Ce mardi avait lieu la conférence de presse des concours Passerelle. L’occasion de faire un point sur le concours 2020 et de souligner la réactivité et l’agilité des équipes qui ont permis un très bon cru 2020. L’occasion également de mises en perspectives : la Covid n’a fait qu’accélérer les réflexions sur la transformation des concours et des procédures de sélection. Trois facteurs expliquent ce nécessaire changement :
Les conséquences de la réforme du bac
À moins d’une contre-réforme ces prochaines années, l’actuelle aura des impacts :
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- Sur le profil des étudiants que nous allons recruter. Jusqu’à présent nous avions des étudiants qui avaient plutôt un profil généraliste et peu de spécialisations. Dans les années à venir, ce sera l’inverse. Pour nous, la problématique sera donc de savoir comment nous organisons nos cursus : dans la continuité de cette réforme en maximisant ces spécialités ou au contraire en travaillant sur les fondamentaux. Choix cornélien quand on connait l’éventail des spécialités.
Peut-être devrons-nous prévoir des programmes de mise à niveau qui seront offerts en amont de nos rentrées ? Du fait de cette diversité, on voit bien l’apport possible du numérique.
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- Sur les choix d’orientation des étudiants. Je suis convaincu que les bacheliers vont vouloir dans l’enseignement supérieur capitaliser sur leurs spécialités. Cela signifie l’adaptation des cursus ou l’opportunité de création de nouvelles formations en se basant sur ces spécialités.
Le passage des IUT en 3 ans
Les admissions parallèles seront les premières impactées, notamment celles qui ont une filière de recrutement + 2. En prenant un peu de recul, il va falloir s’interroger sur l’articulation des niveaux d’orientation et donc sur la pertinence du maintien ou pas des filières bac +2.
Ce qui revient à s’interroger sur les CPGE et les BTS. Un allongement à 3 ans est-il possible ? avec quel contenu ? sur quel lieu d’enseignement et avec, point crucial, quel financement ?
Des prépas en 3 ans pourraient devenir un risque pour nous écoles de management puisque disposant d’un équivalent « bachelor » de très haut niveau. Ces étudiants deviendraient une cible de choix pour des « marques » internationales reconnues dans leur MSc. Ce qui nous exposerait à encore plus à la concurrence internationale.
Les réflexions sur les modalités de sélection et de concours
Quel avenir pour ce fameux « concours à la française », sujet de beaucoup de stress et de débats ? Certaines grandes institutions comme l’IEP de Paris y ont renoncé, d’autres sont en réflexion. Comment sélectionner en validant un socle de connaissances conséquent et des fondamentaux tout en vérifiant certaines compétences et en identifiant des potentiels surtout à l’heure du numérique. Tel est le défi que nous devons relever !
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- Quel socle de connaissances et de fondamentaux ? Il est obligatoire. Je me suis souvent exprimé sur ce sujet. C’est ce qui permet de comprendre, de prendre du recul, de développer un esprit critique et d’être capable d’apporter des réponses à des situations complexes, voire inédites comme on peut le voir avec la Covid. N’oublions pas – et je le répète souvent aux Gémiens – qu’ils vont devoir affronter au cours de leur (longue) vie professionnelle des situations que l’on imagine même pas. La clé sera la culture générale.
- Quelle place au numérique car je suis convaincu que l’évaluation va connaitre des évolutions « disruptives »(comme disent les spécialistes) dans les années à venir. Les technologies immersives couplées à l’IA vont nous permettre d’évaluer les étudiants dans différentes situations.
Outre l’aspect de l’évaluation par la note, cela nous permettra d’offrir aux étudiants entrants des parcours spécialisés de mise à niveau et de points à améliorer.
On entre bien ici dans la dimension de l’expérience apprenante !
POUR RAPPEL : INFOS CORONAVIRUS OFFICIELLES
- Le site d’information du gouvernement: https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus
- La FAQ de l’OMS: https://www.who.int/fr/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019
- Unnuméro vert (0 800 130 000) à destination du grand public a été mis en place par le ministère des solidarités et de la santé, ouvert de 09h00 à 19h00 sept jours sur sept. Cette plateforme téléphonique n’est pas habilitée à dispenser des conseils médicaux qui sont assurés par les SAMU-Centres 15.
- Les conseils aux voyageursdu ministère de l’Europe et des Affaires étrangères: https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/