Rapide retour sur la conférence annuelle AACSB qui s’est tenue en début de semaine à Édimbourg. J’ai l’impression que nous avons franchi un cap et que toute notre communauté est consciente des défis à venir. Ceux-ci ne concernent plus (uniquement) le digital mais notre « raison d’être », au service de la prospérité globale.
Cet objectif, entraine pour nous b-schools 4 réflexions importantes qui seront peut-être à l’origine de changements dont nous ne soupçonnons pas l’ampleur :
- Comment se positionner dans son environnement politique, social et économique ?
- Avec quel business-modèle ?
- Pour quelles offres de formation ?
- Et quels contenus d’enseignement ?
Retour en tweets et en images sur ces business schools de demain
Il n’y aura pas de réponse unique. Tout va dépendre des équipes, des stratégies définies et des environnements. Cela devrait permettre à toutes les nos institutions de s’y retrouver.
Nouveaux modèles et offres de formation
- “There’s a partnership to be had between #bschools & alternative providers, if they recognize each other’s value,” says @seanpwest of @EurasiaGroup, a provider of geopolitical training to executives #ICAM2019 #ICAM19
BizEd Magazine @BizEdMag / 14m
Je ne pouvais qu’être interpellé par ce tweet, qui mêle géopolitique et nouveaux types d’acteurs ! Je l’ai souvent dit mais j’ai été marqué par la remarque d’Emmanuel Davidenkoff dans son livre « Le tsunami numérique » (je l’avais d’ailleurs interviewé), il y a tout juste 5 ans. qui Il prédisait l’arrivée de nouveaux acteurs.
Le futur du travail
Sujet déjà abordé l’an dernier à la même époque mais qui montre bien que nos institutions ne sont plus dans une gestion classique « unité de promo, de lieu, de temps et de progression pédagogique » mais devront gérer une « multitude d’individus » ayant une « multitude de besoins de formation ». Je pense que le diplôme ne sera plus la seule réponse mais que nous devrons aussi imaginer d’autres types de formats.
C’est plutôt une bonne nouvelle dans notre relation avec nos alumnis car : nous devrons imaginer une offre de services qui créera pour nous de nouvelles opportunités. Le tout sera de l’organiser et de la qualifier.
- If I were creating a #bschool, I would do it completely in virtual reality to reduce costs. Every student would have a personalized “chat bot” to answer their questions. Will this happen? People are working on it already – @1stBlockCapital’s Marc van der Chijs #ICAM19
- Are we about to be « out of business? » @scubusiness @SantaClaraUniv @AACSBevents #ICAM2019
Même si parler d’argent dans l’éducation est un gros mot, la question du coût des études et de leur financement va devenir crucial. De nouveaux acteurs – qui répondront à des besoins précis pour une population qui ne cherche pas « une grande marque » pourront s’imposer et capter un public important. surtout que Je vois apparaître dans la presse française et anglo-saxonne des articles indiquant que le diplôme n’est plus la panacée. Je demande cependant à voir !
- Issue 10: Do you have the power to change? B-school models are changing. A sustainable future might mean a freemium approach, intensive boot camp style study, digital badges or an unknown unknown, whatever that maybe #ICAM2019 @AACSB Andrew Crisp @agcrisp
- Issue 3: How will students learn? Tech will be key. In US 6 million+ students take at least 1 online course/year, in Africa no. of mobile broadband connections will double to 1 billion+ by 2022, globally online education will be a $300 billion + market by 2025 #ICAM2019 @AACSB Mark SMITH
- The future of #work is inclusive #lifelonglearning, being “age agnostic” & working until 75 – business schools have a key role @AACSB @lyndagratton #ICAM2019
Et si la b-school du futur était celle qui sera saura organiser ce fameux « Life Long Learning » ?
- Lynda Gratton on business schools at @AACSBevents #ICAM2019: -Focus on human strengths -Create broad, navigable & age agnostic systems of lifelong learning -Support a multi-stage life -Create collaborative systems of education providers -Offer stackable, portable credentials.
Quels contenus de formation ?
J’ai été agréablement surpris de constater que la question des curriculum revenait souvent, preuve que là aussi de (r)évolutions importantes sont à venir. Je me suis aussi exprimé sur ce sujet.
How can #bschools integrate engagement/innovation/impact into their DNA? At @AUTuni, it’s through adoption of an interdisciplinary core, offering multidisciplinary minors & double majors, & work-integrated student learning via real-world capstone projects. #ICAM19 #ICAM2019
Et, en conclusion, cette slide qui résume la situation dans laquelle se trouve grand nombre d’institutions d’enseignement supérieur (sauf bien sûr GEM !)
Puis ce rappel d’Albert Einstein :
« Il n’est pas possible de résoudre des problèmes avec le mode de pensée qui les a créés. »
Merci Jean-François pour ce retour très instructif.
La B-School doit s’imaginer sur le modèle d’une auto-école pour les plus petites ou sur le modèle d’un C.H.U. pour celles qui ont plus de moyens.
Soit elle apprend à conduire des organisations virtuelles sur une longue période en exerçant des responsabilités différentes, en résumé elle se comporte comme un simulateur et accueillent aussi bien des apprenants que des professionnels en formation. La recherche devient recherche-action.
Soit elle est un centre de consulting tout azimut avec des « chefs de service » qui dirigent des équipes de spécialiste qui accueillent, orientent et accompagnent des dirigeants jeunes et moins jeunes. Les apprenants sont alors traités comme des « internes » que les professeurs-chercheurs mettent en responsabilité auprès des dirigeants au fur et mesure de leurs avancement dans les apprentissages théoriques en ligne.
Dans les deux cas, vitesse de d’acquisition des savoirs, volume de travail, variété des expériences, valeurs à défendre seront les quatre points clés des cursus en B-school.
Cher Monsieur et Collègue, les réflexions critiques de l’AACSB semblent redécouvrir les critiques à l’égard des MBA faites par Henry Mintzberg il y a 15 ans dans son ouvrage « Managers, not MBAs » et les pistes d’avenir pour les formations en management qu’il esquissait, mais qui évidemment comme elles n’allaient pas dans le sens des intérêts financiers des mainstream business schools ont été négligées.. !
Il est clair aujourd’hui que les formations des business schools correspondent mal aux besoins réels des entreprises comme le souligne de façon pertinente un récent article de la Harvard Business Review, de loin la meilleure au monde du fait de sa proximité avec celui de entreprises, et dont il est honteux qu’elle ne soit pas reconnue à un niveau 4 étoiles par les sectes des théoriciens du management du CNRS qui classent les revues pour les publications des enseignants chercheurs et de ce fait orientent très mal leurs travaux qui ont en général une très faible valeur ajoutée pour la société, ce qui devrait être l’objectif principal !! C’est effectivement tout un système vicieux à revoir complètement… vaste programme de disruption !