Le blog de Jean-François FIORINA

La carte de l’école du futur

eleves_au_travail

La semaine dernière, je présentais l’action réalisée par les étudiants du MS Entrepreneurs de GEM pour le compte de start-up et d’entreprises du pôle de compétitivité MINALOGIC au CES de LAS-Vegas. Une préfiguration de l’école du futur où les étudiants vivent une multiplicité d’expériences et d’expérimentations, du service aux entreprises en passant par la veille stratégique sans oublier la notion d’impact auprès de nos différentes communautés. Je poursuis cette semaine avec ce nouveau projet pédagogique réalisé avec des Terminales de la Cité scolaire internationale de Grenoble. Ces élèves ont, en effet, réalisé, dans le cadre du Festival de géopolitique (Grenoble, 14-17 mars 2018) des croquis illustrant des conférences sur lesquelles ils avaient choisi de réfléchir.

domination océans par les USA, festival de géopolitique

La domination des océans par les USA

Un travail en profondeur…

Les lycéens n’ont pas seulement effectué un travail académique d’acquisition/restitution d’informations :

  • Ils ont contacté les intervenants du Festival de géopolitique pour avoir plus d’informations notamment sur les objectifs et les contenus,
  • Puis effectué des recherches complémentaires pour étayer leur réflexion,
  • Et présenté — dans différentes langues — leur travail auprès de leurs camarades (et de certains parents).

… qui préfigure bien ce que sera l’école du futur :

1) La collaboration entre les tous les établissements d’enseignement (du secondaire au supérieur), permettant aux élèves d’avoir une vision globale et de ce qu’il les attend ici après le bac. Et des projets qui mettent les élèves au cœur du dispositif avec un objectif précis et des attendus sans compter l’investissement remarquable de professeurs passionnés.

2) des activités pédagogiques qui préparent aux compétences du XXIème siècle :

  • Un travail de groupe,
  • Un travail de collecte d’informations, de mise en perspective et de sélection,
  • de contacts avec les intervenants et de synthèse,
  • de réalisation de croquis ou de cartes « à la main » qui recrée le lien entre activité intellectuelle et manuelle.
Moyen-Orient, tensions, festival de géopolitique

Tensions au Moyen-Orient

J’ai toujours eu un faible pour les cartes (du monde !) et les utilisent fréquemment dans mes cours. « Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours », citation d’un spécialiste du redécoupage de la carte des frontières européennes, Napoléon Ier !

Ce sont des outils d’analyse pertinents, de représentation personnelle du monde et de ses enjeux, de synthèse et de prospective. Les élèves auraient pu aller encore plus loin en créant leur propre cours, voire imaginer d’autres manières de matérialiser et de communiquer le concept de la carte. Il s’agit donc d’un bon exercice de créativité et de communication.

Une mention à mon mentor, Alain Simon qui était capable de synthétiser et de révéler des problématiques complexes par des croquis éclairants et instantanés.

3) Une Grande Ecole ouverte sur la cité, engagée dans les débats publics et au service des différentes communautés. Pour ceux qui me suivent depuis longtemps, nous avions déjà eu une expérience de ce type avec des CM2. Et nous sommes engagés sur une autre classe d’élèves de Terminale du lycée Xavier Mallet au Teil.

4) L’école du futur n’est pas forcément « techno ». La technologie est un moyen et non une fin.

Les travaux du Lycée international seront exposés pendant toute la durée du Festival de géopolitique et j’espère que nous pourrons développer ce type de partenariat avec tout type d’établissement d’enseignement !

En tout cas, ce projet a passionné ces élèves qui se sont totalement investis ainsi que leur professeur, passionné de géopolitique, Claude Héraudet. Les résultats sont remarquables et ont suscité l’enthousiasme des participants si j’en crois leurs commentaires (voir plus bas).

Cela confirme ce que je pense depuis longtemps : les élèves peuvent passer beaucoup de temps et d’énergie sur des projets qui les intéressent, qui font sens et pour lesquels ils sentent un soutien inconditionnel de leurs professeurs et encadrants.

