Pour Le Figaro, la pandémie met le marché de la edtech en pleine effervescence. Les Echos titrent ce mardi 6 avril 2021 « L’année où tout a changé pour le secteur des edtechs » et « La Chine fait la course en tête dans l’éducation en ligne ».
C’est aussi un article très orienté finance du site tradingsat.com dans lequel l’un des acteurs de ce marché, Benjamin Vedrenne-Cloquet explique la croissance de ce marché par le « double milliard ». Le premier, démographique, correspond à la prévision des nouveaux entrants dans le secteur de l’éducation à horizon 2030. Le second, financier, découle de l’obsolescence accélérée des actifs sous l’effet de l’intelligence artificielle, qui incite à renouveler sans cesse l’offre des produits et contenus.
Pas une semaine non plus sans que MC Levet qui a créé le fonds Educapital ne soit interviewé sur cette thématique, sans oublier la lettre hebdomadaire de Mehdi Cornillet.
A l'occasion de la présentation de ses résultats du Q1 2021, @GetKahoot présente une mise à jour de son écosystème. De loin le plus complet des #startups #edtech basées en Occident !
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— Mehdi Cornilliet (@MCornilliet) April 7, 2021
Enfin, c’est le mot edtech qui apparait désormais dans les annonces des plans stratégiques des écoles, Lyon ou GEM notamment. Je les ai vus apparaitre sur mon radar depuis pas mal d’années et vous propose pour mieux comprendre le phénomène de (re)lire les posts que je leur ai consacrés avant de revenir sur notre expérience de la edtech factory. J’avais d’ailleurs souhaité de tous mes vœux, il y a près de 6 ans (!) la création d’une filière française des ed-techs.
Mon best-of 2020/21 à (re)découvrir !
« L’éducation et la connaissance vont remplacer les technologies »
EDUCAUSE – IT and Higher Ed (saison 2). Questionnements et enjeux.
Enseignement supérieur : « La différenciation restera un élément clé quelle que soit l’institution »
L’engouement Edtechs ne faiblit pas en cette rentrée, bien au contraire !
Edtechs : un marché comme on le voit en plein boom
Un marché mondial avec l’émergence de poids lourds comme les USA, ce qui parait normal mais l’est un peu moins pour l’Inde et la Chine. Concernant le marché français, la clé du succès repose sur la capacité de ces edtechs à travailler avec les établissements scolaires ou d’enseignement. Pour les niveaux qui précédent le Supérieur, le ministère de l’Education Nationale est un acteur incontournable et cela suppose des changements idéologiques importants. La crainte que l’on peut avoir est le développement d’une offre alternative qui ne ferait qu’aggraver la fracture sociale et les inégalités.
Pour les écoles de management, mon credo n’a pas changé, les edtechs sont à la fois des concurrentes, des partenaires potentiels et notre R&D. Concurrents « dangereux » car elles nous challengent en appliquant des modèles disruptifs sur chacun des éléments de notre chaîne de valeur (communication, services, accompagnement carrière, certification, relations avec les entreprises, soft-skills, hackathon, orientation…) nous « obligeant » à bien montrer notre valeur ajoutée, notamment par la définition et la mise en place de l’expérience étudiante. Elles peuvent être également des concurrents sur le segment de l’executive éducation. Reste la question essentielle de nos relations. Tout nous oppose mais il faut cependant apprendre à travailler ensemble. Horizon temporel : nous sommes plutôt sur le moyen terme alors que les Edtehs vivent dans le court-terme avec la nécessité de trouver des clients très vite pour se financer.
De notre côté, nous souhaitons un service personnalisé qui nous permette de nous différencier par rapport à nos concurrents alors qu’elles souhaitent offrir ce service au plus grand nombre d’établissements pour valider leur modèle économique.
Nous devons prendre en compte l’ensemble de nos parties prenantes et certains critères d’accréditation alors qu’elles investissent « en solo » et sans contraintes de nouveaux créneaux.
Par ailleurs, de par nos statuts juridiques, nous avons des processus d’achat long et dans certains cas nous devons passer par des appels d’offre ce que ne comprennent pas toujours ces edtechs
Enfin, nous sommes confrontés à des choix cornéliens car je reçois tous les jours de nouvelles propositions, toutes aussi innovantes les unes que les autres et malheureusement il faut faire des choix !
Nous avons créé à GEM une ed-tech Factory qui nous a permis de travailler avec certaines d’entre elles et de mieux se comprendre. Nous avons réussi à mener une expérimentation globale avec CAMPUS SKILLS sur la certification de compétences (cf vidéo plus bas). L’expérience est réussie et nous allons désormais passer à une autre étape. Il faut développer ce type de pratiques, y compris dans le cadre de la CGE ou du Chapitre des écoles de management. Pas facile mais l’existence d’une filière française (et visible à l’international) ne pourra se faire qu’à ce prix !
Merci pour cette interview croisée qui cloture bien l’expérimentation de la Edtech Factory. Nous sommes très fiers de cette réussite Chez Campus Skills.,