Le blog de Jean-François FIORINA

Fiorina Talks 12 – Microfinance : des Gémiens lancent leur projet humanitaire en Asie

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Microfinance : des Gémiens lancent leur projet humanitaire en Asie

Le « Fiorina talks » de la semaine est consacrée à un projet humanitaire étudiant en Asie. Il y en a un que je souhaitais mettre en avant aujourd’hui, c’est celui mené par Hélène Fedon et Jacques Jauvion. Pouvez-vous vous présenter ?

Hélène Fedon : Je m’appelle Hélène, j’ai 23 ans, je viens de Charente-Maritime. C’est ma deuxième année à GEM et Jacques et moi allons réaliser un projet humanitaire sportif en Asie.

Jacques Jauvion : Je m’appelle Jacques Jauvion, j’ai 21 ans et je viens de Strasbourg. Je suis actuellement en deuxième année à GEM au sein du parcours associatif classique.

Jean-François Fiorina : C’est un projet que vous avez réalisé dans le cadre de votre année de césure. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? Qu’est-ce qui vous a amené à travailler ensemble ?

Jacques Jauvion : C’est un projet dont on avait déjà entendu parler par des anciens de GEM. C’est quelque chose qui nous avait vraiment motivés et on a pu se lancer assez vite dans ce projet.

Hélène Fedon : Pourquoi on travaille ensemble ? Parce qu’on partage les mêmes valeurs, on a les mêmes ambitions et c’est un projet qui nous correspond tous les deux. C’est à la fois pour le côté humanitaire car on aime donner de notre personne et s’investir à fond dans les projets mais aussi le côté sportif, on aime se donner des défis pour se surpasser. Ce projet lie les deux.

Jean-François Fiorina : Avez-vous déjà fait des actions humanitaires ?

Jacques Jauvion : Oui, à Strasbourg sur les marchés de Noël, de façon bénévole pour récolter de l’argent pour un orphelinat situé au Vietnam.

Hélène Fedon : J’ai fait quelques courses solidaires comme des semi-marathons pour aider des associations.

Jean-François Fiorina : En quoi consiste ce projet et qu’est-ce que vous allez faire ?

Hélène Fedon : L’objectif est de soutenir la microfinance et les micro-entrepreneurs. Nous allons organiser une levée de dons pendant un an pour récolter de l’argent et sur place, en Asie, on accordera un certain montant d’argent aux instituts de microfinance (IMF). Le but est de négocier pour qu’ils fassent fructifier cet argent et qu’ils les accordent à des micro-entrepreneurs qui sont exclus du système bancaire. On négociera également des taux d’intérêt faibles pour les micro-entrepreneurs.

Jacques Jauvion : Le projet est hébergé par une association qui s’appelle Impulso, qui est en collaboration étroite avec MCMA (Micro Crédit Macro Action). L’idée est de fédérer un maximum de personnes autour de ce projet, en parler autour de nous. Vis-à-vis de la levée de fonds, on a un processus assez défini avec des formations pour savoir comment s’y prendre sur place. Dans un premier temps, nous allons voir notre cercle proche pour essayer de constituer une base solide qui nous permettra dans deuxième temps d’aller vers les entreprises. Dans un troisième temps, il s’agira de relancer les personnes avec qui on a pu avoir des contacts et les remercier.

Jean-François Fiorina :  Le projet est déjà prêt ou êtes-vous chargés de définir la ville de départ, la ville darrivée et de sélectionner les institutions de microfinance ?

Jacques Jauvion : L’association a été créée par des anciens étudiants qui étaient également en école de commerce. Ils sont en train de la développer pour en faire quelque chose de professionnalisant. Ils ont pour habitude d’ouvrir ce projet uniquement à l’Amérique Latine. Actuellement ils s’orientent sur des nouvelles régions, avec des projets en Europe pour l’agriculture ou pour les entrepreneurs en difficulté. Nous allons inaugurer la partie asiatique où il n’y a encore jamais eu de binôme.

Jean-François Fiorina : Le circuit est déjà défini pour vous ?

Hélène Fedon : Cela dépendra des instituts de micro finance qu’on trouvera, on aimerait qu’ils soient en adéquation avec nos valeurs et c’est l’association qui nous aidera.

