Je suis surpris du nombre important de créations de nouvelles écoles. Tout le monde a forcément entendu parler de l’École 42 mais depuis, nombre d’établissements de ce type ont ouvert leurs portes et offrent une grande variété de programmes de formations. Qui sont-ils et quelles collaborations possibles ?
Nouvelles écoles : des exemples, français ou étrangers
La liste est loin d’être exhaustive :
- Minerva, programme sans campus fixe, créé pour « le bénéfice de l’étudiant et pas des professeurs »,
- LEAD Academy, un programme de formation interentreprises et multisectoriel, certifié par l’Ecole Polytechnique Executive Education en partenariat avec PWC,
- Lambda school: pas de frais de scolarité mais un remboursement en fonction du salaire,
- London Interdisciplinary School fondée par des entrepreneurs et proposant un programme undergraduate avec une approche pédagogique basée sur la résolution de problèmes transversaux (ouverture 2020),
- IconoClass, l’école de vente en mode start-up et qui garantit un CDI,
- La Tony Parker Adequat Academy qui va former les futurs sportifs professionnels qui pensent à leur reconversion en ouvrant un campus à Lyon,
- Industreet, un projet d’école de Total pour former, chaque année, 400 décrocheurs de banlieue par aux métiers de l’industrie du futur,
- Agora school aux Pays-Bas qui se positionne comme étant une synthèse d’université, de monastère bouddhiste, de parc d’attraction et d’agora (d’où son nom),
- SV Academy dont la mission est de former des futurs talents pour intégrer la Silicon Valley. D’après leur site internet, leur succès est tel que ce sont les entreprises qui sont sur liste d’attente pour recruter leurs étudiants,
- L’EcoleByCapgemini, école dédiée aux métiers du futur qui formera 400 ingénieurs et consultants par an,
- Rocket school qui offre une formation gratuite et rémunérée spécialisée dans les métiers du numérique et qui vient d’ouvrir après Paris une antenne à Lyon.
Nouvelles écoles : leurs points communs
Il est frappant de constater qu’elles présentent toutes des caractéristiques identiques :
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- Créées par des individus ou des entreprises mais aucune n’est issue d’un établissement « classique »,
- Proposent des formations courtes (maximum un an), en dehors des standards classiques,
- Ciblent des populations éloignées du monde de la formation. Le bac souvent n’est pas obligatoire même s’il faut noter que pour certaines, des étudiants diplômés peuvent accéder à ces programmes de formation,
- Délivrent des diplômes là aussi non reconnus,
- Se situent hors des circuits traditionnels comme ParcoursSup,
- Sont ultra spécialisées (vente, numérique, code…),
- Dispensent une pédagogie par projets et souvent en équipes.
- Ont un b-modèle disruptif : gratuit, voire même rémunération de l’apprenant, une garantie d’emploi et pour certaines, un remboursement des frais de formation à partir d’un % sur le 1er salaire
Nouvelles écoles : comment travailler avec elles ?
Toutes ces créations ne peuvent qu’interpeller le directeur d’école que je suis, à la fois parce qu’elles peuvent être de nouveaux concurrents et mais également — par les nouveaux modèles pédagogiques qu’elles proposent — que l’éducation a besoin d’évoluer profondément.
La réponse n’est bien évidemment pas aussi manichéenne qu’on le souhaiterait. Comme pour les Edtechs, je considère que nous sommes dans un dispositif de coo-pétition car ces écoles vont avoir besoin de notre capacité à diplômer. Pour nous, c’est aussi une possibilité d’attirer de nouveaux publics, de développer de pédagogies ou de développer les expérimentations. Cela pourrait être pour GEM l’occasion d’en faire le lieu d’une école de la deuxième chance où nous pourrions organiser la rencontre de nos étudiants avec des personnes « éloignées des études ». Objectif : les faire travailler sur des projets communs et donc renforcer notre mission de cette School for business for society 😉
Mais combien de ces initiatives « nouvelles écoles » survivront à terme ?
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