Un article du JDD titrait dimanche dernier : « pour les préfets, la Covid c’est matin, midi et soir… ». Pour le responsable d’établissement que je suis, c’est la même chose et l’impression que depuis le retour des vacances, rien n’a changé. La Covid s’immisce dans nos vies et devient le sparadrap collé aux doigts (clin d’œil au Professeur Tournesol). Qu’en est-il de la situation en cette fin septembre 2020 ?
La Covid est devenue un incontournable et un élément à prendre en compte dans toutes nos décisions. Nous savions que nous devrions vivre avec mais j’espérais (secrètement) que la pression se se relâcherait quelque peu. Il n’en est rien. Nous devons nous préparer à un pilotage au jour le jour tout en s’organisant pour préparer ce monde d’après. Le danger serait de s’enliser dans une gestion quotidienne sans avoir le temps (et la lucidité) de s’en extirper.
J’avais indiqué que notre responsabilité est d’apporter de la certitude dans un monde d’incertitudes. Cela n’a jamais été aussi vrai qu’aujourd’hui !
Incertitudes. Elles restent identiques. Incertitudes sur l’évolution de la situation sanitaire et des décisions institutionnelles, incertitudes sur l’arrivée des étudiants étrangers, incertitudes sur la perception de la situation française que pourraient avoir les étudiants étrangers (et leurs parents) inquiets de la flambée du taux de contamination en France, incertitudes sur la virulence de cette « 2ème vague », même si pour l’instant, les taux de transfert en réanimation ne sont pas élevés, incertitudes quant à un mélange (explosif ?) de Covid et des maladies saisonnières telles que la grippe.
Certitudes. Le milieu médical sait mieux appréhender la prise en charge des cas lourds, certitudes que tout le monde a compris l’importance du masque. Je suis agréablement surpris de voir qu’à Grenoble comme à Paris, les cas de non port de masque sont marginaux. Certitudes aussi de voir qu’il y a une offre de masques (même si je n’ai toujours pas compris pourquoi il y a eu pénurie en début de pandémie tout comme pourquoi il n’y avait pas de stocks stratégiques…), certitudes aussi que nos étudiants, même si ce n’est pas toujours évident pour eux, sont responsables par rapport à la reprise de la pandémie, annulant de leur propre chef des événements associatifs. Certitudes qu’il n’existe pas de modèle unique de rentrée. Il n’y a pas une bonne ou une mauvaise solution mais en ce qui nous concerne, les équipes de GEM et moi, sommes certains d’avoir pris les décisions pertinentes qui nous permettent d’assurer une rentrée cohérente, de qualité et respectueuse de l’ensemble de nos parties prenantes.
Nous sommes un établissement de formation de haut niveau et il ne faut pas perdre de vue que l’objectif est de former nos étudiants et de les préparer à entrer dans la vie active. La priorité est que nous dispensions des cours de qualité, qu’ils apprennent avec la visibilité et des perspectives les plus larges possibles. C’est pour cela que je m’agace de tous ces débats stériles. On ne peut pas revenir comme « avant » et il faut penser aux étudiants.
Il y a cependant des changements par rapport à la phase de confinement. A l’époque, nous pouvions piloter dans la durée et tout le monde vivait (subissait !) les mêmes contraintes. Ce n’est plus le cas car désormais, ce sont les préfets qui décident. C’est bien parce que cela permet de coller et de s’adapter au contexte local. C’est un peu plus compliqué pour une école comme GEM qui a deux campus en France (Grenoble et Paris) avec potentiellement des directives diamétralement opposées… L’horizon est également très court avec la période de quatorzaine ramenée à 7 jours et les différentes situations de cas (contact, asymptomatique) qui « dynamitent » les groupes. Cette gestion complexe d’une multiplicité de situations sur des périodes différentes est un challenge de haut niveau que nous devrons relever.
Le pilotage va être très fin, quasiment heure par heure. Je pense que nous allons alterner les aller-retour de décisions entre par exemple ouverture de campus, fermeture, fermeture partielle ou autres restrictions sur des périodes très courtes. La Communication interne sera encore plus prégnante et devra être organisée de telle manière à éviter les injonctions contradictoires et les cafouillages.
Un mot sur la vie associative dans l’établissement. Comme je l’ai indiqué, elle a su à GEM s’adapter à la situation. Comme nous, elle est condamnée à se réinventer en permanence. Il est important pour moi qu’elle existe, qu’elle soit organisée pour éviter les regroupements sauvages qui je le pense sont beaucoup plus dangereux que les événements cadrés.
Au-delà, il nous faut capitaliser et rebondir sur nos innovations. J’ai fait part à différentes reprises la semaine dernière de ma satisfaction d’avoir assuré la rentrée auprès des 1A sur Virbela, plate-forme immersive. Si nous arrivons à travailler sur la complémentarité entre le on-line et le présentiel — un peu comme dans la distribution ! — cela nous ouvrira des perspectives fabuleuses !
L’occasion pour moi puisque j’évoque ces innovations pédagogiques de saluer la mémoire de Benoît Anger, Dircom de Néoma disparu cette semaine, roi incontesté de Twitter et défenseur inlassable de la filière des Grandes Ecoles de Management. Comme j’aurais aimé que tu likes et RT ce post…
POUR RAPPEL : INFOS CORONAVIRUS OFFICIELLES
- Le site d’information du gouvernement: https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus
- La FAQ de l’OMS: https://www.who.int/fr/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019
- Unnuméro vert (0 800 130 000) à destination du grand public a été mis en place par le ministère des solidarités et de la santé, ouvert de 09h00 à 19h00 sept jours sur sept. Cette plateforme téléphonique n’est pas habilitée à dispenser des conseils médicaux qui sont assurés par les SAMU-Centres 15.
- Les conseils aux voyageursdu ministère de l’Europe et des Affaires étrangères: https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/