Monde postamericain, festival géopolitique

Un Monde post americain ?

 

Quelques témoignages d’élèves : 

« J’ai fortement apprécié ce travail collaboratif parce qu’un sujet d’actualité est forcément impliquant, vivant et pertinent. D’autre part, penser que le résultat de ce travail peut-être exposé, qu’il peut servir et intéresser d’autres personnes le rend tout simplement motivant.

C’est la troisième fois que j’ai le plaisir d’assister au festival de géopolitique mais cette fois-ci plus qu’assister j’ai l’impression de participer ».


 

« L’armement aux Etats-Unis est un sujet qui m’a rapidement interpelé car j’y ai tout de suite décelé un paradoxe intéressant : pourquoi s’armer lorsqu’on représente la paix ?

En faisant mes recherches à partir de l’intitulé et de la petite description du conférencier (M. Jean-Charles ANTOINE), j’ai rapidement pris plus de goût encore au sujet de par son ancrage dans l’actualité et la diversité d’arguments qu’il offrait. Suite à la présentation de mon croquis à la CSI, je nourris intérieurement l’espoir de rencontrer M.Antoine, dont les écrits ont tant marqué mes recherches ».


 

« Etant en première Es bac à la Cité internationale, nous nous rendrons comme chaque année au festival de géopolitique organisé par GEM fin mars. Cette année le thème porte sur les États-Unis. Nous avons décidé de « préparer » les conférences auxquelles nous voulions nous rendre. Le titre de la conférence que nous avons choisi avec ma camarade est : « Russophobie américaine et anti-americanisme post soviétique ». Ensuite, seulement à partir de son titre et des noms des intervenants nous avons mené des recherches sur le thème. Le sujet était très intéressant d’autant plus qu’il pouvait être abordé aussi bien du point de vue russe que du point de vue américain. Dès le début ce qui émergeait de nos recherches était l’idée d’un cercle vicieux de la guerre froide et c’est ce que nous avons souhaité mettre en valeur dans notre croquis.

Par la suite, la plus grande difficulté a été de synthétiser au maximum les informations trouvées. Nous devions établir un plan, qui serait la légende de notre schéma. Cependant le format et la traduction en anglais ne permettaient pas une légende détaillée. C’est ainsi que le choix de chaque mot est devenu primordial, il fallait qu’ils soient clairs, explicatifs et qu’ils accrochent le lecteur. Notre professeure nous a beaucoup aidé pour cette étape.

La réalisation des croquis en elle même n’a pas été très compliqué puisque nous en faisons depuis la seconde. Nous avons déjà les « bases » en cartographie. En revanche le choix de la carte et de l’échelle était également décisif, il fallait que toutes les informations entrent sans que la carte ne soit surchargée.

Finalement, après que le croquis aient été terminés dans les temps (bien qu’avec quelque séances de rattrapage) madame Heraudet les a envoyés à GEM qui en a sélectionné quelques uns pour les exposer durant le festival. Nous avouons avec ma camarade avoir été très fières lorsque nous avons appris que notre croquis avait été choisi, d’autant plus que tous les travaux étaient de grande qualité. Finalement est arrivée une ultime étape : celle de la conférence devant les représentants de GEM et les élèves de terminales de la Cité internationale. Je pense que nous pouvons affirmer pour la grande majorité que l’étape de la présentation orale de nos exposés a été bien plus stressante et compliquée que l’ensemble du travail sur les croquis. »

 


J’ai beaucoup aimé faire ce croquis pour le festival, même si on a passé beaucoup de temps dessus je suis satisfaite du résultat et je trouve que ça en valait la peine (même si mon croquis n’a pas été choisi). Les recherches sur le sujet ont été les plus longues à faire, mais le plus dur était de synthétiser le plus possible, car il fallait mettre en mots-clés des informations qui étaient dans nombreuses pages. Faire le croquis a été la partie plus « facile » car les informations étaient déjà présentes !

J’ai donc beaucoup apprécié  participer à ce projet ! »

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