Son actualité est la parution de son livre : « Les business models de demain : utiliser la transition numérique pour se réinventer » (Editions Mardaga, 2021). Isabelle Decoopman est docteure en Sciences de gestion et spécialiste des modèles économiques, anciennement chercheur à SKEMA Business School. Depuis 9 ans, experte au côté de dirigeants français et internationaux, elle travaille sur l’impact des usages et pratiques des technologies sur les business models traditionnels.
Les business modèles de demain : utiliser la transition numérique pour se réinventer est une synthèse de ses 9 années d’interactions avec les dirigeants. Ce qui a motivé la sortie du livre, c’est la crise de la Covid-19. Les dirigeants se sont sentis démunis, esseulés face à la transition numérique qu’il a fallu accélérer. Résultat : une quarantaine de modèles économiques imaginés et présentés « les modèles de demain » (dans la construction, le retail, etc) avec les retours d’expérience d’une vingtaine de dirigeants d’entreprise. Il couvre les 17 briques technologiques existantes.
Un ouvrage très didactique, pragmatique, un effort de vulgarisation qui casse les fantasmes liés à la technologie pour se concentrer sur les usages, comment transformer chaque composante des modèles économiques en question, et savoir, par exemple, « à quel point nous utilisons le meilleur du numérique pour toucher nos clients ? ».
La préface concerne les écoles de management. Il est essentiel pour les écoles de management telles que GEM de travailler en interdisciplinarité, de créer des passerelles.
Définition du business model
C’est la façon de s’organiser pour délivrer, partager et capter de la valeur. Cela permet de savoir si le processus de création de valeur est bien pensé et équilibré.
Les modèles de demain doivent prendre en compte les enjeux à venir. La transition énergétique et la transition numérique sont interdépendantes. Nous devons viser l’équilibre, la compensation entre externalités positives et négatives pour une équation économique ET sociétale. Également intégrer la notion de coût caché dans les modèles économiques étudié par l’ISEOR.
Le point clé est de savoir à quel moment une technologie va devenir une capacité seuil, un point distinctif aujourd’hui, pour devenir un standard de productivité.
Une entreprise peut avoir différents business models, ce ne sont pas des entités juridiques. Ce sont juste différentes façons de créer de la valeur, ils peuvent être séparés ou additionnelles.
Un point central est la transmission. Le besoin de vulgariser, rendre accessible, faire la passerelle entre la recherche et le monde professionnel, les écoles, les étudiants. C’est un des objectifs du livre. Il faut créer un business model de la Recherche vers l’Executive Education, la transmission des connaissances pour la rendre accessible aux entreprises.
Deux efforts à faire pour les écoles de management :
- Au niveau de la transmission de la connaissance et de la recherche,
- Comprendre et accepter que la temporalité recherche/entreprise n’est pas la même.
Question de l’invité
Isabelle Decoopman : Si vous aviez dans les deux ans deux axes de différenciation à mettre en place pour GEM pour faire vraiment la différence, quels seraient-ils ?
Jean-François Fiorina :
1/ La technologie, ses impacts y compris sur l’humain.
2/ Et la géopolitique.
- La technologie car elle transforme les métiers et les pratiques. Les étudiants vont occuper des emplois dans des entreprises qui n’existent pas encore à l’heure actuelle. Des efforts de pédagogie, à quoi servent-elles et quelles en sont les transformations ? À mettre en parallèle avec l’humain. Il faut bien expliquer ces technos jusqu’à l’éthique.
- La géopolitique car c’est une compétence indispensable pour comprendre les marchés et le monde.