Jean-François Fiorina : Avez-vous sélectionné les instituts de micro finance avant le départ ou ce sera la découverte en cours de route ?

Jacques Jauvion : Ils seront sélectionnés en amont. Nous avons déjà fixé un cadre avec quatre pays dans lesquels réaliser le projet : le Cambodge, la Thaïlande, le Vietnam et le Laos.

Jean-François Fiorina : A vélo ?

Jacques Jauvion : Oui, la totalité est à vélo et c’est estimé à 3000 km. C’est une moyenne qui peut varier entre 30 km par jour à plus de 100 km, avec des périodes de deux à trois semaines d’audit des instituts de micro finance.

Jean-François Fiorina : Qu’est-ce qui fait que ces instituts de microfinance vont accepter d’être audités et vont accepter de travailler avec vous ?

Hélène Fedon : On leur donnera de l’argent donc c’est un bénéfice pour eux et c’est également grâce au côté éthique, s’ils ont envie de s’engager et de porter leurs valeurs.

Jean-François Fiorina : Au niveau de la cagnotte, c’est à vous de la collecter ?

Jacques Jauvion : Oui c’est cela et on a commencé il y a un mois à peu près.

Jean-François Fiorina : Dans cette collecte de fonds, y’a-t-il une partie pour financer votre projet ?

Jacques Jauvion : Bien sûr. Il y a de nouvelles lois qui sont en train de passer où, dans cette levée de fonds, il y a pour obligation qu’une majorité soit pour le côté humanitaire et bénévole plutôt que pour nous même et notre projet, le financement de notre matériel etc. Donc nous avons estimé une cagnotte à 15 000 € – 20 000 € et dans cette idée, il y aurait 9 000 € pour les instituts de micro finance. Le reste sera pour les vélos, les billets d’avion, les frais de déplacement sur place etc.

Jean-François Fiorina : Comment allez-vous vous assurer de la traçabilité du suivi des fonds ?

Hélène Fedon : C’est pour cela qu’on va trouver les IMF avant le départ, c’est pour être sûrs de leur fiabilité. En les auditant sur place, on pourra s’assurer que c’est du sérieux.

Jacques Jauvion : On aura le retour des autres entrepreneurs qui bénéficient de ses fonds. Nous serons en relation avec eux et aurons des nouvelles qui seront recueillies par l’association Impulso.

Jean-François Fiorina : Les types de projets financés sont-ils ciblés sur un domaine précis ?

Hélène Fedon : C’est tout type d’activité. Ce sont des pays en voie de développement donc c’est surtout le secteur informel qui fait vivre l’économie de base là-bas.

Jacques Jauvion : Le micro-crédit varie généralement entre 50€ et 8 000€ et c’est une majorité de femmes qui en bénéficient (80% de femmes qui utilisent le micro-crédit). Pour vous répondre, ce sont plutôt des activités rurales, avec des micro-crédits qui sont à 65% fait dans des zones rurales.

Jean-François Fiorina : On sait que les femmes remboursent plus les micro-crédits que les hommes, ce qui permet ensuite de favoriser d’autres projets. Est-ce utile de communiquer au moins un an à l’avance sur votre projet ?

Hélène Fedon : Oui, il vaut mieux anticiper son départ et le préparer au maximum, ça nous permet d’atteindre et de toucher plus de personnes et d’avoir davantage de temps pour la levée de dons.

Jacques Jauvion : Les autres binômes de l’association vont partir au courant de cet été en première partie d’année de césure, nous sommes les deux seuls à partir en janvier 2023 et à s’y être pris aussi tôt. Le but est d’avoir un maximum de temps pour bien manœuvrer ce projet et avoir un bon début.

Jean-François Fiorina :  Au niveau de votre budget, où en êtes-vous ?

Hélène Fedon : Actuellement, on touche tout juste 10 %.

Jacques Jauvion : Nous sommes à peu près à 1 500 € actuellement. Pour le moment, nous sommes encore à la première étape de cette levée de fonds avec le premier cercle. Nous allons démarcher les entreprises à partir de vendredi.

