Le blog de Jean-François FIORINA

Les certificats de compétences, compléments essentiels du diplôme

Microsoft certification

La semaine dernière, j’ai eu le privilège d’intervenir dans le webinaire « Nouveaux métiers, nouvelles compétences : l’employabilité des étudiants à l’aune de l’économie numérique », organisé dans le cadre de Think Edu 2022. En toute objectivité bien sûr, un excellent sujet et au grand désarroi de l’animateur, peu d’avis opposés tant chaque intervenant partageait les mêmes points de vue. Il a beaucoup été question de certificats de compétences, à la fois parce que l’organisateur était Microsoft mais aussi parce que les entreprises demandent de plus en plus à nos étudiants des certifications spécifiques en complément du diplôme.

Pour mes lecteurs attentifs, vous le savez, c’est une thématique stratégique que j’aborde régulièrement dans différents posts, le premier, il y a près de 10 ans ! 

Voici quelques confirmations et précisions qui montrent que notre monde de l’enseignement supérieur est en train de changer considérablement.

Quelle formation pour garantir l’employabilité de nos étudiants ?

Les entreprises sont en attente de profils qui combinent à la fois :

  • connaissances en management,
  • spécialisation métier,
  • soft-skills (ces fameuses compétences du XXIème siècle),
  • compétences de leadership,
  • éthique, géopolitique,
  • e-réputation,
  • capacités à gérer les différentes transformations/transitions (sociales, numériques et écologiques).

Pour arriver à fournir ce type de profil nous – écoles de management – devons combiner différentes modalités pédagogiques et organiser l’expérience étudiante en ce sens. Les certificats de compétences sont une de ces modalités prise en compte par un terme que j’entends de plus en plus : la chaîne de valeur pédagogique.

C’est encore plus vrai dans le numérique, la seule indication dans son CV de la maîtrise des outils numériques ne veut plus rien dire. L’obtention d’un certificat atteste de la valeur d’un niveau.

Quelle place et quelle offre pour ces certificats ?

Tout va dépendre de la stratégie des établissements ou de nouveaux acteurs qui vont apparaître (ou le sont déjà !). Pour les Grandes Ecoles de Management, ils seront un complément ou une aide dans nos cursus.

Nos étudiants recevront un diplôme qui attestera de leur niveau et de leur potentiel (lié également à la notoriété et la place dans les classements de l’établissement qui diplôme) et des certificats qui renforceront leur employabilité (et leur spécificité).

Il faudra que nous veillons à ce que ces certificats ne cannibalisent pas ou ne dénaturent pas le diplôme.

Aujourd’hui, il me parait essentiel et non négociable de capitaliser pour les étudiants sur les meilleurs certificats dans les domaines du numérique et des langues étrangères. En bref, savoir parler et maîtriser tous les langages de la mondialisation et de la communication.

J’ajouterais quelques certificats obligatoires liés aux marchés financiers (AMF) ou aux questions de RSE (Sullitest). Ensuite, dépendant de leur spécialisation, on peut envisager des compléments mais dont les éditeurs et certificateurs sont connus et reconnus. Nous devrons les proposer avec des partenaires de l’entreprise tels que Microsoft et disposer de nos propres certifications pour construire notre propre valeur ajoutée d’établissement du Supérieur.

Quelles opportunités ?

Ces certificats nous offrent cependant de belles opportunités pour développer notre expérience « tout au long de la vie », que cela soit pour nos diplômés ou pour d’autres publics. Ce sont des axes de développement dont nous devons nous emparer et qui peuvent permettre avec nos alumni de construire une expérience d’apprenant qui ne se termine pas à la diplomation. C’est un vieux rêve de nombreuses institutions. Peut-être va-t-il maintenant devenir réalité ?

N’oublions pas que tous les métiers sont en train d’évoluer (même celui de DGA / Directeur des Programmes de GEM ! ) et que nos étudiants postuleront peut-être pour des métiers qui n’existent pas encore aujourd’hui ou auront été totalement transformés d’ici quelques années. Autre opportunité, c’est d’inverser l’approche, en partant de certificats pour bâtir grâce à l’ingénierie pédagogique des cursus / programmes pour de nouveaux publics. Je pense notamment à l’Executive-Education.

Quels modèles ?

Tout cela ne fait que confirmer ma vision autour d’écosystèmes (cf post ….). Nous, écoles de management, devrons avoir une vraie politique en la matière : relation avec des éditeurs, des certificateurs spécialisés, de nouveaux acteurs (edtechs, par exemple) et pourquoi pas entre nous, écoles de management. Certaines écoles bâtiront leur cursus en agrégeant uniquement des certificats de compétences et d’autres, comme les Grandes Ecoles de Management, en feront des compléments essentiels de leur diplôme, navire amiral et boussole pour les étudiants par la qualité, la renommée et l’influence de la marque.

Dans mes présentations sur l’école du futur, j’utilise beaucoup le terme « coo-pétition » et je le trouve particulièrement adapté dans ce cas. Nous aurons « besoin » de travailler avec Microsoft et d’autres certificateurs qui seront, par ailleurs, des concurrents possibles sur certaines opérations ! 

https://education.newstank.fr/thinkER2022/program/238685/nouveaux-metiers-nouvelles-competences-employabilite-etudiants.html

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