre 2016.
The dangers in Asia’s quest for world-class universities. @timeshighered
Original Tweet: https://twitter.com/C_Cripps/status/789348802813657088
Why #Singapore missed its target of 150 000 #internationalstudedents by 2015.
Original Tweet: https://twitter.com/uniworldnews/status/777758164666060802
Will #Highered in the 21st century belong to #China?
Original Tweet: https://twitter.com/ftherin/status/831732877956100096
Diversité
« America talent initiative » : 30 prestigieuses universités américaines ciblent les étudiants à faibles ressources. Sarah Piovezan – 23/12/2016 – AEF
Une coalition de 30 collèges et universités américains parmi les plus prestigieux du pays (Harvard, Princeton, Georgetown, UCLA , Berkeley ou Stanford) ont lancé, le 13 décembre 2016, l’ » America talent initiative « , dans le but d’augmenter fortement leur recrutement d’étudiants à haut potentiel mais à faibles ressources financières. Soutenue à hauteur d’1,7 M$ par Bloomberg Philanthropies, avec l’Aspen Institute’s College Excellence Program et Ithaka S + R, cette initiative fixe un objectif : 50 000 diplômés supplémentaires ayant ce profil d’ici 2025, dans 270 établissements dont les taux de réussite en bachelor dépassent les 70 % en 6 ans. Chacun est libre de mettre en œuvre les dispositifs qu’il souhaite pour atteindre l’objectif collectif, en s’inspirant des méthodes qui ont fait leurs preuves et en priorisant leurs aides financières. Une campagne de communication nationale est prévue.
ESR en Afrique / coopération sud sud
Christian universities are growing rapidly in Africa
Original Tweet: https://twitter.com/uniworldnews/status/828645795809345537
La Guinée rouvre ses universités privées
Should Africa develop its own style of management education?
Original Tweet: https://twitter.com/AABS_Info/status/779238158571450369
Tunisie : Création de trois laboratoires de formation des enseignants
Dérives de la mondialisation…
Ces diplômés étrangers en chirurgie dentaire qui n’ont jamais soigné le moindre patient
Original Tweet: https://twitter.com/O_Rollot/status/781377144022822912
Universités privées – Des pratiques frauduleuses mises à nu (Madagascar)