Zoom sur cette très inspirante étude publiée par EY concernant l’université du futur ! Un constat, plus rien ne sera comme « avant » (comprendre avant le covid) même si l’adaptation de la génération Z à ces nouveaux formats éducatifs diffèrent selon les pays. La France reste une des nations les plus conservatrices dans ce domaine. Je pense que cela s’explique par la trop grande fragmentation de notre système scolaire.
Voici les 4 points clé que je retiens de cette étude EY :
· Des faillites et des fermetures d’établissement liées à la baisse de la démographie dans les pays occidentaux et l’apparition de nouvelles formes de concurrence. Cela va offrir des opportunités de rapprochements et de rachats, pas forcément par des acteurs de l’enseignement supérieur… Les établissements vont devoir bien identifier leur valeur ajoutée et la (dé)montrer à leurs étudiants (et au marché). Le monde des écoles de management a connu des fusions à la fin des années 2000, aurons-nous une autre vague ? Mais cette fois-ci pas entre écoles mais avec de nouveaux acteurs de types Edtechs, Universités d’entreprises, Organismes de formation… ?
· Le basculement de pouvoir de l’établissement vers l’étudiant. À mon avis, cela ne concernera pas les « très grandes marques » qui resteront en position de force et joueront sur la puissance de leur image. Tous les autres établissements vont se retrouver face à un dilemme stratégique : devenir une « très grande marque » nécessitant des moyens humains, financiers, et du temps ou revoir leur modèle en l’organisant autour de l’expérience étudiante. Pour reprendre des termes à la mode, vers un modèle conservateur ou disruptif ?
Parmi les modèles possibles, la référence à Spotify est intéressante (à un moment donné, on avait même évoqué Netflix). Quoi qu’il en soit, il faudra rester attractif pour les étudiants et, peut-être, que ce ne seront plus les éléments de rayonnement « classique » comme les classements qui feront référence mais d’autres comme l’employabilité, la préparation à certains métiers ou un… faible coût. Dans le même état d’esprit, les établissements devront être transparents et fournir des datas claires.
· Autre remarque pertinente, celle du financement. Les gouvernements ne devront plus financer les établissements mais les étudiants. Cela pourrait être une bonne idée favorisant une plus grande émulation entre les établissements et accordant, à tous les étudiants, l’opportunité de choisir la formation souhaitée, indépendamment de la question de leurs revenus. L’Etat pourrait également confier des missions de service public aux établissements d’enseignement supérieur (accompagnement des boursiers, appui à l’orientation des lycéens, adéquation de l’offre de formations aux besoins locaux…).
· La recherche et la nécessaire connexion avec le monde économique. Cela motivera la création de nouveaux éco-systèmes (pour ceux qui me lisent régulièrement, j’ai indiqué à plusieurs reprises que l’école du futur serait l’école qui créerait et coordonnerait différents écosystèmes) et de partenariats.
Une étude instructive qui met en perspective tous les enjeux du secteur… Je remarque que cette analyse pourrait également concerner nombre d’autres acteurs économiques. L’Enseignement supérieur même très spécifique reste un secteur qui doit s’adapter comme les autres au monde qui change…