Le blog de Jean-François FIORINA

Une année scolaire éprouvante mais prêt pour la nouvelle !

Mosaïque d'icônes relatifs à la rentrée, l'e-learning, les enseignements et le lien

Ouf ! Cette année scolaire 2020/21 se termine ! Je dois avouer que c’est l’une des plus difficiles que j’ai vécue depuis que je travaille si ce n’est la plus dure (…quelques indices pour situer l’époque de mon début de carrière : j’étais payé en francs et quand je parlais de Moscou, c’était la capitale de l’Union soviétique et le Minitel commençait à faire son apparition !). Il m’a fallu tout à la fois gérer le Covid et ses conséquences, tant pour GEM que pour le concours Passerelle tout en préparant l’avenir. Une vision multi-dimensions dans un environnement plus que mouvant. Comme je l’ai indiqué aux étudiants et à leurs parents, cette année s’est déclinée en différents temps, chacun avec leurs contraintes et leurs consignes.

La période la plus critique a été le mois de janvier 2021. Nous avons dû faire face à toute une série d’injonctions contradictoires (ouverture/pas ouverture, ouverture sous conditions…), le tout dans un climat très anxiogène, de grande fatigue, avec une obligation de se réorganiser en permanence (une trentaine de reconfigurations !) tout en étant incapable d’apporter des réponses précises à nos parties prenantes, tout simplement parce que nous ne les avions pas…

La situation s’est ensuite apaisée avec la réouverture de nos salles de classe (sous conditions drastiques) et grâce à notre investissement (conséquent !) dans des salles Hyflex. Tout cela a pu se faire grâce à des équipes engagées et motivées, un dispositif d’accompagnement au changement dans lequel nous avons aussi intégré les étudiants.

Qu’est-ce que j’en retiens ?

  • Accepter de ne pas tout savoir et tout maitriser.
  • Ne pas juger les décisions de l’Etat et raisonner en termes de conséquences de ces décisions. Pas évident car il faut être capable de dissocier le responsable d’un établissement d’enseignement supérieur et le citoyen que je suis…
  • Aller à l’essentiel (pour nous, assurer l’année coûte que coûte) et ne pas se polariser sur les détails.
  • Faire face à la pression et ne pas se laisser submerger par la colère ou l’émotion.
  • Ne pas se décourager.
  • Rester optimiste et y croire (tout comme la confiance en ses équipes).
  • La nécessité de travailler en groupes pour confronter des points de vue et se challenger. Sur ce plan, la relation « direction des programmes » avec la « direction de la pédagogie » et le doyen a été exemplaire. Elle a permis de tenir le choc et de gagner en efficacité.
  • La nécessité de communiquer même si ce n’est pas le plus facile tant les réseaux sociaux peuvent avoir une influence négative et instantanée.
  • Avoir des moyens pour s’évader et prendre du recul.
  • Montrer l’exemple.

Attention à ne pas oublier ce que nous avons appris…

Paradoxalement, j’ai peur que nous n’oublions toutes nos bonnes résolutions (surtout prises lors du premier confinement). L’erreur serait de se précipiter dans le « monde d’avant » car la pandémie a mis en évidence un certain nombre de questionnements et de pratiques qu’il serait dommage d’abandonner. Voici quelques exemples à retenir pour aujourd’hui et pour demain :

  • Prendre le temps du recul, que ce soit dans nos pratiques pédagogiques ou managériales : continuer, par exemple, à s’interroger sur la complémentarité et la pertinence de l’hybride — mix présentiel et distanciel — dans et hors la salle de classe.
  • Capitaliser sur les retours d’expérience et de prospective dans le travail et ses nouvelles compétences associées. Le travail de demain va s’organiser bien différemment selon l’entreprise concernée. Je vois trois grands pôles distincts :
  1. Les grandes entreprises qui ont les moyens de mettre en place de vraies organisations et des logiques de travail dissociées.
  2. Les start-up qui vont se servir de cette souplesse pour augmenter leur attractivité.
  3. Les TPE/PME/ETI où se sera plus difficile car très disparates selon les activités et les moyens disponibles.
    Dernier secteur et pas des moindres, l’industrie qui s’adapte de manière très spécifique.
  • Remettre du sens pour nos collaborateurs et de la vision dans les entreprises quant aux nouvelles manières de travailler, de se faire confiance, de progresser ensemble sans entrer dans les seules logiques de reporting et de contrôle. Là encore, conservons l’adaptabilité que nous avons acquise pendant cette année inédite.
  • Garantir le contrat social — ne pas oublier celles et ceux qui ont été et sont en première ligne— pour éviter que les liens de la société ne se défassent et créent de nouveaux conflits sociaux ou sanitaires (comme les pro et anti vaccins). Il faut se garder d’entrer dans le jugement, pas facile de garder la cohésion.
  • Se projeter malgré tout à long terme en termes de stratégie (les 5 objectifs stratégiques de GEM), de transitions et d’enjeux (économiques, sociaux, climatiques). La pression pour limiter l’emballement climatique ne diminue pas. Pour nous, Business schools, il faut allier réflexion et actions pour préparer nos étudiants et aider les entreprises à accélérer la transition. C’est un challenge essentiel pour une business school et pour toutes ses parties prenantes. Que serons-nous demain ? C’est ce que je vous livrerai à la rentrée.

Ce que l’année 2020 m’a appris

Quoi qu’il en soit, la prochaine rentrée est prête ! À l’écoute de la dernière intervention du président de la République, il va — à nouveau — falloir s’adapter mais l’essentiel est de vivre cette rentrée en présentiel. Les élèves tout comme nous en avons besoin. Nous avons élaboré des situations alternatives que nous mettrons en place s’il le faut.

Pour l’heure prenons du repos et de la distance, rechargeons nos batteries, avant cette prochaine rentrée !

Dernier billet :

L’intégration des compétences dans un programme de formation : 5 points clé qui vont tout changer

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