Le blog de Jean-François FIORINA

EDUCAUSE – IT and Higher Ed (saison 2). Questionnements et enjeux.

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Visite passionnante d’EDUCAUSE comme vous avez déjà pu en juger la semaine dernière mais qui, au-delà de l’enthousiasme, suscite avec un peu de recul quelques questionnements.

Un constat d’abord. Et n’en déplaise à quelques idéologues, l’éducation est bien un secteur d’activité à part entière. Secteur d’activité, certes, un peu particulier doté d’une forte dimension émotionnelle et d’images construites au fil du temps voire des siècles ! Mais secteur d’activité quand même qui obéit à un certain nombre de règles de fonctionnement et ce d’autant plus que le marché de l’enseignement supérieur s’est largement mondialisé.

Les étudiants sont, par ailleurs, très mobiles et le numérique leur offre la possibilité de choisir la formation qui leur convient. L’oublier serait se tromper de bataille. D’autres pays l’ont bien compris et attirent — et vont continuer à le faire — les meilleurs étudiants comme Singapour.

  • Nos établissements doivent avoir des comportements d’entreprise

D’ailleurs, on le voit sur la photo jointe les problématiques d’optimisation de fonctionnement deviennent identiques à celles des entreprises. Cela ne fait que confirmer ce que j’évoque depuis plusieurs années comme conséquences de l’école du futur : la nécessité de définir sa vision (ce que nous voulons être), la mission (notre raison d’être, ce à quoi nous servons) et la stratégie.

Pour nous b-schools, les accréditations internationales nous ont beaucoup servi à structurer cette réflexion. Cela n’a pas été facile mais explique notre réussite à l’international. Les autres établissements doivent s’engager sur ce chemin sans chercher à reproduire un modèle unique et universel – là réside toute la complexité.

Les établissements d’enseignement supérieur deviennent des micro-entreprises ou sociétés dans lesquelles s’expriment un nombre de plus en plus important de métiers, de plus en plus techniques et spécialisés. La dimension RH et la gestion des compétences deviennent stratégique avec comme corolaire une augmentation probable des coûts liés à la pénurie des talents et à la hausse des salaires.

  • Edtechs : quelques questionnements

La technologie, pourquoi et surtout quelles limites ? (par Edtechs, on entend là l’utilisation de la technologie dans l’éducation – au sens large du terme).

Tous les jours, de nouvelles solutions, produits ou applications sont proposés aux établissements.

J’ai souvent coutume de dire qu’il n’y a plus aucune limite à la salle de classe. C’est encore plus vrai avec le développement de l’IA – Intelligence économique et la VR – Réalité virtuelle. Ils apportent des améliorations et ouvrent de nouvelles perspectives mais comment trancher et situer la limite de ce que l’on souhaite mettre en place ? Les process sont longs et couteux,

Avec qui travailler ?

Des puissants comme IBM ou Cisco qui offrent l’avantage d’avoir déjà des solutions existantes et complètes mais standardisées et donc pas forcément adaptées à nos besoins.

Ou à l’inverse des « petits » dont l’agilité n’est plus à démontrer mais dont on ne sait pas s’ils seront encore en activité dans quelques mois ? À moins que ce ne soient les GAFAM ou ses équivalents chinois qui rafleront la mise ?

Cela conduit à un autre questionnement, qui est celui de la dépendance. La quasi-totalité de ces acteurs est américaine. Il est indispensable que l’Europe (quel bon thème de campagne !) s’empare de ce sujet et aide à la création d’un écosystème performant.

En tout cas, vivement la prochaine édition d’EDUCAUSE !

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