Le blog de Jean-François FIORINA

Les 7 révolutions de l’école du futur : (1) les écosystèmes

Rouages - écosystème

L’intensité de la crise a diminué, l’horizon se dégage et il est grand temps que je me (re)consacre à l’école du futur. Comme je l’ai indiqué à différentes reprises, cette crise n’a fait qu’accélérer des réflexions déjà engagées. Nous avons expérimenté au cours de ces derniers 18 mois des études de cas grandeur nature sans compter une évolution des systèmes de reconnaissance et d’accréditation qui vont également impacter en profondeur notre fonctionnement et nos stratégies. Il ne faut pas également oublier l’évolution de la technologie. Comme me l’a indiqué Marie-Christine Levet, spécialiste française des edtechs, lors d’un entretien pour Campus Matin, l’intelligence artificielle, la gamification, l’adaptive learning et les laboratoires de réalité virtuelle constituent des pistes prometteuses pour l’éducation.

Cette école du futur est toujours plus d’actualité, sans aucune limite, en évolution permanente, ce qui rend encore plus passionnant mon métier. J’ai identifié 7 révolutions/tendances qui se dégagent dans ce que sera cette école du futur qui évolue en permanence !

  1. L’école du futur, une école au cœur d’écosystèmes
  2. Le phygital, modèle d’avenir et pas uniquement sur le plan pédagogique
  3. L’école n’est plus au centre de la relation étudiant / entreprise
  4. Le campus ou les campus, au cœur de la transformation de l’école du futur
  5. Les compétences du XXIème siècle obsolètes ?
  6. De nouveaux modes d’internationalisation
  7. Le programme de formation, assemblage ou création de contenus ?

Je les traiterai séparément au cours de différents posts de ces prochaines semaines.

Cette semaine : Les écosystèmes

J’ai toujours affirmé que l’école du futur serait l’école qui participerait à différents écosystèmes qui vont lui permettre d’interagir, de se spécialiser, de mutualiser certaines opérations avec différents acteurs.

Premier écosystème de l’Enseignement supérieur : celui (ou ceux) du TERRITOIRE

Une école doit s’insérer dans son environnement, chacun s’enrichissant l’un de l’autre. Ce lien avec le territoire devient la pierre angulaire d’un grand nombre de système de reconnaissance. Il faut être en mesure d’expliquer en quoi nos activités s’insèrent dans ce territoire et quelle est notre politique de site. Cela signifie des liens avec les pôles de compétitivité, clusters…, liens qui doivent être durables et qui, à la réflexion, sont au cœur de cette industrie du futur en favorisant le lien recherche – entreprise – enseignement supérieur.

Le développement international de cet écosystème doit également s’inscrire dans cette perspective ciblant des liens avec ses équivalents étrangers ou une approche à l’international à partir de cet écosystème qui lui permet cette visibilité. Sur ce sujet, je vous invite à (re)lire le post que j’avais consacré à Giant et qui reste plus que jamais d’actualité.

Deuxième écosystème : les acteurs de l’enseignement supérieur local

L’enseignement supérieur local doit de comprendre à travers la réflexion sur la complémentarité de l’offre de formation et les passerelles entre toutes les formations. Du côté de GEM, il est indéniable que notre partenariat avec l’UGA – Université Grenoble Alpes par les doubles cursus nous permet d’attirer des étudiants qui n’auraient pas spontanément choisi GEM ou l’université. Au-delà des programmes, la mutualisation de moyens ou d’investissement (dans l’innovation pédagogique par exemple) doit être abordée.

Troisième écosystème : l’international

Le même type d’approche peut être réalisée avec d’autres institutions d’enseignement, y compris en dehors du territoire. On pourrait donc décliner un 3ème écosystème à l’international prenant plutôt l’approche d’une alliance. Les trois ne sont pas exclusifs et pourraient même être complémentaires à condition que les objectifs soient bien précisés

Un modèle d’écosystème « structurel » pour nos établissments ?

Les relations avec les entreprises peuvent elles aussi s’inscrire dans un écosystème vertueux, à condition que les relations ne soient pas uniquement bilatérales mais entre tous les acteurs. J’aurais l’occasion de revenir sur ce sujet dans un futur post.

Ces écosystèmes ne sont pas nouveaux en tant que tels. Ils existaient préalablement, plutôt sous forme de partenariats. C’est la transformation en écosystème qui est nouvelle. Elle peut l’être dans tous les domaines avec la création, par exemple, d’écosystème autour des edtechs, sur le modèle de ce que nous avons fait à GEM avec notre Edtech Factory avec un objectif de R&D.

Ce qui l’est aussi, c’est qu’à la réflexion, ces écosystèmes peuvent être à la base de l’organisation de nos écoles dans les années à venir. Il y a une telle interdépendance entre toutes les fonctions qu’à l’avenir, nous pourrons avoir des écosystèmes qui tournent autour des étudiants (l’ensemble des services proposés aux étudiants), des alumni (idem), des programmes (scolarité, pédagogie, profs, évaluations) ou des profs (recherche, soutien pédagogique, RH, évaluation), le DG organisant la relation entre tous ces écosystèmes qui devront fonctionner avec la plus grande agilité et avec des périmètres qui évolueront – dans un sens ou dans l’autre chaque année.

C’est aussi peut-être cette approche qui sera privilégiée en mode projets et dans ce cas, ces écosystèmes auront des durées limitées. Cela supposera des remises en cause importantes mais qui sait l’avenir est peut-être là !

Prenant un peu plus de recul, je vois aussi la nécessité de créer des écosystèmes de partenaires, un peu (et désolé de cette comparaison) comme le fait avec Amazon. Nous savons que nos étudiants s’inscrivent dans des Moocs, des hackathons, auprès de nouveaux acteurs de l’enseignement supérieur comme Coursera ou EdX et aiment bien passer des certifications dont ils pensent que cela peut leur apporter un petit plus par rapport à leur diplôme. Cette offre « alternative » est conséquente mais malheureusement le pire côtoie souvent le meilleur.

Nous aurons besoin de labelliser cette offre pour aider nos étudiants dans leur recherche. Il serait pertinent de créer un écosystème d’offres labellisées (c’est-à-dire dont nous garantissons la qualité et le bien-fondé). Nous assurerions d’une visibilité (sur notre site, dans notre communication…) tous les acteurs et créateurs de contenus (plate-forme, institutions, particuliers, consultants, entreprises ….) « reconnus » qui en échange participeraient à notre financement.

Cela nous permettrai aussi de bien nous positionner sur le Life Long Learning !

À suivre…

Edtechs : mon best of 2020/21 ! L’année « où tout a changé pour le secteur »

Commentaire (1)

  1. leila

    Merci pour vos informations elle sont très intéressante

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