L’invité: Fabrice Poline – Responsable marketing stratégique pour l’immobilier tertiaire et scolaire chez Bouygues Construction.
Le marché de l’immobilier de l’enseignement supérieur est stratégique. Il s’inscrit dans le développement des quartiers de demain pour des villes durables, tout comme l’ensemble de l’immobilier tertiaire.
Le campus idéal en 4 points :
- L’intégralité des bâtiments et des espaces sert le projet pédagogique et s’adapte aux nouveaux modes d’apprentissage.
- Il comprend et s’adapte aux attentes des nouvelles générations. Le campus de demain se doit d’être exemplaire en matière d’enjeux climatique et écologique. Cela passe par des matériaux de construction biosourcés, l’économie circulaire, la maitrise des usages, de la consommation énergétique et le zéro déchet.
- Le campus est ouvert à l’extérieur pour maximiser son attractivité. Ouvert sur la ville, sur son environnement et à l’international pour sa compétitivité. Il propose des services facilitant l’accueil des populations extérieures : comme, par exemple, de l’hôtellerie pour les étudiants étrangers ou les intervenants extérieurs, des incubateurs pour faciliter la mise en relation startups / étudiants. Ces services permettront également une valorisation financière des établissements.
- Et bien sûr l’excellence du bâtiment produit, livré et exploité.
Les campus communs : le lien campus – entreprise
Un rapprochement, une hybridation va devoir se développer surtout pour les grandes écoles.
Actuellement les entreprises n’investissent pas directement dans les campus mais font du « share », c’est-à-dire qu’elles font appel à des étudiants, des enseignants-chercheurs pour cibler certains domaines comme la robotique, l’IA, le biomimétisme (les start-ups sont particulièrement coutumière de cette pratique).
Le financement des campus du futur
L’investissement de départ est élevé mais sera vite rentabilisé. Les sources de rentabilité sont multiples : par l’utilisation de matériaux et d’équipements diminuant la consommation d’énergie, la valorisation des infrastructures par des événements, des espaces de co-working, de boutiques éphémères…
L’émergence d’un nouveau métier
L’opérateur chargé de valoriser les espaces en interne avec la vie associative mais également en externe auprès d’entreprises, start-ups, société civile…
Et à l’étranger ?
En Angleterre, l’approche « campus » est différente. L’étudiant est plus perçu comme un client dont l’expérience utilisateur est au cœur du modèle. Les résidences étudiantes proposent, par exemple, de multiples services (salles de sport ou de conférences, cinéma, restaurants).
La Question de l’invité : comment GEM envisage d’améliorer son attractivité auprès des générations actuelles ?
En France, le critère principal d’attractivité est le classement et les accréditations de l’école.
Ensuite, vient l’expérience étudiant, c’est-à-dire la somme des activités pédagogiques (dans et hors les salles de classe), le para-pédagogique et autres qui font que l’étudiant se sent bien.
Il faut donc mettre l’accent sur les services, en développant des lieux de vie sociale.
Également créer des tiers-lieux physiques en relation avec le campus afin que les étudiants soient toujours en contact avec l’école où qu’ils soient (en entreprise ou à l’étranger).
Tout ceci, en maintenant la promesse de créer du lien pour se construire son propre réseau professionnel et personnel, et trouver le job de ses rêves !
Mon dernier billet – Éthique de la géopolitique et de l’enseignement : ma revue de presse
Éthique de la géopolitique et de l’enseignement : ma revue de presse