Jean-François Fiorina : Etes-vous préparés à gérer des conflits éventuels et à bien vous entendre ?

Jacques Jauvion : Nous avons eu quatre entretiens avant de rejoindre l’association Impulso et c’étaient des mises en situation. Hélène et moi on est amis depuis qu’on est à GEM, on ne se connaissait pas avant. Nous avons les mêmes ambitions, les mêmes projets, la même volonté de partager ce défi. Nous sommes des personnes très franches donc si quelque chose ne va pas, on se le dira sans hésiter et sans rentrer dans les éventuels conflits.

Hélène Fedon : Nous avons déjà eu l’occasion de travailler ensemble dans le cadre des associations de GEM et donc on sait comment on fonctionne.

Jean-François Fiorina : Une question assez personnelle, quelle est la réaction de votre entourage ?
Hélène Fedon : Ils sont plutôt contents et me soutiennent dans mon projet.

Jacques Jauvion : Mes parents, ma sœur, mes proches ou les personnes un peu moins proches, tout le monde a bien accepté le projet et a bien réagi. J’ai même pu parler à des entreprises lorsque j’étais en recherche de stage et c’est quelque chose qui intéresse, c’est percutant.

Jean-François Fiorina : Qu’est-ce que vous espérez de cette expérience ?

Hélène Fedon : Le dépassement car j’ai envie découvrir une culture qui n’est pas la mienne et de me prouver que je suis capable.

Jacques Jauvion : Le dépassement de soi, j’aimerais revenir différent de cette expérience, je pense que ce sera quelque chose de très marquant positivement. C’est aussi l’envie de revenir avec une nouvelle vision et peut-être une nouvelle mentalité. C’est une transition vers la vie adulte.

Jean-François Fiorina : Avez-vous déjà visité un de ces quatre pays ?

Hélène Fedon : Ce sera la première fois.

Jacques Jauvion : Je suis déjà allé plusieurs fois en Asie et j’en suis amoureux.

Jean-François Fiorina : Est-ce que vous vous préparez également sur le plan interculturel, sur les aspects locaux en termes de population, de religion et de culture ?

Jacques Jauvion : Etant donné que je suis déjà allé dans ces pays, je connais déjà certaines choses. Des personnes parties en Asie pendant de longs mois et ont ramené des livres pour savoir comment interagir là-bas avec la barrière de la langue. On ne s’est pas encore vraiment penché sur le sujet.

Jean-François Fiorina : Pour la première partie de votre année de césure, qu’allez-vous faire ?

Hélène Fedon : J’ai trouvé un stage chez Coca-Cola en logistique.

Jacques Jauvion : J’ai trouvé un stage en tant que category manager chez Pepsi.

Jean-François Fiorina : Donc la gestion des conflits est déjà bien prête ! Quelles sont les questions que vous auriez aimées me poser ?

Hélène Fedon : Avez-vous déjà fait un projet de ce type ? Qu’en pensez-vous ?

Jean-François Fiorina : Un projet de ce type non, et pas non plus dans l’humanitaire mais j’ai fait d’autres types de projets sur des missions de formation et d’accompagnement d’entreprise sdans des pays de l’Est.

Jacques Jauvion : Pensez-vous qu’à terme ou dans les prochaines années, faire un tel projet humanitaire va être de mieux en mieux vu ou au contraire peut être un frein pour un recruteur ?

Jean-François Fiorina : Si je prends la casquette de directeur d’école, l’intérêt pour les étudiants est indéniable car c’est de la polyvalence, c’est mobiliser des connaissances et des compétences dans plusieurs domaines.

Ce sont des projets qui sont de plus en plus complexes avec une dimension politique et géopolitique qui sont de plus en plus importante. Je ne doute pas qu’un recruteur sera particulièrement intéressé par ce que vous avez fait car vous aurez appris à vous surpasser et à survivre dans des environnements différents.

Pour vous aider financièrement, pourriez-vous expliquer comment faire ?

Hélène Fedon : Il faut passer par ce lien sur Helloasso : https://lnkd.in/g856fqA7

Jean-François Fiorina : Merci à vous, bon courage et à très bientôt !

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